Ils ne se montrent pas toujours au grand jour.
Ils marchent à pas feutrés dans les corridors de nos journées trop pleines.
On les devine dans un soupir retenu, un regard fuyant, une tasse de thé refroidie, oubliée sur le comptoir.
Ce sont les fantômes de la proche aidance.
Ils portent des noms que l’on murmure à peine :
épuisement, culpabilité, solitude consentie, colère inavouée, amour usé jusqu’à la trame.
Parfois, ce sont des fragments de nous-mêmes, égarés quelque part entre “avant” et “maintenant”.
Parfois, ce sont des mots qu’on n’a jamais osé dire par loyauté, par pudeur, ou par peur de décevoir.
Ces fantômes ne cherchent pas à nuire.
Ils ne réclament pas vengeance.
Ils attendent simplement d’être vus, entendus, reconnus.
Car ils habitent les zones d’ombre du don de soi
là où la lumière du quotidien ne va pas toujours.
Et pourtant…
Chaque fois qu’on ose les nommer,
Chaque fois qu’on se permet une larme, un rire, ou une pause sans se justifier,
Ils s’allègent.
Ils laissent place à autre chose :
une tendresse nouvelle envers soi-même,
un souffle plus doux,
une reconnaissance du chemin traversé, sans masque ni perfection.
Dans les cercles d’écoute, les groupes de parole, ou simplement dans un silence partagé,
ces fantômes trouvent parfois la paix.
Et avec eux, nous aussi.
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