lundi 10 novembre 2025

La première neige du cœur

 

Chaque année, à ce moment précis où la première neige se pose sur le sol, quelque chose s’éveille en moi. Une présence douce et aimante, tout près du cœur, vient se manifester sans prévenir. Elle ne parle pas, ne demande rien. Elle se contente d’être là, comme un murmure ancien qui me rappelle que revient le temps des Fêtes.

Ce temps a toujours eu pour moi une importance particulière. Même dans les périodes les plus difficiles, j’y ai trouvé un refuge, une chaleur, une fidélité à la beauté du monde. Peut-être parce que, sous la lumière fragile des jours d’hiver, la vie semble se faire plus intérieure, plus essentielle.

Cette présence que je ressens n’est pas seulement mémoire. Elle est vivante. Elle me rappelle que la joie n’est pas une émotion passagère, mais une manière d’habiter le monde avec reconnaissance. Elle m’invite à ralentir, à écouter, à aimer plus simplement.

La neige, en recouvrant la terre, efface un instant les traces du tumulte. Elle offre au regard une page blanche, un silence neuf. C’est peut-être cela que cette présence vient m’enseigner : la paix ne s’impose pas, elle se reçoit. Elle se dépose comme la neige, doucement, sur ce qui en nous consent à s’arrêter.

Et chaque fois que je sens cette chaleur au milieu du froid, je comprends que le temps des Fêtes n’est pas d’abord une période de l’année. C’est un état du cœur. Un espace intérieur où la gratitude revient respirer, où la lumière trouve à nouveau un passage.

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