lundi 16 juin 2025

Je ne bâtis plus, j’habite.

 

Il y a 30 ans, j’ai fondé le Collège des Grands-Lacs. C’était une aventure passionnée, mais prématurée. Je portais une vision forte, mais je n’avais pas encore la formation requise pour diriger et administrer une telle entreprise. J’étais un jeune idéaliste, habité par un rêve immense… mais encore en apprentissage du réel.


Aujourd’hui, en participant au renouvelant du Centre sur le vieillissement, la communauté et l’épanouissement humain de l’Université Saint-Paul, c’est une autre transition qui s’amorce. Un déplacement. Un passage. Un réajustement intérieur.


Je ne suis plus dans l’urgence de bâtir.
Je cherche désormais à habiter un espace vivant :
un Centre qui s’écoute autant qu’il agit,
qui relie autant qu’il structure,
qui s’enracine dans les besoins humains, les liens intergénérationnels, les gestes silencieux du soin.


Je ne porte plus un projet pour lancer une institution.
Je réponds à un appel pour tisser un écosystème.
Ce que je cherche aujourd’hui, c’est une présence collective et incarnée, au service de la communauté vieillissante, de ceux qui accompagnent, de ceux qui portent la mémoire, et de ceux qui rêvent encore, doucement.


Le rêve n’a pas disparu.
Mais il est devenu terre, voix, feu intérieur.


Je me suis fondé moi-même, pour mieux accompagner les autres.

Et si je peux aujourd’hui parler d’autonomie spirituelle, c’est parce que j’ai accepté d’en passer par le dépouillement, le silence, la remise en question… et la confiance lente en ce qui veut naître au bon moment.


Je n’ai plus besoin d’imposer un sens.
Je m’efforce de l’écouter.
Et, chaque jour un peu plus, je choisis de l’habiter.


Marquis

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