jeudi 10 avril 2025

Quand la connaissance et la croyance entrent en compétition

 


Il m’arrive souvent de constater, dans les groupes que j’accompagne ou les espaces d’enseignement que j’habite, une tension discrète mais profonde : celle qui oppose, parfois sans le dire, la connaissance et la croyance.

La connaissance cherche à expliquer, à démontrer, à prouver.
La croyance, elle, cherche à relier, à rassembler, à donner sens.

L’une s’appuie sur des faits, des preuves, des études.
L’autre prend racine dans les récits, les traditions, les fidélités invisibles.

Et souvent, ces deux langages entrent en compétition.

Pas parce que l’un est vrai et l’autre faux.
Mais parce qu’ils répondent à des besoins différents.

La connaissance nourrit l’esprit.
La croyance nourrit l’appartenance.

Le défi apparaît lorsque ce que l’on sait vient fragiliser ce en quoi l’on croit…
Ou lorsque ce que l’on croit empêche d’accueillir un savoir nouveau.

Alors, la question n’est peut-être pas : Qui a raison ?
La vraie question devient : Comment faire dialoguer ces deux langages intérieurs sans les opposer ?

Créer un espace où la connaissance se fait humble, consciente de ses limites.
Créer un espace où la croyance devient vivante, capable de se questionner sans se renier.

Quand la connaissance cesse de vouloir triompher,
et que la croyance cesse d’avoir peur de changer,
alors peut émerger un espace plus vaste : celui de l’écoute,
celui du dialogue,
celui où l’on apprend tout autant à savoir qu’à désapprendre,
tout autant à affirmer qu’à douter,
tout autant à penser qu’à relier.

Là, quelque chose de plus grand devient possible.

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