Il m’arrive souvent de constater que nous pouvons facilement rester dans nos intentions. Nous voulons aider, transformer, soutenir, mais nous demeurons immobiles. Lorsque nous nous engageons sans agir, quelque chose se perd. L’engagement devient une idée au lieu d’un mouvement réel.
À l’inverse, nous pouvons aussi agir sans être vraiment engagés. Nous faisons des gestes rapides, efficaces, mais qui manquent de présence. Ils ne changent rien, ni pour nous ni pour les autres. Ils ne viennent pas du cœur. Ils ne viennent pas de cette zone intérieure où l’on sent ce qui est vraiment juste.
Entre ces deux extrêmes, vous et moi sommes invités à chercher un chemin. Ce chemin demande de relier l’engagement et l’action. Cela demande d’écouter la situation, de regarder ce qui vit devant nous et de nous demander: qu’est-ce qui est juste maintenant? Est-ce le moment d’agir ou le moment de demeurer présent, en silence, pour laisser l’autre respirer et se déposer?
Dans l’accompagnement, cette recherche est essentielle. Parfois la vie nous appelle à poser un geste clair, à dire un mot, à offrir une présence stable. D’autres fois, elle nous demande de ralentir, de laisser le mouvement venir de l’autre, ou même de la relation elle-même. Dans ces moments, l’action devient lente et tranquille. Elle ressemble à une veille plutôt qu’à une intervention.
Je crois profondément que l’essence de l’accompagnement se trouve ici. Œuvrer là où la vie nous appelle. Avancer avec justesse. Rester engagé même lorsque rien ne semble bouger. Vous connaissez peut-être ces moments où l’on ne fait presque rien et où pourtant tout change, simplement parce qu’on est resté présent.
C’est une marche. Une marche humble, attentive, qui nous rappelle que chaque pas compte, même les plus discrets.




