Avec les années, j’ai compris que je ne suis pas quelqu’un qui entre facilement dans une seule case. J’ai beaucoup bougé, changé de milieux, rencontré des gens très différents. Chaque fois, ça m’a obligé à m’adapter, à écouter, à me remettre en question. Je n’ai jamais eu l’impression d’être arrivé une fois pour toutes. J’ai plutôt appris en marchant.
J’ai traversé des périodes où je ne savais plus très bien comment me définir. J’ai dû laisser tomber certaines idées que j’avais sur moi-même pour en découvrir d’autres, plus justes. Ce n’était pas toujours confortable, mais ça m’a appris à être plus patient, avec moi comme avec les autres. J’ai compris que se construire, ce n’est pas défendre une image, c’est accepter de changer.
Avec le temps, j’ai aussi fait une différence importante entre appartenir et être en lien. Appartenir, c’est important, ça donne des racines. Mais être en lien, pour moi, c’est encore plus essentiel. C’est rester ouvert, capable de parler avec des personnes différentes, sans se sentir menacé. Je crois qu’on peut choisir un endroit où vivre, une communauté, sans se fermer aux autres.
Ça explique aussi pourquoi, en politique, je ne me reconnais ni à gauche ni à droite. Je me sens souvent mal à l’aise quand tout devient une chicane de camps. Ce qui m’importe, ce n’est pas d’avoir raison, mais de savoir si les décisions aident vraiment les gens à vivre mieux, à se respecter, à tenir ensemble. Selon les situations, de bonnes idées peuvent venir de différents côtés.
Aujourd’hui, je me vois comme quelqu’un qui essaie surtout de relier plutôt que de diviser. Je continue d’apprendre, d’enseigner, d’accompagner les autres avec cette idée simple : on est tous en chemin, et on a besoin les uns des autres pour avancer.




