mercredi 16 avril 2025

J’habite enfin mon propre feu…

Il m’aura fallu du temps.
Longtemps, j’ai cru qu’il fallait briller.
Être à la hauteur.
Être utile.
Être reconnu.
Être fort.
Être celui qu’on attend.

J’ai porté des feux qui n’étaient pas les miens.
Des feux d’emprunt.
Des feux hérités.
Des feux qu’il fallait entretenir pour faire plaisir, pour rassurer, pour exister.


Mais mon vrai feu, lui…

il attendait.
Il me regardait vivre à côté de moi-même.

Il n’était ni spectaculaire, ni flamboyant.
Il n’était pas fait pour éclairer la foule.
Il était petit, modeste et silencieux.

Un feu de présence plus qu’un feu de performance.

Un feu qui ne se voit pas toujours de loin.
Mais qu’on reconnaît, quand on s’en approche.

Un feu qui réchauffe, sans brûler.
Qui éclaire, sans aveugler.
Qui accompagne, sans imposer.

Aujourd’hui, j’habite enfin mon propre feu.

Je n’ai plus besoin de le défendre.
Je n’ai plus besoin de le justifier.
Je n’ai plus besoin de prouver qu’il est assez grand, assez beau, assez utile.

J’habite ce feu-là comme on habite un lieu intérieur.
Avec tendresse.
Avec patience.
Avec humilité.

Et peut-être que c’est ça, vieillir autrement.
Non pas accumuler des rôles.
Mais déposer les armures.

Non pas briller plus fort.
Mais brûler plus juste.

J’habite enfin mon propre feu…
et c’est assez
.

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