Ce matin, je m’interroge doucement : entre ceux qui nient l’invisible au nom de la science, et ceux qui fuient le réel au nom de l’esprit, quelle est ma place ? Où se loge ma voix, mon souffle, ma manière d’être au monde ? Il me semble qu’une troisième voie s’ouvre, discrète mais tenace, celle de la conscience incarnée, de la reliance vivante, de l’alliance entre le tangible et l’intangible.
Cette voie n’oppose pas le corps et l’âme, le cerveau et l’intuition, l’analyse et le mystère. Elle les fait dialoguer. Elle pressent que la matière elle-même porte une mémoire, une vibration, une sagesse. Que la conscience n’est pas suspendue hors du monde, mais profondément inscrite dans les liens que nous tissons avec la terre, avec les autres, avec le souffle qui nous traverse. Hartmut Rosa parlerait ici de résonance. Patrice Van Eersel nous inviterait à nous laisser questionner : et si le soleil était conscient ? non comme une croyance figée, mais comme une ouverture au vertige du réel.
Je ressens alors que cette troisième voie, ni réductionniste, ni mystique, est une voie du soin, du lien, de l’écoute. Elle ne cherche pas à prouver, mais à honorer. Elle ne cherche pas à posséder la vérité, mais à l’approcher avec délicatesse. Elle invite à une spiritualité du quotidien, enracinée dans la matière, attentive à la présence, engagée dans les gestes simples. C’est cette voie qui me guide, dans mon accompagnement, dans ma recherche, dans mes cercles, une voie de conscience en devenir, tissée de chair et d’étoiles.

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