lundi 29 décembre 2025

NI dans une case, ni à l'écart

 

Avec les années, j’ai compris que je ne suis pas quelqu’un qui entre facilement dans une seule case. J’ai beaucoup bougé, changé de milieux, rencontré des gens très différents. Chaque fois, ça m’a obligé à m’adapter, à écouter, à me remettre en question. Je n’ai jamais eu l’impression d’être arrivé une fois pour toutes. J’ai plutôt appris en marchant.

J’ai traversé des périodes où je ne savais plus très bien comment me définir. J’ai dû laisser tomber certaines idées que j’avais sur moi-même pour en découvrir d’autres, plus justes. Ce n’était pas toujours confortable, mais ça m’a appris à être plus patient, avec moi comme avec les autres. J’ai compris que se construire, ce n’est pas défendre une image, c’est accepter de changer.

Avec le temps, j’ai aussi fait une différence importante entre appartenir et être en lien. Appartenir, c’est important, ça donne des racines. Mais être en lien, pour moi, c’est encore plus essentiel. C’est rester ouvert, capable de parler avec des personnes différentes, sans se sentir menacé. Je crois qu’on peut choisir un endroit où vivre, une communauté, sans se fermer aux autres.

Ça explique aussi pourquoi, en politique, je ne me reconnais ni à gauche ni à droite. Je me sens souvent mal à l’aise quand tout devient une chicane de camps. Ce qui m’importe, ce n’est pas d’avoir raison, mais de savoir si les décisions aident vraiment les gens à vivre mieux, à se respecter, à tenir ensemble. Selon les situations, de bonnes idées peuvent venir de différents côtés.

Aujourd’hui, je me vois comme quelqu’un qui essaie surtout de relier plutôt que de diviser. Je continue d’apprendre, d’enseigner, d’accompagner les autres avec cette idée simple : on est tous en chemin, et on a besoin les uns des autres pour avancer.

dimanche 28 décembre 2025

Besoins ou désirs : ce qui nous nourrit vraiment

 

Imagine quelqu’un qui dit : « J’ai besoin d’un nouveau téléphone. »

En réalité, le téléphone est souvent un désir. Le besoin se cache plus loin. Être inclus, ne pas se sentir exclu, pouvoir rester en lien avec les autres. Quand on confond besoins et désirs, on cherche parfois à remplir un vide avec des objets, des réussites ou des activités, sans jamais ressentir un apaisement durable.

Un besoin est essentiel à la vie et à la dignité. Se sentir en sécurité, être écouté, respecté, reconnu, pouvoir se reposer, appartenir à un groupe. Lorsqu’un besoin n’est pas comblé, cela se manifeste par de la fatigue, de l’irritation ou un sentiment de vide. Un désir, lui, est un élan. Voyager, réussir, avoir plus de liberté, être admiré. Les désirs peuvent être porteurs, mais lorsqu’ils tentent de remplacer un besoin non reconnu, ils deviennent exigeants et insatisfaisants. Apprendre à distinguer les deux permet de mieux se comprendre, de faire des choix plus justes et de grandir intérieurement.

Et toi, as-tu déjà confondu un besoin et un désir dans ta vie ?

samedi 27 décembre 2025

Quand l’essentiel prend le temps de s’asseoir


J'imagine...

Le Petit Prince
Pourquoi les adultes sont-ils si fatigués après les fêtes, alors qu’ils disent qu’elles sont faites pour la joie?

Moi
Parce que beaucoup confondent célébrer et tenir. Ils tiennent les traditions, les attentes, les rôles… et oublient parfois de se laisser tenir par ce qui est vivant.

Le Petit Prince
Sur ma planète, quand quelque chose devient trop lourd, je le regarde autrement. Est-ce que tu sais encore regarder autrement?

Moi
J’apprends. Cette année m’a appris à arrêter d’en vouloir à mon jeune moi, celui qui croyait qu’il fallait toujours être solide pour être digne.

Le Petit Prince
Tu sais, on peut être digne même quand on se repose. Les roses ne s’excusent pas de fleurir lentement.

Moi
C’est une grande liberté que tu nommes là. Accepter un monde imparfait… et pourtant continuer à aimer, à accompagner, à être présent.

Le Petit Prince
Les grandes personnes veulent souvent réparer le monde avant de l’habiter. Moi, je l’habite d’abord. Et toi, qu’est-ce que tu choisis maintenant?

