lundi 30 juin 2025

Aujourd'hui

 

Chaque porte que je franchis est une promesse de liberté, mais c’est à moi d’en trouver la clé, encore et encore. 

Depuis que j’enseigne, je prends soin, avant d’entrer en classe, de faire le deuil de la façon dont mon enseignement sera reçu. Chaque étudiant.e porte la responsabilité de s’emparer de ce que j’offre et d’en faire ce qui elle/lui semble juste. Est-ce un deuil de l’ego ? Probablement. C’est en tout cas un geste d’humilité, qui me permet d’enseigner avec liberté, sans m’attacher au résultat.

samedi 28 juin 2025

Cheminer avec la Vie : l’art d’habiter ses questions

 

La Vie me donne des quoi, la tête des comment, le cœur des pourquoi, et le corps des  et quand.

C’est dans ce dialogue entre ces quatre dimensions que se construit notre humanité. La Vie nous interpelle avec ses invitations et ses épreuves (quoi), la tête organise, planifie et éclaire le chemin (comment), le cœur y met du sens, de la direction et de la résonance (pourquoi), tandis que le corps, ancré dans la réalité tangible, nous rappelle  et quand incarner ces élans. Sans lui, aucune pensée ni aucun sentiment ne se transforme en action. Le corps est la scène où la sagesse de la tête et du cœur prend véritablement forme, dans l’ici et maintenant.

vendredi 27 juin 2025

Voir avec le cœur : une autonomie qui éclaire

Pour comprendre ce qui n’est pas visible, tu dois développer d’autres yeux, ceux du cœur, qui ne voient pas mais ressentent. Cette phrase nous invite à aller plus loin que ce que l’on voit avec nos yeux. Avec les « yeux du cœur », on ne regarde pas seulement l’extérieur : on ressent, on perçoit ce qui est vrai à l’intérieur de soi et chez les autres. Ces yeux du cœur nous aident à sentir les émotions, la bonté, la peine, la beauté, et tout ce qui rend la vie plus riche et plus humaine.

C’est cette vision qu’on acquiert en avançant en autonomie. Être autonome ne veut pas dire être seul, mais apprendre à se faire confiance et à écouter son intuition. Cela veut dire aussi oser penser par soi-même, sans se laisser influencer par ce que les autres attendent de nous ou par la peur de se tromper.

Quand on devient plus autonome, on est plus capable d’écouter son cœur et de suivre ce qui est important pour soi. On comprend mieux ce que l’on vit et ce que les autres vivent. Cela nous aide à mieux accompagner les autres, à être plus attentif, et à agir avec respect et bienveillance.

En développant ces « yeux » du cœur, on apprend à voir la vie d’une manière plus profonde et plus juste. 

jeudi 26 juin 2025

Apprendre des événements : l’enseignement invisible du Forum Ouvert


En sortant de ce Forum Ouvert, je suis encore habité par une évidence simple et profonde : mes véritables maîtres, ce sont les événements. Moi, j’appelle cela des enseignements.

Tout au long de la journée, j’ai vu les idées émerger sans que nous ayons à les forcer, les conversations se croiser dans une liberté presque organique. C’est dans ces instants imprévus, dans les silences entre les paroles, dans le courage d’un participant à partager une intuition fragile, que se dessinait le fil d’une sagesse commune.

Ce qui me touche, dans le Forum Ouvert, c’est justement cette façon de laisser la place à ce qui est. Pas d’ordre du jour rigide, pas de hiérarchie dans les voix : juste une écoute attentive aux signes, aux présences, aux questions que chacun porte. Il y a là une forme d’écologie relationnelle, une manière d’habiter le groupe qui fait confiance à la capacité du moment à être son propre guide.

Aujourd’hui, les événements eux-mêmes, les rencontres impromptues, les divergences feutrées, les rires au coin d’un tableau blanc sont devenus des enseignants. Dans leur simplicité, ils rappellent que le cœur de notre humanité collective se révèle quand on lui offre un espace ouvert, un temps suspendu.

