En cette cinquième journée d’exploration des dimensions spirituelles de l’accompagnement de groupe, une parole silencieuse nous habite : accompagner, ce n’est pas simplement guider un processus, c’est habiter un monde. C’est entrer dans une relation vivante avec l’humain, le plus-que-humain, le mystère et le mouvement.
Nous vivons une époque marquée par des fractures personnelles, sociales et spirituelles. Le 21e siècle nous bouscule. Il nous convoque à sortir du mode « gestion », du mode « intervention », pour entrer dans une posture de présence radicale. Une présence qui ne cherche pas à résoudre, mais à accueillir. Une présence qui reconnaît le sacré dans le désordre, la beauté dans les marges, la reliance dans le silence.
La spiritualité que nous explorons ici n’est pas en surplomb. Elle est enracinée. Elle circule dans les cercles, dans la respiration du groupe, dans les regards qui se posent et les silences qui soutiennent. Elle s’incarne dans notre façon d’être ensemble, d’écouter sans vouloir corriger, d’accompagner sans diriger.
L’écospiritualité, elle, nous rappelle que chaque accompagnement est aussi une conversation avec la Terre. Que chaque groupe est un microcosme du vivant. Que nos blessures psychiques sont souvent les reflets de blessures systémiques, sociales, écologiques. C’est pourquoi nous parlons d’un accompagnement écopsychosocial : une démarche qui relie le cœur, le corps, la communauté et la planète.
Aujourd’hui, nous ne cherchons pas à maîtriser des outils. Nous cultivons une éthique du lien. Une hospitalité intérieure. Une capacité à nous tenir debout, dans la tempête comme dans la lumière, au service de ce qui cherche à naître.
Et si accompagner, au fond, c’était cela : s’incliner devant le vivant, et ouvrir un espace pour que la vie en soi, en l’autre, en le monde puisse respirer?
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