samedi 30 août 2025

Merci pour ce moment de vie et d'humanité


Cher.es participant.es du Café mortel,

Quel moment précieux nous avons partagé hier à l'Espace Dep Sylvestre. Nous tenons à vous remercier chaleureusement pour votre présence et votre courage à aborder un sujet qui nous touche tous, mais que nous osons rarement explorer ensemble : la mort.

Votre humanité, votre ouverture et vos mots partagés ont créé un espace de confiance et de lumière. Voir des inconnus échanger avec autant d'authenticité et de bienveillance nous a profondément touchés. Ce n'était pas une soirée de tristesse, mais un moment de vie, de réflexion et d'écoute profonde.

Merci d'avoir fait de ce premier Café mortel un succès si émouvant. C'est en osant parler de ce qui nous rassemble que nous construisons une communauté plus forte et plus humaine.

Au plaisir de vous retrouver.

Avec toute notre gratitude,

Marquis et Michel

vendredi 29 août 2025

Entre continuité et cohérence : la justesse de l’instant

À l'aube, je songe à l’accompagnement.

Il ne s’agit pas simplement de tracer une ligne droite, un fil prolongé qui se déroulerait dans le temps comme une habitude sans fin.
L’accompagnement, au contraire, est une tension féconde.
Il se tient dans l’entre-deux : assez enraciné pour offrir repère et stabilité, assez souple pour accueillir l’inattendu, les ruptures et les détours.

Dans la complexité des relations humaines, dans l’incertitude des passages de vie, il cherche moins à prolonger qu’à tenir ensemble.
Il n’assure pas une continuité aveugle, mais il tisse une cohérence vivante, fragile et profonde, où chacun peut trouver du sens.
Ce n’est pas le temps qui garantit la relation, mais la qualité de présence qui, à chaque instant, réinvente le lien.

Ainsi, accompagner, c’est marcher avec : dans le tremblement, la fragilité, l’ouverture.  

Et découvrir que ce n’est pas la durée qui sauve, mais la justesse du pas posé, ici et maintenant. 

mercredi 27 août 2025

Le seuil des paupières, une pensée matinale

Ouvrir les yeux, c’est entrer dans l’agitation du monde, ses bruits, ses images, ses urgences.
Les fermer, c’est revenir au centre de soi, là où règnent silence et paix.
Entre ces deux gestes se joue l’équilibre : habiter le dehors sans se perdre, habiter le dedans sans fuir.

Entre l’ouverture et la fermeture des yeux, il y a un seuil.
Ni dehors, ni dedans, mais un espace de pure présence.
C’est là que le regard devient conscience,
là que le monde et le soi se rejoignent en silence.

mardi 26 août 2025

Le soulagement du pardon

 

James Kimmel Jr. écrit :
« Avec le pardon, il y a ce sentiment instantané d’un soulagement qui nous envahit, et il est immense. »

Ce matin, je me rappelle que la rancune pèse comme une pierre sur le cœur, et que la vengeance, même fantasmée, ne fait que resserrer le nœud. Mais le pardon, quand il surgit, même timidement, libère une énergie inespérée.

Il ne s’agit pas d’excuser l’injustice ni d’effacer la douleur. Il s’agit d’oser déposer le fardeau, ne serait-ce qu’un instant, pour sentir en soi ce souffle de légèreté, cette ouverture vers la paix.

Le vrai miracle n’est peut-être pas dans la réparation des torts, mais dans la capacité à se libérer intérieurement, à rompre le cycle, et à habiter le jour avec un cœur un peu plus libre.

lundi 25 août 2025

Le cercle qui demeure

Parfois, ce qui n’est plus reste très vivant en nous. On pense à une maison quittée, à une personne perdue, à un moment révolu, et le cœur se serre. On pourrait croire que l’amour disparaît avec l’absence, mais il change simplement de forme.

Aimer autrement ce qui n’est plus, c’est continuer d’aimer sans pouvoir toucher ou revoir. C’est reconnaître que la mémoire devient un lieu intérieur, un espace où l’on garde ce qui compte. Cet amour-là ne se vit plus dans les gestes du quotidien, mais dans la gratitude, la tendresse du souvenir, et la force qu’il nous donne pour avancer.