En ce sens, le Forum Ouvert est une invitation à danser avec l’inattendu, à embrasser le surgissement du réel. Et moi, en quittant ce cercle, je garde en moi cette leçon essentielle : les événements, quand on les accueille, savent être de merveilleux pédagogues.

lundi 23 juin 2025

Prendre de la hauteur, trouver son chemin

 

Ce matin, je me surprends à chercher ce silence en moi d’où l’on voit plus loin.
En prenant un peu de hauteur sur mes pensées, en laissant le tumulte du quotidien se déposer, je redécouvre un espace intérieur où les solutions se dessinent d’elles-mêmes. Il suffit parfois d’un pas de recul, d’un souffle profond, pour que l’horizon s’élargisse et qu’un chemin, jusque-là invisible, commence à se tracer.

dimanche 22 juin 2025

Hier à Montréal, la journée a été une véritable traversée du cœur.

Tout a commencé dans le cercle du Don du Pardon, où une quinzaine de personnes se sont réunies dans une écoute profonde. Ensemble, nous avons exploré ce qui nous alourdit, ce qu’il est temps de libérer. C’était émouvant, vrai, parfois intense et d’une beauté qui me touche encore ce matin.

En sortant, le soir, je me suis laissé porter par l’énergie festive des Francos de Montréal. La musique, les rires, les visages illuminés dans la foule… une autre forme de communion, simple et spontanée, qui a fait vibrer une joie partagée dans la chaleur de l’été.

Après une bonne nuit de sommeil, je me sens ressourcé, le cœur apaisé, prêt à accueillir une nouvelle journée d’atelier. Ce matin, je rejoins à nouveau des participant·es extraordinaires pour continuer ce voyage au pays du pardon, une aventure humaine que je suis profondément heureux d’accompagner.

samedi 21 juin 2025

Marcher vers l’intérieur : le Don du Pardon en présence


À Montréal aujourd’hui, pour co-animer un cercle du Don du Pardon avec Élise et Lydie.

Un espace de vérité, de douceur et de courage, où chacun·e est invité·e à déposer ce qui pèse, à honorer ce qui a été blessé, et à faire un pas vers la paix intérieure.
Heureux de marcher aux côtés de deux femmes de cœur, dans ce rituel qui ne cesse de me rappeler la puissance de l’humanité réconciliée.

vendredi 20 juin 2025

Pensée du jour

 

Avancer en autonomie, ce n’est pas s’éloigner des autres, c’est apprendre à marcher avec soi, en paix, libre d’attendre l’approbation, mais ouvert à la rencontre. C’est oser poser un pas qui vient de l’intérieur. 

Marquis

jeudi 19 juin 2025

Pensée du jour


 Il arrive un moment où continuer à faire autant avec moins devient un déni du vivant. L’accompagnement véritable demande du temps, de la présence et de la considération pas seulement de la performance. 

mercredi 18 juin 2025

L’élan du cœur n’est pas toujours réciproque

 

Je me suis souvent engagé avec confiance, avec cette générosité intérieure qui croit au lien, à la beauté du faire-ensemble. J’ai offert le meilleur de moi, croyant que cela suffisait à susciter la réciprocité.

Mais je découvre que mon ouverture, parfois, a été lue comme une ressource à capter, une compétence à utiliser, une présence à instrumentaliser et non comme une personne à rencontrer.

Cela ne me rend pas amer. Mais lucide.
Cela m’apprend à mieux discerner où mon cœur peut vraiment s’enraciner, dans des terres humaines où l’on cultive la réciprocité, le soin du lien, l’authenticité partagée.
Je ne veux plus seulement être utile. Je veux être rencontré.

Ce matin, je choisis de rester ouvert, mais avec sagesse.
De continuer à aimer, sans me perdre.
D’offrir, sans me sacrifier.
De croire encore, mais autrement.

mardi 17 juin 2025

Pensée du matin

Il y a des matins où l’on cherche un sens, une explication, un pourquoi
Mais la vie ne livre pas toujours ses secrets à la raison.
Le comment nous rassure, mais le pourquoi nous transforme.
Ce n’est pas dans la logique que se cache la vérité du cœur,
mais dans ce frémissement silencieux qui nous traverse sans mot.
Alors aujourd’hui, au lieu de chercher à comprendre,
je choisis d’écouter.
D’écouter ce qui, en moi, sait déjà… sans savoir pourquoi.

lundi 16 juin 2025

Je ne bâtis plus, j’habite.

 

Il y a 30 ans, j’ai fondé le Collège des Grands-Lacs. C’était une aventure passionnée, mais prématurée. Je portais une vision forte, mais je n’avais pas encore la formation requise pour diriger et administrer une telle entreprise. J’étais un jeune idéaliste, habité par un rêve immense… mais encore en apprentissage du réel.


