Quand j’étais enfant, je ne savais pas ce que voulait dire le mot “vocation”.
Mais je connaissais très bien le silence des après-midi d’hiver, les fenêtres embuées, les histoires inventées dans ma tête pour habiter les longues heures.
J’ai beaucoup rêvé, vraiment beaucoup.
Et ces rêves, parfois flous, parfois très précis, ont donné naissance à une créativité particulière.
C’était ma façon d’exister un peu plus loin que ce qu’on me proposait.
D’imaginer ce qui pourrait être autrement, ce qui n’avait pas encore été dit, ni vu, ni espéré.
Je ne pensais pas que ces jeux d’enfant allaient un jour devenir des manières d’écouter, de relier, d’accompagner.
Mais avec le temps, je vois bien que c’était déjà là.
La vocation ne m’est pas tombée dessus à l’université, ni pendant une conférence inspirante.
Elle vivait dans l’enfant que j’étais, dans sa capacité à rêver malgré l’ordinaire, à ressentir fort, à poser des questions qu’on trouvait trop grandes pour son âge.
Aujourd’hui encore, quand je me tiens devant un groupe, quand j’écoute une personne parler de ce qu’elle porte, ou quand j’écris un texte pour mieux comprendre ce que je vis,
je sais que je ne fais que prolonger ce mouvement intérieur,
celui qui a commencé dans le secret de mon enfance,
là où les rêves m’ont appris à croire en quelque chose de plus vaste,
et où la tendresse du monde avait encore besoin d’être inventée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire