Ce matin, le jour est court.La lumière arrive doucement, presque en silence.
Le solstice d’hiver nous rappelle quelque chose d’essentiel. Certaines choses importantes ne se forcent pas. Elles ont besoin de temps, de calme et de présence.
Nous entrons dans une période où nos sociétés devront réapprendre à créer des communautés de soutien émotionnel et relationnel. Des espaces où les personnes peuvent traverser des moments difficiles sans être jugées, sans être étiquetées, sans que leur vécu soit transformé en problème à corriger ou en produit à vendre.
Aujourd’hui, beaucoup de gens se sentent fatigués. Cette fatigue n’est pas seulement personnelle. Elle est collective. Elle vient d’un monde qui va vite, qui demande beaucoup, mais qui offre peu d’endroits pour déposer ce que l’on vit vraiment.
Pendant longtemps, les familles, les voisins et les communautés jouaient ce rôle. Ils offraient des repères pour traverser les grandes étapes de la vie, prendre soin d’un proche, vieillir, perdre, changer. Aujourd’hui, ces repères sont plus fragiles, et on demande souvent aux individus de tenir seuls ce qui devrait être partagé.
Le solstice nous enseigne autre chose.
Il nous montre que la lumière revient sans bruit.
Pas parce qu’on la force, mais parce qu’on lui fait de la place.
Créer des communautés de résilience, c’est peut-être simplement cela. Offrir des lieux où l’on peut parler sans être corrigé, où l’on peut être fatigué sans être pressé d’aller mieux, où l’écoute vient avant les solutions.
Ce matin, en regardant la lumière apparaître lentement à l’horizon, je me dis que les défis des prochaines années ne seront pas seulement technologiques, économiques ou politiques. Ils seront profondément humains.
Saurons-nous rester présents les uns pour les autres
quand tout va vite
quand le sens devient flou
quand la fatigue s’installe
Le solstice ne donne pas de réponses toutes faites.
Il nous invite simplement à ralentir.
À écouter.
À rester reliés.
Et peut-être, ensemble, à laisser la lumière revenir.