Aujourd’hui, en participant au renouvelant du Centre sur le vieillissement, la communauté et l’épanouissement humain de l’Université Saint-Paul, c’est une autre transition qui s’amorce. Un déplacement. Un passage. Un réajustement intérieur.


Je ne suis plus dans l’urgence de bâtir.
Je cherche désormais à habiter un espace vivant :
un Centre qui s’écoute autant qu’il agit,
qui relie autant qu’il structure,
qui s’enracine dans les besoins humains, les liens intergénérationnels, les gestes silencieux du soin.


Je ne porte plus un projet pour lancer une institution.
Je réponds à un appel pour tisser un écosystème.
Ce que je cherche aujourd’hui, c’est une présence collective et incarnée, au service de la communauté vieillissante, de ceux qui accompagnent, de ceux qui portent la mémoire, et de ceux qui rêvent encore, doucement.


Le rêve n’a pas disparu.
Mais il est devenu terre, voix, feu intérieur.


Je me suis fondé moi-même, pour mieux accompagner les autres.

Et si je peux aujourd’hui parler d’autonomie spirituelle, c’est parce que j’ai accepté d’en passer par le dépouillement, le silence, la remise en question… et la confiance lente en ce qui veut naître au bon moment.


Je n’ai plus besoin d’imposer un sens.
Je m’efforce de l’écouter.
Et, chaque jour un peu plus, je choisis de l’habiter.


Marquis

dimanche 15 juin 2025

Réveil en moi du pardon

 

Ce matin, j’ai senti que je ne voulais plus tourner en rond.

Je ne veux plus alimenter le vieux cycle blessure–revendication.
Je choisis de marcher autrement.

Le pardon, pour moi,
ce n’est pas excuser ni oublier.
C’est reconnaître ce qui a été, sans m’y accrocher.
C’est libérer l’espace intérieur occupé par l’attente,
par le besoin que l’autre reconnaisse ou répare.

Je passe au cycle reconnaissance–libération.
Je redeviens l’auteur de mon souffle.
Je dépose l’histoire…
Et j’avance, plus léger.

samedi 14 juin 2025

Pensée du jour


Et si nos croyances n’étaient pas des cages, mais des passerelles?


À l’automne 2025, j’enseignerai le cours Champ de croyance, communautés et cultures (HUM2511), une invitation à explorer comment nos traditions, nos quêtes et nos liens communautaires peuvent devenir des lieux de transformation intérieure et de dialogue vivant.

jeudi 12 juin 2025

Réflexion matinale

 

Combien de fois avons-nous orienté notre vie comme une ascension, croyant que le sens se trouvait là-haut, quelque part, dans un sommet à conquérir, une réussite à accomplir, une reconnaissance à obtenir? Ce modèle de la montée si ancré dans notre imaginaire nous pousse à toujours viser plus haut, plus loin, plus vite. Et pourtant, au fil du temps, beaucoup découvrent que le véritable enjeu n’est pas dans l’atteinte, mais dans la présence.

Entretenir un feu, c’est tout autre chose que gravir une montagne. Cela demande attention, régularité, douceur. Un feu ne se laisse pas brusquer. Il réclame notre soin, notre chaleur, notre écoute. Il ne récompense pas l’effort héroïque, mais la fidélité humble et patiente.

Dans cette lumière, la vie n’est plus une série d’objectifs à cocher, mais une invitation à cultiver ce qui nous habite en profondeur : la flamme de notre élan, de notre amour, de notre foi, de notre être. Ce feu, c’est peut-être notre désir de vivre avec cohérence, d’aimer avec justesse, de créer, de transmettre, de relier.

Aujourd’hui, je choisis de descendre de mes sommets imaginaires pour revenir à l’essentiel. À ce qui réchauffe, éclaire, rassemble.

Je n’ai rien à prouver. Seulement un feu à entretenir.

mercredi 11 juin 2025

Quand les aidants sortent de l’ombre, c’est la société qui retrouve sa lumière

 

Sortir de l’ombre les personnes proches aidantes,
c’est plus qu’un acte de reconnaissance :
c’est poser un geste fondateur d’inclusion.

Car chaque fois qu’une aidante est vue, entendue, soutenue,
c’est toute la société qui respire un peu mieux.

Valoriser leur rôle, c’est enclencher un cercle vertueux :
celui d’un mieux-vivre ensemble fondé sur la réciprocité,
la dignité, et le soin mutuel.

