Ce matin encore, mon téléphone s’est allumé avant même que j’ouvre les yeux.
Sans y penser, j’ai fait glisser mon doigt sur l’écran. Tout était déjà prêt pour moi : les nouvelles, la musique, les images que j’aime.
Tout semble facile, rapide, presque parfait.
Pendant que je bois mon café, je fais défiler les messages.
Personne ne me contredit.
Rien ne me dérange.
Tout me ressemble.
Et pourtant, quelque chose sonne creux.
Où sont passées les vraies conversations ?
Les visages imprévus ?
Les gens qui me font réfléchir autrement ?
Je repense à hier : un collègue m’a contrarié, une amie m’a dit quelque chose que je ne voulais pas entendre.
Sur le coup, j’étais fâché.
Mais aujourd’hui, je comprends que c’est dans ces moments-là que je me sens vraiment vivant.
L’autre me dérange parfois, mais il m’apprend à sortir de ma bulle.
La technologie, elle, me garde tranquille… mais seule.
En laissant les écrans décider à ma place, j’ai fabriqué un monde sur mesure, un monde confortable, mais étroit.
Un monde où tout me ressemble, et où je finis par ne plus voir que moi.
Alors j’éteins l’écran.
Je sors marcher.
Le vent me frappe le visage, une voiture passe, un inconnu me salue à peine.
Et pourtant, quelque chose bouge en moi.
Je retrouve la densité du réel.
Je retrouve le monde.
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