L’enseignement a toujours été une quête pour moi, un chemin fait de découvertes et de transformations. Depuis mes débuts modestes dans le sous-sol de ma maison familiale à Hanmer, jusqu’à mon rôle actuel à l’Université Saint-Paul à Ottawa, cette vocation a évolué en profondeur. Chaque étape de mon parcours, qu’elle soit locale ou internationale, m’a poussé à reconsidérer non seulement ce que j’enseigne, mais pourquoi et comment je le fais. Aujourd’hui, cette réflexion m’amène à poser une question fondamentale : que me reste-t-il à enseigner ?
Mes premiers pas dans l’enseignement ont eu lieu dans un cadre simple, mais riche de sens. Le sous-sol de ma maison à Hanmer, où j’improvisais des leçons pour mes proches, est devenu le symbole de mes débuts. À l’école Notre-Dame et à l’école secondaire Hanmer, j’ai découvert une passion pour l’apprentissage et une joie sincère à voir des idées se transformer en compréhensions nouvelles. Ces expériences ont marqué les fondations de mon engagement éducatif : un enseignement centré sur la curiosité, les relations et les petites victoires quotidiennes.
À Barrie, où j’ai commencé ma carrière dans l’enseignement supérieur, cette passion a pris une autre dimension. J’ai eu l’opportunité de participer à la création des collèges francophones en Ontario et de co-créer, avec une équipe extraordinaire, le Collège des Grands Lacs dans la région du centre et sud-ouest de l’Ontario. Ces expériences ont renforcé ma conviction que l’éducation peut être un levier puissant de transformation sociale. Par ailleurs, mon parcours m’a permis d’explorer l’éducation dans toutes les provinces et territoires du Canada et bien au-delà, m’offrant des expériences profondes au Liban, en Tunisie, aux Maldives et au Mexique. À chaque étape, j’ai appris que l’enseignement transcende les lieux : il s’agit d’un dialogue humain, un échange d’idées qui va au-delà des différences culturelles.
Aujourd’hui, à l’Université Saint-Paul, je me rends compte que l’enseignement ne se résume pas à transmettre des connaissances. Il s’agit d’ouvrir des espaces vivants où mes étudiantes et étudiants peuvent se découvrir eux-mêmes, tisser leurs propres récits et participer à des transformations collectives. Ce que je leur propose, ce n’est pas seulement un contenu à apprendre, mais un cadre pour habiter les tensions, explorer la complexité et imaginer de nouvelles possibilités. Ce n’est pas tant ce qu’il me reste à enseigner qui m’importe, mais plutôt comment je peux les accompagner dans ce voyage.
Je vois l’enseignement comme une danse entre savoir et découverte, une rencontre entre les cœurs et les esprits. Ce qu’il me reste à enseigner n’est pas une accumulation de contenus, mais une ouverture à la transformation partagée. Enseigner, c’est tisser ensemble des liens de sens, cultiver la curiosité, et accompagner les autres à naviguer la complexité avec courage et créativité. Ce voyage, que je partage avec mes étudiantes et étudiants, n’a pas de fin, car il s’enrichit à chaque étape, à chaque question, et à chaque émerveillement. C’est ainsi que je choisis d’avancer, dans l’humble certitude que l’enseignement est avant tout une aventure humaine en constante évolution.
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