Ce n’est pas un amour qui s’efface, c’est un amour qui devient plus discret, plus profond. Comme une flamme douce qui éclaire en silence, il nous rappelle que rien n’est jamais complètement perdu : ce que nous avons aimé continue de nous habiter. 

dimanche 24 août 2025

Un nouveau livre qui s’ouvre


Après mon engagement au sein du Centre de ressources Connexions, je termine un cycle important. Plus qu’une page tournée, c’est un nouveau livre qui s’ouvre. 

Je garde une profonde gratitude pour mes collègues, dont la loyauté et le dévouement envers les membres et les programmes ont été une source d’inspiration.

Je commence maintenant ce nouveau livre à l’Université Saint-Paul, comme professeur et responsable du Centre sur le vieillissement, la communauté et l’épanouissement humain, tout en poursuivant ma recherche doctorale. Ces engagements se nourrissent mutuellement, au service du lien, de la dignité et de la communauté.

En parallèle, je continuerai à animer des cercles, ateliers et conférences pour les proches aidants d’aînés ainsi qu’à accompagner celles et ceux qui soutiennent les proches aidants, afin de maintenir ce lien précieux avec le terrain et de contribuer, à ma mesure, à leur mieux-être et à leur reconnaissance.

vendredi 22 août 2025

Rallumer le feu à partir des braises

Philippe Silberzahn rappelle que les organisations en déclin ne sont pas sauvées par les grandes stratégies, mais par les individus sur le terrain qui n’ont pas abandonné. Ce sont eux qui gardent la flamme vivante, parfois en silence, parfois au prix de leur santé. Leur force n’est pas dans les discours, mais dans l’éthique de leur action quotidienne.

Pour nous qui accompagnons, cette observation est précieuse : il ne s’agit pas d’apporter le feu de l’extérieur, mais de reconnaître les braises encore vivantes et d’aider à les rallumer. Car dans chaque communauté, aussi fragilisée soit-elle, il reste des porteurs de flamme. Les voir, les soutenir et leur redonner une place au cœur du collectif, c’est déjà permettre au feu de reprendre.

jeudi 21 août 2025

Pensée du matin

 

Nos journées de travail s’organisent autour de structures visibles : un horaire, des écrans, des réunions en ligne, des rencontres en présentiel. Ces structures soutiennent nos actions, mais elles ne suffisent pas. Car ce qui nous relie vraiment naît des résonances invisibles : l’énergie partagée dans une salle, le sourire échangé avant une réunion, la confiance qui circule malgré la distance d’un écran. La vie communautaire se tisse entre ces deux dimensions. Quand nous oublions l’une, l’autre s’appauvrit. Quand nous les tenons ensemble, le travail devient espace de lien et de vitalité.

mercredi 20 août 2025

Naissances de l’entre-deux

Les nouvelles voies naissent toujours dans l’entre-deux, cet espace vivant où deux réalités se rencontrent et s’éclairent mutuellement. C’est là, dans la rencontre entre l’histoire personnelle et le rêve collectif, que quelque chose de plus grand prend forme, dépassant les limites de chacun. C’est aussi dans ce lieu que la rigueur des savoirs, avec toute sa discipline et sa structure, accepte de se laisser guider par l’élan du cœur, qui ouvre à la créativité et au sens. Cet entre-deux est un passage fragile mais fécond, un seuil où l’humain apprend à marcher à la fois avec la tête et avec l’âme, pour tracer des chemins nouveaux.

mardi 19 août 2025

Demeurer étudiant du vivant

Dans ma propre expérience, certaines des plus grandes souffrances se sont révélées être des passages initiatiques : des « cours accélérés » imposés par la vie. J’ai souvent résisté, mais avec le temps, j’ai pu voir que ces épreuves m’enseignaient quelque chose que je n’aurais pas choisi d’apprendre par moi-même : lâcher-prise, confiance, acceptation de mes limites. Ce n’est pas que la douleur disparaisse, mais elle s’intègre dans un récit plus vaste : celui d’un étudiant du vivant, en apprentissage permanent.

