dimanche 2 novembre 2025

Réflexion matinale : Apprendre à aimer autrement

 

Si nous devons apprendre la non-violence, pourquoi connaissons-nous si bien la violence ?
C’est une question que je me pose souvent, et que j’invite à laisser résonner un moment en vous.

Peut-être que la violence fait partie de notre humanité blessée. Elle surgit quand nous nous sentons séparés de nous-mêmes, des autres, de la vie. Elle apparaît quand la peur prend la place de la confiance, quand la blessure parle plus fort que le cœur.

Apprendre la non-violence, c’est réapprendre à habiter le lien. Ce n’est pas nier la colère ni la douleur, mais apprendre à les écouter autrement. C’est reconnaître qu’elles portent en elles un message, celui d’un besoin non entendu, d’un amour égaré.

Marshall Rosenberg disait que la communication non violente n’est pas une technique mais un chemin. Un chemin pour retrouver, sous nos automatismes et nos défenses, le battement du vivant. Apprendre à dire sans blesser, écouter sans se perdre et demeurer présent, même quand c’est difficile.

Mais pour apprendre cela, il faut oser regarder la violence en face, non pour s’y complaire mais pour la traverser. Car c’est souvent par contraste que la conscience grandit : c’est en connaissant la douleur que l’on reconnaît la paix, en ayant vécu la rupture que l’on comprend la rencontre.

Je me souviens d’un homme, dans un Cercle de Pardon, qui a dit après un long silence :
« Ma colère était une forme d’amour qui avait perdu son chemin. »
Dans ce moment, tout le groupe a respiré autrement. Nous avons compris que la violence n’est pas l’opposé de la non-violence, mais parfois son point de départ.

Apprendre la non-violence, c’est apprendre à aimer autrement : aimer sans posséder, parler sans écraser, être présent sans vouloir sauver.
C’est se rappeler que sous chaque cri, il y a une demande d’amour, et que la paix commence toujours dans la façon dont on choisit d’écouter.

Aucun commentaire: