vendredi 12 décembre 2025

Journée mieux-être, le 12 du 12 décembre


On dit que le 12/12 est un seuil, un moment où un cycle se referme pour laisser place à un autre. Ce matin, en voyant la lumière danser autour du Bouddha, j’ai compris que cette journée en porterait la marque.

Grâce au cadeau offert par mes deux nièces, je passerai le jour au spa avec un ami. Un simple geste, mais qui ouvre un passage : celui du repos, de l’amitié, de la permission de se déposer.

Dans la médecine des histoires chère à Mehl-Madrona, les cadeaux sont des messages. Celui-ci me murmure que le mieux-être n’est pas un luxe, mais une manière d’habiter le monde plus doucement.

Dans la chaleur des bains nordiques, en plein cœur de décembre, je laisserai l’année se recueillir en moi. Le 12/12 rappelle que parfois, il suffit d’un moment, d’un ami et d’un geste d’amour pour retrouver le chemin intérieur.

Aujourd’hui, je traverse le seuil.

L’arbre qui nous apprend à tenir

 

Devant cet arbre devenu cathédrale de neige, quelque chose en nous se dépose. La lumière filtrée à travers les branches rappelle que, même en plein cœur de l’hiver, une chaleur discrète continue de circuler. L’arbre tient, enraciné, patient, offert au ciel.

Il nous enseigne que le réconfort n’est pas une fuite, mais une manière de se laisser porter.
Que le courage n’est pas un cri, mais une présence qui demeure.
Que l’audace, parfois, consiste simplement à faire un pas de plus dans la clarté qui s’annonce.

Sous cette voûte blanche, nous apprenons à respirer autrement, à écouter ce qui traverse le temps, à accueillir en nous l’hiver comme une saison de vérité.

jeudi 11 décembre 2025

Noël 2025 – Cléopâtre, Jules-Antoine et moi

 

Il y a des familles que l’on reçoit par naissance, et d’autres que l’on crée au fil du temps, dans la douceur du quotidien partagé. Cléopâtre (Cléo), avec son regard souverain et sa présence tranquille, porte ici le manteau de Mère Noël comme si elle avait toujours su que ce rôle lui appartenait. À ses côtés, Jules-Antoine (Jules), fidèle compagnon à la barbe généreuse, incarne la tendresse un peu bourrue des anciens sages qui veillent en silence.

Ensemble, ils rappellent que la magie n’a rien de spectaculaire. Elle se glisse dans les gestes simples, dans la compagnie discrète, dans cette chaleur qui nous rejoint lorsque le monde ralentit. Noël devient alors une manière d’habiter la relation – une invitation à reconnaître la beauté de ce qui vit, de ce qui respire avec nous.

Que cette image dise l’essentiel : nous ne sommes jamais seuls lorsque nous apprenons à voir le monde avec le cœur.
Et qu’en cette nuit lumineuse, Cléo, Jules et moi vous souhaitons une saison de paix, d’émerveillement… et de douce présence.

Le Conte du cours vivant

 


Il était une fois, dans un petit campus recouvert de neige, un professeur qui enseignait un cours un peu particulier. Ce cours n’était pas fait de pages à mémoriser ni de formules à répéter. Non… ce cours était vivant. Il respirait au rythme des voix qui l’habitaient, des silences qui l’approfondissaient, des regards qui s’y croisaient. On disait même qu’à chaque rencontre, il changeait un peu de forme, comme un sapin magique dont les branches se déployaient selon l’attention et la présence de chacun.

Un soir d’hiver, alors que les flocons dansaient doucement contre les fenêtres du pavillon, un étudiant frappa à la porte du professeur. Ses yeux étaient pleins d’inquiétude, et son souffle tremblait un peu, comme une bougie qui vacille.

« Monsieur… serait-il possible de remplacer ma présence et ma participation par un travail final ? » demanda-t-il d’une voix basse.
Il espérait qu’une seule page, ou peut-être dix, suffirait à réparer le temps qu’il n’avait pas vécu avec les autres.

Le professeur l’invita à entrer et à s’asseoir près de la lumière chaude d’une lampe. Puis, avec douceur, il lui parla du malentendu qui se cachait derrière sa demande. « Vois-tu, dit-il, un cours relationnel n’est pas un objet que l’on peut rattraper, comme un cadeau oublié sous le sapin. Ce cours, c’est un champ vivant. Il se tisse des interactions entre les étudiants, des émotions qui émergent, des déplacements intérieurs que chacun ose faire. »

L’étudiant le regarda, surpris. Le professeur poursuivit :
« On peut rattraper un contenu, mais on ne peut pas rattraper une relation. La participation n’est pas un plus, un supplément. Elle est la matière de l’apprentissage. Lorsque tu n’étais pas là, ce n’est pas seulement un savoir qui manquait… c’était une partie du processus collectif, une branche du sapin, une étincelle du feu qui n’a pas pu se vivre. »

Un long silence suivit, mais un silence habité, de ceux qui éclairent davantage que mille mots. L’étudiant comprit alors qu’il n’avait jamais été simple observateur. Même silencieux, même discret, il avait été appelé à être co-créateur de ce cours vivant. En son absence, une place en creux s’était dessinée dans le cercle, un espace que nul travail écrit ne pourrait combler.

Le professeur conclut avec bienveillance :
« Mon rôle n’est pas de te fabriquer un substitut artificiel, mais de t’accompagner à comprendre ce que tu as vraiment manqué… et comment tu peux habiter autrement ton chemin d’apprentissage à partir de maintenant. »

Et cette nuit-là, tandis que la neige continuait de tomber comme des milliers de petites invitations au renouveau, l’étudiant repartit avec un cœur un peu plus ouvert. Il avait compris qu’un cours vivant est comme une veillée de Noël : il ne se fait jamais sans la présence de chacun, et chaque absence change la lumière.

mercredi 10 décembre 2025

La personne n’est jamais le problème : Une invitation à regarder plus profondément

 

Il m’arrive souvent d’entendre l’expression personnes toxiques. Elle revient dans les conversations, dans les réseaux sociaux, parfois même dans des milieux d’aide. Chaque fois que je l’entends, quelque chose en moi se contracte un peu.

Je ne crois pas que les personnes soient toxiques. Je crois que ce qui est difficile, ce sont les situations. Ce sont les blessures non nommées, les réactions de protection, la fatigue intérieure, ou encore les relations qui tournent en rond.

En d’autres mots, la personne n’est pas le problème.
Le problème, c’est le problème.

Quand on colle une étiquette comme celle-là, on réduit quelqu’un à un seul aspect de son comportement. On oublie son histoire, ses fragilités, ses forces, ses contradictions. On oublie que chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il a vécu, ce qu’il ressent et ce qu’il porte.

En accompagnement, j’ai vu des personnes qui semblaient difficiles à approcher. Mais dès qu’on leur offrait un espace pour déposer ce qu’elles vivaient, quelque chose changeait. La dureté se transformait en peur. L’agressivité se transformait en tristesse. La fermeture se transformait en fatigue. Lorsque l’on écoute vraiment, on découvre que ce qui semble être de la toxicité n’est souvent qu’un cœur qui manque d’air.

Je crois que le vrai travail consiste à regarder ce qui se passe entre nous plutôt qu’en chacun de nous.
Parce que ce qui fait mal, ce n’est pas la personne.
C’est la dynamique.
C’est le champ relationnel qui s’est chargé, crispé, ou déformé avec le temps.

Et lorsque nous cessons de blâmer, il devient possible de mieux comprendre ce qui demande à être clarifié, guéri ou nommé. On ouvre alors un espace où les relations peuvent respirer à nouveau.

Je témoigne de cela parce que je l’ai vu, encore et encore:
quand on retire les étiquettes, la dignité revient, la clarté s’installe, et quelque chose de vivant peut émerger.

Dans un monde qui juge vite, choisir de regarder la personne plutôt que l’étiquette devient un vrai geste de présence. Un geste qui peut, parfois, changer la relation. Et changer la vie.