Moi
Je choisis de marcher sans promettre des lendemains parfaits. D’écouter sans vouloir corriger.
D’accompagner sans sauver.

Le Petit Prince
Alors tu es libre. Pas libre de tout réussir… mais libre de rester fidèle à ton feu.

(Un silence s’installe.
Les lumières du temps des Fêtes brillent doucement, pas pour éclairer le chemin, mais pour rappeler qu’il est déjà là.)

Le Petit Prince
N’oublie pas : ce qui compte ne fait pas toujours de bruit.
Et ce qui est essentiel…
se reconnaît quand on cesse de forcer.

vendredi 26 décembre 2025

Ne rien mélanger, ne rien séparer


 De gauche à droite, on voit Saint-Paul, Socrate, le Viking et le premier Français arrivé au Canada.

Ils sont différents. Chacun a son histoire, sa manière d’être et sa façon de marcher dans le monde. Ils ne sont pas les mêmes. Et pourtant, ils sont ensemble.

Saint-Paul représente l’appel intérieur. Il est celui qui entend une voix et accepte d’être transformé. Il nous rappelle que certains chemins commencent par un oui, même quand on ne sait pas encore où cela mènera.

Socrate est l’homme des questions. Il ne donne pas de réponses toutes faites. Il aide à penser, à douter et à chercher la vérité avec les autres. Il montre que poser les bonnes questions est aussi important que trouver des réponses.

Le Viking incarne le courage. Il ose quitter ce qu’il connaît pour affronter l’inconnu. Il nous apprend que certaines choses ne s’apprennent pas dans les livres, mais en vivant des épreuves.

Le premier Français arrivé au Canada représente l’enracinement. Il doit apprendre à vivre sur une nouvelle terre, à écouter, à s’adapter et à transmettre ce qu’il a appris à ceux qui viendront après lui.

Rien n’est mélangé.
Chacun garde son rôle et sa façon d’être.

Rien n’est séparé.
Sans l’appel, il n’y a pas de chemin.
Sans les questions, on avance les yeux fermés.
Sans le courage, on n’ose pas partir.
Sans l’enracinement, on ne construit rien de durable.

Ils regardent tous devant eux.
Ils nous invitent à faire de même.

Voyager, ici, ce n’est pas seulement aller ailleurs.
C’est apprendre à grandir, à sa manière, sans perdre le lien avec les autres.

Ne rien mélanger.
Ne rien séparer.

jeudi 25 décembre 2025

La naissance silencieuse


Le matin de Noël se leva doucement sur le village. La neige avait cessé de tomber durant la nuit et tout semblait immobile, comme retenu dans un souffle. Le ciel pâle annonçait le jour, et une lumière fragile glissait entre les arbres chargés de blanc. On n’entendait presque rien, sinon le craquement discret du froid.

Au bord du village, une petite maison de bois se tenait éveillée. À l’intérieur, un feu brûlait encore. Pas un grand feu éclatant, mais une chaleur stable, fidèle, entretenue avec soin. La veille au soir, son habitant s’était arrêté pour la première fois depuis longtemps. Il n’avait rien réparé, rien organisé. Il avait simplement pris le temps d’être là.

En regardant les flammes danser au matin de Noël, il comprit ce qui lui avait échappé. Toute l’année, il avait pris soin des autres, répondu aux demandes, avancé sans pause. Il croyait que c’était cela, vivre. Il n’avait pas vu que, pendant ce temps, il se laissait lui-même dans le froid.

Ce matin-là, quelque chose était différent. Il ne ressentait plus l’urgence. Il sentait une présence calme, comme si un lien ancien venait d’être renoué. Le feu que l'on entretient ne symbolisait plus seulement la maison. Il reflétait ce qui brûlait à nouveau en lui.

Quand il ouvrit la porte, l’air froid le saisit, mais il n’en eut pas peur. Il marcha vers le village, prêt à rejoindre les autres, non plus par devoir, mais par choix. Il savait désormais reconnaître quand son feu intérieur avait besoin d’attention.

Depuis ce matin de Noël, on raconte que la plus grande naissance ne se voit pas toujours. Elle se produit quand quelqu’un apprend à prendre soin de sa propre lumière, afin de pouvoir la partager sans s’éteindre.