3. Pour améliorer la santé d'un système vivant, multiplier les interrelations qu'il contient.
Une organisation malade doit multiplier les conversations à l'interne, en prenant soin d'y inclure ceux de ses membres qu'elle a peu ou pas écoutés. Car, comme on l'a vu, un système peut se transformer de lui-même en se réorganisant autour d'une nouvelle information plus riche et plus complète. Mais pour cela, il faut accueillir toutes les opinions comme étant légitimes, et renoncer à la tentation de l'homogénéité. Cette ouverture à l'autre est caractéristique d'une «organisation intelligente» . Selon Kofman et Senge, elle puise ses racines dans une culture basée sur l'amour, l'émerveillement, l'humilité et la compassion.
Dans le but d'améliorer la santé de leur organisation, les leaders ont principalement pour rôle d'accroître le nombre, la diversité et la solidité des connexions à l'intérieur du système. Mais la notion traditionnelle du leadership relève plutôt du mythe du héros. Malheureusement, pendant qu'ils attendent leur sauveur, les membres de l'organisation sacrifient la confiance et le pouvoir dont ils ont besoin pour apprendre et créer ensemble les changements nécessaires. Cette idéalisation des leaders entraîne une spirale de changements spectaculaires imposés d'en haut, aboutissant à de nouvelles crises et suscitant la recherche de nouveaux héros. Dans une «learning organization» le mythe du héros fait place à l'émergence d'un leadership collectif.
Nous nous identifions à notre façon de voir le monde. Alors apprendre est dangereux, car cela peut exiger une remise en cause de notre identité. En général, «les individus ne résistent pas au changement, ils résistent à l'idée d'être changés». Seul le support d'une communauté d'apprentissage peut diminuer l'anxiété causée par l'inconnu, le non familier.
Dans nos organisations traditionnelles, les gens performent. Ils n'ont que très rarement l'occasion de pratiquer, à plus forte raison en groupe. Imaginez une équipe sportive qui fonctionnerait de la sorte!... Les communautés d'apprentissage créent un espace virtuel où il est possible de réfléchir, de parler ouvertement des problèmes et de faire des expériences sans encourir de sanctions. Elles offrent latitude, liberté et sécurité. Dans ces communautés, les membres sont des humains à part entière et pas seulement des mains, des dos ou des cerveaux. C'est en alimentant ce cycle continu de réflexion, d'expérimentation et de passage à l'action qu'on peut créer et maintenir les changements importants.
Source : Andrée Mathieu
À l’Université Saint-Paul à Ottawa et au Centre de Ressources Connexions, j’accompagne les accompagnants et futurs accompagnants avec une approche nommée accompagnement écosystémique intégratif. Inspirée par l’écoute et l’hygiène émotionnelle, elle crée des espaces où chacun se sent soutenu. En renforçant le bien-être collectif par des liens de confiance, cette démarche invite chaque personne à découvrir de nouvelles façons de vivre ensemble, avec harmonie et résilience.
mercredi 24 septembre 2008
Les stratégies de changement dans les organisations : Troisième principe
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