lundi 14 avril 2025

Là où le sucre devient mémoire

 Il y a des lieux où le temps ralentit.

Des lieux où l’on ne va pas seulement pour manger, mais pour se souvenir.

La cabane à sucre, c’est un de ces lieux-là.

Ce n’est pas seulement une tradition. C’est un passage. Une mémoire vivante. Un rituel sans le dire.

En marchant vers la cabane, je pense à celles et ceux qui m’ont précédé. Des ancêtres de bois, de sucre, de feu et de patience. Des gens simples, habiles, travaillants. Ceux et celles qui savaient attendre que la sève monte. Qui savaient lire les signes de la nature mieux que les livres.


Dans l’odeur du sirop qui bout, dans le crépitement du feu, dans les éclats de rire autour des longues tables, quelque chose de profond se réveille en moi : un sentiment d’appartenance ancienne. Un lien invisible mais tenace.

À la cabane, on ne mange pas juste du sucre…
On goûte à nos racines.
On célèbre les gestes transmis.
On honore la lenteur, le rassemblement, la joie partagée sans artifice.

Et je me dis que c’est peut-être ça, vieillir autrement :
Savoir où sont ses racines.
Savoir d’où vient la douceur.
Savoir que les gestes les plus simples sont souvent les plus sacrés.

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