Comme l’explique Albert Moukheiber, notre cerveau cherche instinctivement des réponses rapides et définitives pour se sentir en sécurité. Mais ce réflexe, aussi naturel soit-il, nous pousse souvent à manquer de nuance et à fermer la porte aux perspectives divergentes. Cette tendance, je l’ai moi-même observée chez les autres et en moi. Elle peut engendrer des malentendus, des tensions, et nous empêcher de créer des liens profonds et authentiques.
Au fil des années, j’ai compris que réhabiliter l’incertitude est essentiel. Pour moi, c’est une manière d’apprendre à mieux vivre ensemble. Dans un monde où la certitude est valorisée et où le doute est parfois perçu comme une faiblesse, j’y vois au contraire une force : celle d’accepter que tout n’est pas figé, que nos croyances peuvent évoluer et que l’autre peut nous enrichir. Mon rôle, que ce soit en tant qu’enseignant ou accompagnateur, est de créer des espaces où l’incertitude est accueillie comme une opportunité de grandir. J’invite mes étudiants, les leaders et les proches aidants que j’accompagne à ne pas fuir l’incertitude, mais à l’embrasser. C’est dans ces moments de vulnérabilité que nous apprenons à remettre en question nos idées reçues, à élargir nos horizons et à mieux comprendre les autres. C’est parfois inconfortable, mais c’est toujours enrichissant.
Je crois profondément que « l’incertitude n’est pas l’ennemi de la vérité, elle en est le chemin. » En acceptant de marcher sur ce chemin, nous nous ouvrons à des relations plus vraies et à des transformations plus durables. Et si, au passage, nous devenons plus humains et plus connectés, alors le pari en vaut la peine. Réhabiliter l’incertitude, c’est choisir de s’écouter et d’écouter l’autre avec humilité et bienveillance. C’est une manière d’avancer ensemble, dans un monde qui a plus que jamais besoin de dialogue, de courage et d’humanité.
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