mercredi 8 octobre 2008

Les problèmes récurrents de nos organisations : 3 caractères fondamentaux II


La compétition :

L'accent qui est mis sur la compétition est le pire ennemi de l'apprentissage. Pour apprendre, nous devons reconnaître qu'il y a quelque chose que nous ne connaissons pas, ou pratiquer des activités que nous ne maîtrisons pas et permettre aux autres de nous aider. Mais dans la plupart des organisations, faire un aveu d'ignorance est un signe de faiblesse; notre valeur dépend de ce que nous savons et non pas de ce que nous apprenons.

Quand Hewlett-Packard s'est donné comme objectif d'avoir le meilleur laboratoire de recherche industrielle au monde, le directeur du laboratoire a avoué devant ses employés qu'il ne savait pas exactement ce que cela voulait dire. Son attitude a créé une ouverture permettant à de nombreux travailleurs et à de multiples opinions de se faire entendre. Les questions sont plus efficaces que les réponses pour galvaniser les conversations, l'engagement et l'action.

Adam Kahane est un expert reconnu de la conception de scénarios. En 1991, son employeur, la Royal Dutch/Shell, l'envoya en Afrique du Sud afin d'animer un certain nombre d'ateliers. L'équipe de scénarios de Mont Fleur, près de Cape Town, comprenait vingt-deux Sud-Africains de toutes origines: des militants communautaires, des hommes politiques conservateurs, des officiels de l'ANC («African National Congress»), des syndicalistes, des économistes orthodoxes et des dirigeants d'entreprise. (Leur) objectif était d'élaborer un certain nombre de scénarios de ce qui pourrait se passer en Afrique du Sud, dans le but de provoquer les débats et faciliter les progrès. Kahane raconte qu'il a été efficace parce qu'il a abandonné son attitude d'expert arrogant pour une attitude d'étonnement et de respect. L'un des participants lui a avoué par la suite: «Nous ne pouvions pas croire que quelqu'un pouvait être aussi ignorant que vous. Nous étions certains que vous étiez en train de nous manipuler. Puis, quand nous nous sommes rendus compte que vous n'y connaissiez vraiment rien, que vous étiez vraiment là pour nous aider, nous avons décidé de vous faire confiance.»

Un autre effet néfaste du culte de la compétition est qu'il alimente notre fixation sur les objectifs mesurables à court terme. Ainsi, lorsqu'un problème se présente, on est poussé à agir plutôt qu'à prendre le temps de réfléchir, ce qui serait avouer qu'on n'a pas de solution immédiate. On adopte alors des mesures, comme la réduction des coûts ou la «rationalisation» des effectifs, tout en se doutant bien qu'elles ne s'attaqueront pas au fond du problème. Cette mentalité de «solution miracle» nuit à la compréhension du système dans son ensemble.

Demain...la réaction, troisième caractère fondamental.



Source : Andrée Mathieu

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