Ce que nous offrons aux aidants,
nous l’offrons silencieusement à notre propre avenir.

mardi 10 juin 2025

Le fruit d’une longue méditation…

 

Accompagner une personne proche aidante ne consiste pas seulement à offrir un service ou à transmettre des informations. C’est une manière d’habiter la relation, de créer un espace sûr où la fatigue peut se déposer, où la parole peut retrouver sa fluidité, et où l’être peut à nouveau respirer dans l’intime de ce qu’il traverse.

Ce chemin d’accompagnement m’a demandé de désapprendre les réflexes de réparation immédiate pour apprendre à écouter sans vouloir corriger, à accueillir sans chercher à orienter, à reconnaître la dignité de l’autre sans projeter ma propre vision de ce qui devrait être. Cela m’a appris à faire silence, à ralentir, à devenir présence plutôt que solution.

Ce que je propose aujourd’hui est le fruit d’années d’écoute, de présences partagées, de paroles recueillies. C’est une pratique ancrée dans le réel, nourrie par l’humilité, et orientée par une foi simple : celle que toute personne porte en elle une force de vie que l’on peut choisir d’honorer ensemble.

lundi 9 juin 2025

Une citation

 


Une citation tirée du livre Politique de l’Être de Thomas Legrand, rencontré lors du Forum en Islande, un penseur dont la présence et la parole résonnent profondément. 

samedi 7 juin 2025

Laissez votre âme s’étendre dans l’espace

Il arrive que nos journées soient si remplies d’obligations, de pensées, de réponses à formuler, que notre âme se replie, réduite à un souffle discret au fond de nous. Pourtant, il est des moments, un matin brumeux, un vent dans les feuillages, un silence entre deux paroles qui nous rappellent que notre être ne se limite pas à nos rôles ni à nos tâches.

Laisser son âme s’étendre dans l’espace, c’est lui donner la permission de ne pas tout porter. C’est habiter l’instant non comme un devoir à accomplir, mais comme un espace à ressentir. C’est ouvrir nos contours intérieurs pour épouser la vastitude d’un ciel, la lenteur d’un rivage, la lumière d’un regard.

Dans un monde pressé, c’est un acte de résistance douce : retrouver la respiration profonde de notre être, écouter ce qui vibre au-delà des mots, et s’enraciner dans la paix d’exister. Là, l’âme se souvient de sa liberté.

jeudi 5 juin 2025

Le monde commence là où je me rencontre

Chaque matin est une porte entrouverte vers une possibilité nouvelle. Ce que nous transformons à l’intérieur , une peur accueillie, une intention posée, une blessure apaisée, un souffle conscient devient un levier subtil qui agit, sans bruit, sur notre réalité extérieure.

Ainsi, ce n’est pas seulement le monde qui nous façonne, c’est aussi notre monde intérieur qui sculpte nos rencontres, notre façon d’aimer, d’écouter, d’habiter le quotidien. Lorsque je me donne la permission de changer, même doucement, je change la qualité de ma présence et cette présence transforme mes liens, ma journée, mon environnement.

Ce matin, que puis-je laisser se métamorphoser en moi pour que ma manière d’être devienne semence de paix, d’authenticité ou de courage dans ce que j’aurai à vivre?

mercredi 4 juin 2025

Cinquième jour : Approfondir la présence, habiter la traversée


En cette cinquième journée d’exploration des dimensions spirituelles de l’accompagnement de groupe, une parole silencieuse nous habite : accompagner, ce n’est pas simplement guider un processus, c’est habiter un monde. C’est entrer dans une relation vivante avec l’humain, le plus-que-humain, le mystère et le mouvement.

Nous vivons une époque marquée par des fractures personnelles, sociales et spirituelles. Le 21e siècle nous bouscule. Il nous convoque à sortir du mode « gestion », du mode « intervention », pour entrer dans une posture de présence radicale. Une présence qui ne cherche pas à résoudre, mais à accueillir. Une présence qui reconnaît le sacré dans le désordre, la beauté dans les marges, la reliance dans le silence.

La spiritualité que nous explorons ici n’est pas en surplomb. Elle est enracinée. Elle circule dans les cercles, dans la respiration du groupe, dans les regards qui se posent et les silences qui soutiennent. Elle s’incarne dans notre façon d’être ensemble, d’écouter sans vouloir corriger, d’accompagner sans diriger.

