mardi 28 octobre 2025

Sous le cercle des pins blancs


Ce texte s’enracine dans une expérience vécue, mais il s’ouvre comme un récit symbolique. Il relie trois cercles : celui de la nature, celui des humains et celui du pardon. Sous le cercle des pins blancs, à la 4e Porte, quelque chose s’est ouvert : un passage.

La 4e Porte, dans sa symbolique, évoque ce lieu où l’on quitte le connu pour entrer dans l’espace du cœur, là où la vérité se dit sans défense. Elle représente aussi une traversée, celle du mental vers la présence, de la peur vers la confiance, de la blessure vers la paix.

C’est dans ce lieu qu’a eu lieu la première cohorte québécoise de formation à l’animation des Cercles de Pardon depuis le passage d’Olivier Clerc à Montréal il y a dix ans. Dix années se sont écoulées entre la rencontre d’Olivier Clerc avec Don Miguel Ruiz et la parution de son livre Le Don du pardon. Dix années de gestation, de maturation intérieure et de transformation silencieuse avant que l’expérience ne devienne transmission. Ce même souffle semble avoir traversé le temps jusqu’à ce cercle québécois, comme une semence d’amour qui continue de germer.

Deux jours denses, à la fois ancrés dans la pratique et portés par une énergie de fond : celle du lien vivant entre la Terre et le Ciel. Autour de la salle, un cercle de pins blancs veillait. Leur présence rappelait que le pardon, comme l’arbre, ne s’enseigne pas. Il se vit, il pousse lentement, dans le silence et la lumière.

Les pins blancs sont porteurs d’une sagesse ancienne. Chez les Haudenosaunee, peuples de la Longue Maison, le pin blanc est l’Arbre de la Grande Paix. Il relie les quatre directions, invitant chaque être à déposer ses armes intérieures et à faire respirer la paix dans son cœur. En les contemplant, j’ai senti que la posture de l’animateur de Cercle de Pardon rejoint celle du pin : être présence, accueillir sans imposer, offrir l’espace du lien sans chercher à maîtriser.

À l’intérieur, un autre cercle s’est formé. Onze personnes, huit participant.es, deux coanimatrices et un formateur, réunis dans une même intention d’ouverture. Ce fut un moment précieux, marqué par la présence bienveillante du fondateur Olivier Clerc et un mot d’accueil inspirant de la présidente de l’Association Pardon International, Agnès. Le pardon n’était plus un concept : il devenait respiration, vibration, rencontre. Les pins blancs dehors répondaient au cercle intérieur, comme s’il existait une correspondance entre nos racines et leurs branches, entre notre silence et leur immobilité.

Lorsque la fin de semaine s’est achevée, huit nouvelles personnes portaient en elles la paix du pardon, prêtes à faire croître cette forêt invisible. Avant de partir, je suis retourné près des pins. Dans leur calme verticalité, j’ai entendu ce murmure, aussi clair qu’un souffle d’âme : chaque fois qu’un cœur s’ouvre, un arbre pousse dans la forêt du pardon.

Bienvenue à Cathia, Cathy , Claire, Guylaine, Hélène, Jean-Christian et Supreet !

lundi 27 octobre 2025

Huit nouveaux arbres dans la grande forêt du pardon

 

Cette fin de semaine, à La 4e Porte, au cœur du Québec, nous avons vécu un moment profondément touchant : la naissance d’une nouvelle cohorte d’animatrices et d’animateurs des Cercles de Pardon.
Deux jours pour planter, ensemble, les graines du pardon : des graines d’écoute, de présence et de transformation silencieuse, qui prendront racine dans le quotidien de celles et ceux qui les porteront.

Huit nouveaux arbres se sont enracinés dans la grande forêt mondiale du pardon. Huit êtres engagés à faire grandir, chacun à leur manière, cette vibration d’amour et de guérisons du coeur. Et déjà, leurs racines se mêlent à celles de milliers d’autres, formant un réseau vivant et invisible qui relie la Terre entière par le souffle du cœur.

Je veux remercier de tout cœur les participant.es, pour la confiance avec laquelle ils et elles ont laissé s’ouvrir en eux ce nouveau printemps intérieur. Merci à mes coanimatrices, Élise et Mireille, pour leur bienveillance, leur présence enracinée et la clarté avec laquelle elles ont soutenu la croissance de ce jeune bosquet de pardon. Merci à Olivier, fondateur des Cercles, pour sa présence inspirante, tel un arbre ancien qui veille sur la forêt, et à Agnès, présidente de l’Association du Pardon International (API), pour son souffle bienveillant qui relie nos rameaux à la grande canopée du mouvement mondial.

À travers ces Cercles, un même élan circule comme une sève commune celle d’un humanisme du cœur, qui nous invite à guérir ensemble, à honorer nos blessures et à reconnaître, au-delà des différences, ce qui nous relie profondément.

Le pardon n’est pas un concept, c’est un arbre vivant. Il pousse lentement, patiemment, dans le sol fertile de nos vies, et chaque Cercle, chaque rencontre, en devient une graine féconde pour le monde.

Marquis

vendredi 24 octobre 2025

Le discernement du cœur

 

Cette fin de semaine, je vivrai un moment précieux : accompagner, pour la première fois, la formation d’animatrices et d’animateurs des Cercles de Pardon, au centre du Québec.

Un lieu symbolique pour ouvrir ensemble une nouvelle étape, entre transmission et écoute, entre rigueur et douceur.

Dans chaque accompagnement, il y a un passage à franchir : celui du discernement du cœur.
Non pas choisir avec la tête, ni seulement avec l’émotion, mais écouter ce qui pulse au plus profond de soi, là où la vérité ne cherche pas à convaincre, mais à se reconnaître.

Le discernement du cœur, c’est un art de présence :
accueillir ce qui est, laisser s’éclairer ce qui veut naître,
et consentir à être guidé par une lumière plus vaste que soi.

Puissions-nous, ensemble, écouter avec humilité ce qui cherche à se dire à travers nous.

jeudi 23 octobre 2025

Le réel qui nous relie


Hier soir, en marchant sous les arbres d’automne, j’ai senti le monde me parler. Peut-être t’est-il déjà arrivé de ressentir cela : ce moment où la terre respire lentement, où chaque feuille qui tombe semble t’inviter à écouter plutôt qu’à penser. Le réel, dans ces instants, ne se montre pas comme un objet à comprendre, mais comme une présence à accueillir. Il ne se prouve pas, il s’éprouve. Quand nous cessons de vouloir maîtriser la vie, elle se met à vibrer tout près de nous dans un souffle, un silence, une nuance de lumière.

Aujourd’hui, je t’invite à marcher à ton tour, ne serait-ce que quelques minutes. Laisse le monde te rejoindre. Laisse ton regard se déposer sur ce qui t’entoure, sans nommer, sans juger. Ressens simplement le fil qui te relie à la vie cette résonance discrète entre ton cœur et le monde. Peut-être découvriras-tu, comme je l’ai senti hier soir, que le réel n’est pas ce qui se trouve devant nous, mais ce qui s’éveille quand nous acceptons d’être touchés.

mercredi 22 octobre 2025

Rester pour transformer

 


J’ai longtemps cru que fonder signifiait partir une fois l’œuvre lancée.
Aujourd’hui, je découvre une autre voie : rester pour transformer.
Rester non pour défendre, mais pour accompagner la mue.
Rester pour que la mémoire et le souffle puissent cohabiter.
Rester, enraciné et vivant, comme un arbre qui refleurit après l’hiver.