Et quand j’accepte de demeurer étudiant du vivant, je découvre une joie discrète : celle d’avancer, pas à pas, dans cette grande école qu’est la Terre, avec d’autres compagnons de route.

lundi 18 août 2025

Le Tao de l’accompagnement : laisser le lien tracer sa propre voie



 
L’accompagnement est une voie. Il ne s’impose pas, il se révèle. Quand tu veux trop guider, tu perds la route. Quand tu sais attendre, le pas de l’autre devient danse. Comme l’eau, l’accompagnant prend la forme du lieu qu’il habite. Il ne cherche pas à convaincre, mais à laisser apparaître. Car le lien, lorsqu’on lui donne espace et confiance, sait trouver par lui-même son passage.

dimanche 17 août 2025

La solitude transformée en écosystème


Quand on parle de « proche aidant », on imagine souvent une personne seule, qui donne tout son temps et son énergie. J'ai vu cette réalité, mais j'ai aussi vu le potentiel incroyable de nos communautés. Ma thèse est une histoire sur la transformation de cette solitude. C'est l'histoire de l'émergence d'une approche où la hache brise la glace de l'isolement, pour laisser place à une mer de soutien. Un modèle où chaque voisin.e, chaque ami.e, et chaque professionnel.le s'unit pour créer un écosystème de soutien. Mon projet, en Outaouais, ne cherche pas simplement à décrire un problème. Il cherche à montrer comment nous pouvons, ensemble, faire de l’aide aux aînés une affaire de communauté et non plus le fardeau d’une seule personne.

(Une inspiration matinale à partir d'une citation de Kafka : Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous.)

samedi 16 août 2025

Tisser la dignité

En deux ans de cercles d’écoute avec les proches aidants d’aînés dans le Pontiac, j’ai appris que la vulnérabilité partagée devient force, que la parole tissée ensemble guérit les solitudes, et que la dignité renaît lorsqu’un je fatigué découvre la puissance d’un nous.

jeudi 14 août 2025

Libérer l’autre de nos images

En cette fin de soirée, je pense à l’accompagnement communautaire et cette phrase de Maître Eckhart revient : « Je prie Dieu de me libérer de Dieu. »


Pour moi, cela veut dire : accepter de laisser tomber les images ou les idées toutes faites que je me fais des personnes ou des groupes que j’accompagne.
Même avec les meilleures intentions, je peux enfermer l’autre dans ce que je crois être "bon” pour lui.
Mais si je mets ces idées de côté, je peux vraiment rencontrer la personne telle qu’elle est, et non telle que je l’imagine.

C’est là que l’accompagnement devient un espace vivant où quelque chose de plus grand peut se passer, dans un échange qui nous transforme tous les deux. 

mercredi 13 août 2025

Pensée matinale

Aujourd’hui, j’accepte ce que la vie m’apporte, sans le transformer en jugement sur moi. Ce qui arrive n’est ni une récompense, ni une punition, mais simplement un fait. En laissant tomber mon histoire personnelle, je reste présent à ce qui est, et je peux y répondre avec plus de calme et de clarté. 

mardi 12 août 2025

Partager la lumière autant que l’ombre

Nous avons parfois ce réflexe étrange : courir vers les autres quand nos jours s’assombrissent, déverser nos tracas, chercher refuge dans leurs bras. Mais lorsque la lumière revient, nous oublions souvent de frapper à leur porte pour partager la joie, comme si le bonheur n’avait pas besoin d’être raconté. Pourtant, offrir nos instants heureux, c’est aussi nourrir le lien, équilibrer la mémoire commune et rappeler que la vie ne se résume pas à nos tempêtes.

lundi 11 août 2025

Entrer dans l’impossible


Il y a, devant nous, des terres sans chemins.

Elles portent les contours flous de ce que nous appelons impossible.
Elles nous effraient parfois… mais elles nous appellent toujours.

Marcher vers elles, c’est accepter d’être transformé.
Ce n’est pas seulement franchir une limite,
c’est apprendre à respirer dans un espace plus vaste que nos certitudes.

