La 4e Porte, dans sa symbolique, évoque ce lieu où l’on quitte le connu pour entrer dans l’espace du cœur, là où la vérité se dit sans défense. Elle représente aussi une traversée, celle du mental vers la présence, de la peur vers la confiance, de la blessure vers la paix.
C’est dans ce lieu qu’a eu lieu la première cohorte québécoise de formation à l’animation des Cercles de Pardon depuis le passage d’Olivier Clerc à Montréal il y a dix ans. Dix années se sont écoulées entre la rencontre d’Olivier Clerc avec Don Miguel Ruiz et la parution de son livre Le Don du pardon. Dix années de gestation, de maturation intérieure et de transformation silencieuse avant que l’expérience ne devienne transmission. Ce même souffle semble avoir traversé le temps jusqu’à ce cercle québécois, comme une semence d’amour qui continue de germer.
Deux jours denses, à la fois ancrés dans la pratique et portés par une énergie de fond : celle du lien vivant entre la Terre et le Ciel. Autour de la salle, un cercle de pins blancs veillait. Leur présence rappelait que le pardon, comme l’arbre, ne s’enseigne pas. Il se vit, il pousse lentement, dans le silence et la lumière.
Les pins blancs sont porteurs d’une sagesse ancienne. Chez les Haudenosaunee, peuples de la Longue Maison, le pin blanc est l’Arbre de la Grande Paix. Il relie les quatre directions, invitant chaque être à déposer ses armes intérieures et à faire respirer la paix dans son cœur. En les contemplant, j’ai senti que la posture de l’animateur de Cercle de Pardon rejoint celle du pin : être présence, accueillir sans imposer, offrir l’espace du lien sans chercher à maîtriser.
À l’intérieur, un autre cercle s’est formé. Onze personnes, huit participant.es, deux coanimatrices et un formateur, réunis dans une même intention d’ouverture. Ce fut un moment précieux, marqué par la présence bienveillante du fondateur Olivier Clerc et un mot d’accueil inspirant de la présidente de l’Association Pardon International, Agnès. Le pardon n’était plus un concept : il devenait respiration, vibration, rencontre. Les pins blancs dehors répondaient au cercle intérieur, comme s’il existait une correspondance entre nos racines et leurs branches, entre notre silence et leur immobilité.
Lorsque la fin de semaine s’est achevée, huit nouvelles personnes portaient en elles la paix du pardon, prêtes à faire croître cette forêt invisible. Avant de partir, je suis retourné près des pins. Dans leur calme verticalité, j’ai entendu ce murmure, aussi clair qu’un souffle d’âme : chaque fois qu’un cœur s’ouvre, un arbre pousse dans la forêt du pardon.
Bienvenue à Cathia, Cathy , Claire, Guylaine, Hélène, Jean-Christian et Supreet !




