Accompagnant et enseignant de formation, je me reconnais comme un lointain disciple de Socrate, non dans la prétention de transmettre un savoir achevé, mais dans l’humilité d’un savoir en coémergence. Dans la lignée de celui qui affirmait que l’ignorance était à la racine de tous les maux, je conçois l’accompagnement non comme une réponse à offrir, mais comme une écoute à incarner. L’ignorance devient alors seuil, ouverture, espace fécond de non-savoir à habiter ensemble, une disponibilité à ce qui émerge dans la relation, à ce qui ne se maîtrise pas, mais se découvre.
Cette posture sous-tend mon approche écosystémique et intégrative, où l’accompagnement se déploie comme un tissage vivant entre présence, résonance et conscience. Qu’il s’adresse aux personnes proches aidantes d’aînés, aux membres d’un collectif communautaire ou à des étudiantes en quête de sens, l’accompagnement tel que je le conçois invite à ralentir, à se déposer, à entrer en dialogue avec les passages de vie et les tensions systémiques, dans une perspective qui relie l’intime et le social, l’incarné et le symbolique, l’individuel et le collectif.
Dans un monde en transformation, marqué par l’incertitude et la complexité, je choisis de penser l’accompagnement comme un engagement relationnel qui appelle à une éthique du lien, à une conscience partagée, et à un agir enraciné dans la dignité humaine. Être accompagnant, aujourd’hui, c’est résister à l’illusion des solutions toutes faites, et demeurer fidèle à cette parole silencieuse qui, en chacun, attend d’être rejointe.
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