Là, l’effort devient offrande.
Là, la résistance devient complice de notre croissance.
Et dans ce dialogue avec l’inaccessible,
nous découvrons la part de nous qui sait déjà comment avancer.

jeudi 7 août 2025

Pensée du jour


Il arrive que la vie déjoue tous nos plans, nous oblige à quitter les sentiers tracés, à renoncer aux certitudes apprises. C’est alors, dans cet entre-deux incertain, que quelque chose de plus vivant peut naître. Non pas ce que l’on avait prévu, mais ce que l’on est capable d’inventer à partir du réel. Improviser, ce n’est pas trahir nos repères : c’est les laisser se transformer au contact de l’imprévu. C’est puiser dans notre être une force qui ne vient pas du contrôle, mais de la présence.

mercredi 6 août 2025

Réflexion matinale : Prendre soin de l’humanité en chacun


Sans les autres, nous ne pourrions développer notre humanité. Non parce que nous serions incomplets, mais parce que l’humanité, en soi, est relation. Elle ne vit pas dans un idéal abstrait ou dans l’indépendance farouche, mais dans le soin discret que nous nous portons, les uns les autres. Être humain, c’est se laisser affecter, c’est sentir que l’autre compte, que sa vie me touche, que sa peine me parle, que son bonheur m’éclaire.

L’éthique du care nous rappelle que nous sommes interdépendants, vulnérables, traversés par les besoins et les élans des autres. Ce que je deviens dépend de la qualité de présence qui m’entoure, et ce que les autres deviennent dépend aussi du soin que je leur accorde. Dans cette réciprocité silencieuse se joue quelque chose de fondamental : non seulement notre bien-être, mais notre devenir.

Ce n’est pas dans l’héroïsme ou la performance que se révèle notre humanité, mais dans la simplicité d’un geste attentionné, dans l’écoute d’un instant, dans cette tendresse qui sait voir l’autre comme un mystère à accueillir plutôt qu’un problème à résoudre.

mardi 5 août 2025

Réflexion matinale : Honorer le mystère de la vie et la force des liens

Il y a des choses dans la vie qu’on ne peut pas toujours comprendre. Des moments où il faut simplement accepter que tout ne s’explique pas.

Honorer le mystère, c’est prendre le temps de s’arrêter, de respirer et de reconnaître que certaines questions n’ont pas de réponse claire.
Mais cela ne veut pas dire qu’elles n’ont pas de valeur.

Dans ces moments-là, nos liens avec les autres deviennent très importants.
Un sourire, une main tendue et un mot gentil, 

ce sont ces gestes simples qui nous aident à continuer.

Aujourd’hui, je choisis d’écouter un peu plus.
De me laisser toucher par ce qui est là, sans tout contrôler.
Parce que dans chaque lien sincère, il y a un peu de lumière
et une façon d’honorer ce qui dépasse les mots.

lundi 4 août 2025

Regard sur l'accompagnement - Accompagner en coémergence : une posture entre non-savoir, lien et dignité

 

Accompagnant et enseignant de formation, je me reconnais comme un lointain disciple de Socrate, non dans la prétention de transmettre un savoir achevé, mais dans l’humilité d’un savoir en coémergence. Dans la lignée de celui qui affirmait que l’ignorance était à la racine de tous les maux, je conçois l’accompagnement non comme une réponse à offrir, mais comme une écoute à incarner. L’ignorance devient alors seuil, ouverture, espace fécond de non-savoir à habiter ensemble, une disponibilité à ce qui émerge dans la relation, à ce qui ne se maîtrise pas, mais se découvre.

Cette posture sous-tend mon approche écosystémique et intégrative, où l’accompagnement se déploie comme un tissage vivant entre présence, résonance et conscience. Qu’il s’adresse aux personnes proches aidantes d’aînés, aux membres d’un collectif communautaire ou à des étudiantes en quête de sens, l’accompagnement tel que je le conçois invite à ralentir, à se déposer, à entrer en dialogue avec les passages de vie et les tensions systémiques, dans une perspective qui relie l’intime et le social, l’incarné et le symbolique, l’individuel et le collectif.

Dans un monde en transformation, marqué par l’incertitude et la complexité, je choisis de penser l’accompagnement comme un engagement relationnel qui appelle à une éthique du lien, à une conscience partagée, et à un agir enraciné dans la dignité humaine. Être accompagnant, aujourd’hui, c’est résister à l’illusion des solutions toutes faites, et demeurer fidèle à cette parole silencieuse qui, en chacun, attend d’être rejointe.

dimanche 3 août 2025

Réflexion matinale : Les astrologues du chiffre


Ce matin, je me suis surpris à penser que les statisticiens en chef et les vérificateurs généraux sont devenus les nouveaux astrologues de notre temps. Non pas ceux qui lisent les étoiles, mais ceux qui lisent les courbes. Ils ne scrutent pas le ciel mais les bases de données. Et pourtant… ce qu’on attend d’eux, c’est la même chose que l’on attendait des anciens devins : nous rassurer face à l’incertitude, prédire ce qui vient, et donner du sens à ce qui nous dépasse.


