Il m’est arrivé souvent de me retrouver dans des endroits où le dialogue semblait impossible. Parfois, c’était moi qui tenais trop fort à ma propre vérité. D’autres fois, c’était l’autre personne ou un groupe qui ne voulait pas entendre ce que j’avais à dire. Dans ces moments, je me sentais comme enfermé à l’intérieur, sans espace pour respirer.
Mais j’ai aussi vécu des moments précieux. Un jour, dans un cercle de parole avec une communauté autochtone, j’ai vu des vérités très différentes être partagées côte à côte. Même si elles semblaient opposées, elles ont pu exister ensemble, sans se combattre. Il y avait du respect, du silence, de l’écoute. J’ai compris ce jour-là que dialoguer ne veut pas dire penser pareil. Ça veut dire être présent à l’autre, même quand nos vérités ne se ressemblent pas.
Quand j’accompagne des proches aidants, cette phrase prend tout son sens. Chacun a sa vérité sur ce qu’il vit : la maladie, la relation, le deuil, la souffrance. Et quand ces vérités peuvent être entendues ensemble, quelque chose commence à guérir. Une sagesse apparaît, une paix douce, comme un lien qui se tisse dans l’humanité partagée.

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