L’écospiritualité, elle, nous rappelle que chaque accompagnement est aussi une conversation avec la Terre. Que chaque groupe est un microcosme du vivant. Que nos blessures psychiques sont souvent les reflets de blessures systémiques, sociales, écologiques. C’est pourquoi nous parlons d’un accompagnement écopsychosocial : une démarche qui relie le cœur, le corps, la communauté et la planète.

Aujourd’hui, nous ne cherchons pas à maîtriser des outils. Nous cultivons une éthique du lien. Une hospitalité intérieure. Une capacité à nous tenir debout, dans la tempête comme dans la lumière, au service de ce qui cherche à naître.

Et si accompagner, au fond, c’était cela : s’incliner devant le vivant, et ouvrir un espace pour que la vie en soi, en l’autre, en le monde puisse respirer?

samedi 31 mai 2025

Là où le cœur s’ouvre, le lien se tisse


Ils sont venus d’ici et d’ailleurs, d’Ottawa-Gatineau, de l’Abitibi, du Témiscamingue, des Laurentides, de l’Estrie portant chacun une histoire, un souffle, un silence. Par routes droites ou sinueuses, parfois après des heures de voyage, ils ont répondu à l’appel du cœur : celui de se rassembler, non pas pour fuir le passé, mais pour l’habiter autrement.

Leur déplacement n’était pas seulement géographique. C’était un mouvement intérieur. Un choix de présence, de vulnérabilité, de disponibilité à l’inattendu. Dans le Cercle de Pardon, ils ont accepté de déposer un peu de ce qui pèse, d’écouter ce qui résonne, de s’ouvrir à ce qui guérit.

Ensemble, ils ont formé un cercle vivant fait de silences habités, de regards sincères, de gestes simples et de présences pleines. Un cercle où chacun, venue de loin ou de près, devenait un repère pour l’autre. Un lieu où l’on ose ne plus porter seul.

Et c’est peut-être cela, la beauté profonde du pardon : il commence souvent par un déplacement… vers l’autre, vers soi, vers un espace où l’on peut, enfin, respirer ensemble.

vendredi 30 mai 2025

Chère démocratie, fais-moi rêver


Fais-moi rêver d’une table où chacun aurait sa place, non pas par privilège ou par conquête, mais par droit d’être, tout simplement.

Fais-moi rêver d’un lieu où les voix les plus discrètes seraient entendues avant les plus fortes.
Où le pouvoir ne serait pas un sommet à défendre, mais une responsabilité à partager.

Chère démocratie, fais-moi rêver d’assemblées vivantes, où l’on débat sans se déchirer,
où l’on écoute pour comprendre, pas pour répliquer.
Fais-moi rêver de dirigeants qui se souviennent qu’ils sont d’abord au service du vivant,
du fragile, du futur et non de l’instant ou de leur image.

Fais-moi rêver d’une démocratie à hauteur d’enfant,
capable d’imaginer, de jouer, de réinventer le monde sans peur du ridicule.
D’une démocratie enracinée dans le cœur des territoires,
et non seulement dans les mots des technocrates.

Fais-moi rêver d’une démocratie lente parfois, mais juste.
D’une démocratie qui s’agenouille pour soigner,
qui se penche pour écouter,
et qui se lève pour défendre la dignité.

Chère démocratie, fais-moi rêver…
Parce que j’ai besoin, aujourd’hui, plus que jamais,
de croire qu’un autre « nous » est possible.
Un nous qui ne s’impose pas, mais qui s’invente ensemble.

Chuchotement de l’âme au lever du jour


 

mercredi 28 mai 2025

Là où l’on prend soin du lien, le conflit devient passage

 


Mieux vivre ensemble et apaiser les conflits en paroisse

Hier soir à Gatineau, nous étions plus de 50 participant.es réunis pour un atelier vibrant et profondément humain. Avec mon complice Michel, j’ai eu le privilège de coanimer cette rencontre autour de la paix, de l’écoute et du lien.

Un immense merci à l’Archidiocèse de Gatineau et à l’Institut Providence de leadership transformatif de l’Université Saint-Paul pour ce partenariat porteur.

Ensemble, nous avons exploré des pistes concrètes pour cultiver des relations plus justes et plus harmonieuses dans nos milieux paroissiaux.

Merci à chacune et chacun pour votre présence, vos partages et votre engagement.

mardi 27 mai 2025

Désencombrer pour mieux habiter

Ce matin, je choisis de m’asseoir avec ce qui est là.