Dans une société où l’anxiété s’accroît, nous avons troqué la carte du ciel pour le tableau Excel. Mais la quête est restée la même : celle d’une vérité qui apaise. Alors on écoute leurs bulletins comme des oracles, on s’en remet à leurs diagnostics comme à des mantras. Et bien souvent, derrière leurs mots : efficacité, indicateurs et performance. je perçois un silence plus vaste : celui des voix qu’on n’entend pas, des visages qui ne rentrent pas dans les colonnes.


Et je me demande : Qui interroge les fondements de leurs croyances? Qui veille à ce que leur regard ne remplace pas notre responsabilité d’habiter pleinement le réel?


Car un chiffre peut dire beaucoup.  Mais il peut aussi masquer, aplanir, effacer. L’État, s’il veut demeurer humain, ne peut se contenter de chiffres pour guider ses choix. Il a besoin de présence, de sagesse incarnée, de récit, de lien. De celles et ceux qui écoutent ce que les indicateurs ne disent pas.


Et si nous redevenions, un peu, les astrologues de notre propre destinée? Non pour prédire, mais pour ressentir ce qui cherche à naître.

samedi 2 août 2025

Réflexion matinale – Entre matière et mystère, une troisième voie

Ce matin, je m’interroge doucement : entre ceux qui nient l’invisible au nom de la science, et ceux qui fuient le réel au nom de l’esprit, quelle est ma place ? Où se loge ma voix, mon souffle, ma manière d’être au monde ? Il me semble qu’une troisième voie s’ouvre, discrète mais tenace, celle de la conscience incarnée, de la reliance vivante, de l’alliance entre le tangible et l’intangible.

Cette voie n’oppose pas le corps et l’âme, le cerveau et l’intuition, l’analyse et le mystère. Elle les fait dialoguer. Elle pressent que la matière elle-même porte une mémoire, une vibration, une sagesse. Que la conscience n’est pas suspendue hors du monde, mais profondément inscrite dans les liens que nous tissons avec la terre, avec les autres, avec le souffle qui nous traverse. Hartmut Rosa parlerait ici de résonance. Patrice Van Eersel nous inviterait à nous laisser questionner : et si le soleil était conscient ? non comme une croyance figée, mais comme une ouverture au vertige du réel.

Je ressens alors que cette troisième voie, ni réductionniste, ni mystique,  est une voie du soin, du lien, de l’écoute. Elle ne cherche pas à prouver, mais à honorer. Elle ne cherche pas à posséder la vérité, mais à l’approcher avec délicatesse. Elle invite à une spiritualité du quotidien, enracinée dans la matière, attentive à la présence, engagée dans les gestes simples. C’est cette voie qui me guide, dans mon accompagnement, dans ma recherche, dans mes cercles, une voie de conscience en devenir, tissée de chair et d’étoiles.

vendredi 1 août 2025

Regard sur l’accompagnement : Nous sommes tous en résonance les uns avec les autres

 

Il suffit parfois d’un regard, d’un silence, ou d’un soupir pour qu’un lien invisible s’installe. Nos corps parlent entre eux, bien avant nos mots. Grâce aux neurones miroirs, nous ressentons ce que l’autre vit, parfois sans même en être conscients. Cette résonance subtile nous relie, nous traverse, nous façonne. 

Dans l’accompagnement, cette réalité change tout : ce que je dégage, consciemment ou non, entre en dialogue avec l’univers intérieur de l’autre. Mon calme peut inviter à l’apaisement. Mon agitation peut se propager. Accompagner devient alors un art vibratoire : celui d’accorder ma présence pour qu’elle soutienne, plutôt qu’elle n’envahisse. C’est un appel à la clarté intérieure, à l’authenticité, à cette posture juste qui sait que nous sommes tous des instruments du même souffle. 

Car au fond, chaque relation est une note, et la vie, une partition vivante de résonances partagées.