La plupart des gens, la plupart du temps, veulent faire ce qui est juste.
Ils cherchent à bien faire leur travail, à respecter les autres, à contribuer honnêtement. Peu de personnes se lèvent le matin avec l’intention de nuire ou de tromper.
Et pourtant, nos systèmes sont souvent conçus comme si l’humain était d’abord suspect. Comme s’il fallait contrôler avant de faire confiance. Mesurer avant d’écouter. Surveiller avant de reconnaître.
Dans le travail, à l’école, dans les institutions, on empile des règles, des procédures et des indicateurs. Ces mécanismes rassurent, mais ils produisent aussi des effets secondaires. Peu à peu, les personnes apprennent à se conformer plutôt qu’à discerner. À se protéger plutôt qu’à contribuer pleinement.
Ce décalage épuise. Beaucoup portent des valeurs fortes, mais se retrouvent coincés dans des cadres qui ne leur permettent pas de les traduire en gestes concrets. Le problème n’est pas l’absence de bonne volonté. C’est une architecture qui ne fait pas confiance à ce qu’il y a de meilleur chez les personnes.
Le matin offre un espace précieux pour réfléchir à cela. Avant que la journée n’accélère, il est encore possible d’écouter ce qui nous anime vraiment : le désir d’être utile, juste, humain dans ce que l’on fait.
Cette réflexion nous invite à déplacer la responsabilité. Plutôt que de demander sans cesse aux individus de s’améliorer, il faut aussi interroger les systèmes dans lesquels ils évoluent. Un environnement fondé sur la méfiance finit par produire de la distance. Un environnement fondé sur la confiance ouvre souvent la créativité et le sens des responsabilités.
Changer un système peut sembler hors de portée. Mais chaque équipe, chaque organisation, chaque communauté peut devenir un lieu où la confiance est pratiquée, même à petite échelle. Ces gestes comptent.
Commencer la journée avec cette pensée, c’est refuser le cynisme. C’est croire que la bonté humaine existe déjà, mais qu’elle a besoin de cadres plus justes pour s’exprimer.