Non pour accumuler une pensée de plus, un projet de plus, une intention de plus, mais pour faire de la place.

Je sens que trop souvent, je transporte avec moi des sacs invisibles :
des pensées en surplus, des obligations que je n’ai jamais choisies,
des fidélités anciennes qui n’ont plus d’élan.

Aujourd’hui, je ne cherche pas à tout régler.
Je cherche à désencombrer l’intérieur,
comme on entrouvre une fenêtre pour laisser entrer l’air du matin.

Car pour habiter pleinement, il faut d’abord retirer ce qui obstrue,
laisser partir ce qui n’a plus sa place dans la maison de l’être.

Je ne suis pas ce que je possède.
Je ne suis pas mes courriels en retard.
Je ne suis pas non plus ce que je n’ai pas accompli.

Je suis un lieu habitable.
Et j’ai le droit, chaque jour, de remettre un peu d’ordre doux,
non pour contrôler, mais pour retrouver le centre.

lundi 26 mai 2025

Au rythme du tambour, la mémoire devient avenir



Hier, au cœur du Pow-wow du 50e anniversaire d’Odawa, j’ai ressenti bien plus qu’une célébration : j’ai été témoin d’une mémoire vivante, transmise dans les cercles de danse, les mains tendues, les regards dignes. Ce n’était pas seulement une fête, mais un ancrage, un rappel que la joie peut être une forme de résistance, que la fierté identitaire peut guérir, et que la communauté se tisse dans la répétition des gestes sacrés, des chants anciens et de la présence respectueuse.

Dans chaque pas des danseurs, j’ai vu le poids du passé, le souffle du présent et l’appel du futur. La fête n’était pas une parenthèse : elle était un enseignement. Un moment pour honorer ceux et celles qui gardent vivante la langue, les traditions, la Terre et le lien entre les générations. Un moment pour me rappeler que vivre en relation avec les autres, avec les peuples autochtones, avec le territoire est un acte d’alliance.

Et je repars avec une promesse intérieure : écouter davantage, apprendre avec humilité, et contribuer, à ma mesure, à un avenir qui honore la mémoire et la dignité des Premiers Peuples.

dimanche 25 mai 2025

Juste pour aujourd'hui

 


Consentir au vent,
tomber sans perdre racine
naître autrement.
Marquis

samedi 24 mai 2025

Chercher la lumière, même dans l’ombre


Les anciens disent que le tournesol nous enseigne à chercher la lumière même dans les temps les plus sombres, à garder notre visage tourné vers elle à travers les tempêtes et les ombres.

vendredi 23 mai 2025

Une collaboration : l’Institut Providence de Leadership transformatif et l’Archidiocèse de Gatineau

Je suis heureux de vous annoncer un bel atelier offert en collaboration avec l’Institut Providence de Leadership transformatif de l’Université Saint-Paul. Cet atelier s’appelle « Mieux vivre ensemble et apaiser les conflits en paroisse ». Il est ouvert aux paroissien.nes, bénévoles et membres des équipes pastorales des paroisses de l’Archidiocèse de Gatineau.

Pendant deux heures, nous parlerons de la façon de mieux vivre ensemble, même quand il y a des désaccords ou des tensions.
Ensemble, nous verrons comment écouter les autres, mieux communiquer et trouver des solutions respectueuses quand il y a des conflits. Ce sera un moment simple, vrai et humain, pour renforcer nos liens et faire grandir la paix dans nos communautés.



De combien de sécurité ai-je besoin pour vivre pleinement mes insécurités?


Peut-être juste assez pour ne pas m’effondrer.

Juste assez pour me sentir accueilli.e, même tremblant.e.

Pas trop, pour ne pas m’engourdir.

Mais assez pour oser m’approcher de mes zones d’ombre sans m’y perdre.

Assez pour rester debout, vulnérable, avec le cœur ouvert.

Parce que c’est dans cet espace fragile, entre sécurité et vertige,

que naît la transformation.

jeudi 22 mai 2025

Retrouver le goût de l’innocence


Et si le plus grand courage était de redevenir capable d’émerveillement ?

S’émerveiller sans cynisme.

Regarder sans juger.

Écouter sans se défendre.

Retrouver en soi l’espace silencieux qui n’a jamais cessé d’aimer.

mercredi 21 mai 2025

Se connaître pour mieux accompagner : une traversée avec l’ennéagramme

 


Aujourd’hui, dans le cadre du cours Dimensions spirituelles du leadership en accompagnement de groupe, nous allons explorer l’ennéagramme comme une voie d’accès à une connaissance de soi plus profonde, au service de la présence et de l’accompagnement.

Loin d’être une simple typologie de personnalités, l’ennéagramme nous invite à reconnaître les mécanismes intérieurs qui façonnent nos réactions : nos élans, nos peurs, nos stratégies inconscientes… mais aussi nos élans de transformation. En approchant ces dynamiques avec curiosité et bienveillance, nous pouvons cultiver une posture plus lucide, plus souple et plus ouverte.

Dans un contexte d’accompagnement de groupe, cette exploration nous permettra de mieux comprendre comment notre style relationnel influence notre manière d’être avec les autres, et comment l’on peut accompagner sans projeter, écouter sans filtrer, guider sans diriger.

Un moment pour habiter le passage entre personnalité et essence, entre protection et ouverture.

lundi 19 mai 2025

Pensée du jour

 

Le visage du pardon, au cœur de la nation Innue, n'est pas un mot, ni un geste figé, c’est une présence. Une manière d’habiter la terre, d’écouter les tambours du passé sans rompre le fil de la vie. C’est un regard tendre posé sur l’autre, même dans la douleur, une ouverture silencieuse où les blessures deviennent des ponts.

Marquis

dimanche 18 mai 2025

Là où le pardon touche la terre

 



Aujourd’hui, au pays des Innus, un premier Cercle de Pardon a vu le jour.
Coanimé avec une aînée de la nation, bercé par le chant des tambours portés par desfemmes,
tout près d’une rivière nommée Marguerite, comme ma mère.

En ce 18 mai, jour où ma sœur Guylaine aurait eu 67 ans,
la Vie a tissé un fil invisible entre les mémoires et les présences,
les racines et les voix qui s’élèvent.

Le pardon a pris forme, au rythme du cœur, dans l’écoute du sacré.
Un souffle ancien s’est levé.

J’ai senti l’humilité de ce qui nous dépasse.
Et dans cette rencontre entre la terre, les ancêtres et les vivants,
quelque chose en moi s’est ouvert, profondément.

Un premier cercle.
Une trace offerte.
Un passage honoré.

vendredi 16 mai 2025

Là où je me tiens, quelque chose cherche à naître

 

Là où je me tiens, je sens qu’un passage s’ouvre.

Je ne suis plus simplement dans l’action ou dans la transmission, mais dans une écoute plus vaste. Quelque chose cherche à naître à travers moi, non pas pour moi, mais pour le monde. Une manière d’être plus enracinée, plus habitée, plus reliée.

Ce qui veut naître, ce n’est pas un nouveau projet à lancer ni un rôle à revêtir. C’est une posture. Une présence. Une manière de tenir les espaces avec douceur, de marcher aux côtés sans diriger, d’accompagner sans imposer.

Ce qui veut naître là où je me tiens, c’est un art d’accompagner nourri par le silence, par la résonance, par la sagesse des gestes simples. C’est un cercle invisible qui relie les traditions, les êtres, les saisons de la vie. Une offrande discrète, mais profonde, qui me dépasse et m’appelle.

Je ne sais pas exactement ce que ce sera. Mais je le sens respirer à l’intérieur de moi.

Et je choisis de lui faire place.

jeudi 15 mai 2025

Marcher vers le pardon, un cercle à la fois


 

Cette fin de semaine, j’ai l’honneur de coanimer des cercles de pardon avec des membres de la Nation Innue.

Je n’y vais pas pour enseigner, ni pour réparer.
J’y vais pour écouteraccueillircheminer humblement avec celles et ceux qui portent une mémoire ancienne et profonde.

Animer un cercle de pardon, c’est comme marcher pieds nus sur une terre brûlée.
Chaque pas demande respect. Chaque silence est un acte de présence.
On ne vient pas éteindre l’incendie du passé,
on vient y déposer des gouttes d’écoute,
tracer un chemin de rosée,
offrir un espace où les voix longtemps étouffées peuvent à nouveau se dire, en sécurité.

Ces cercles ne sont pas des lieux de discours.
Ce sont des espaces de cœur.
De ceux où le pardon n’est pas une obligation,
mais un mouvement lent, sacré, libre et profondément humain.

Merci à celles et ceux qui rendent ces rencontres possibles.
Je marche avec gratitude.