À chaque pas sur la neige fraîche, le voyageur entendait le crissement de ses raquettes, rythmé par le battement régulier de son souffle. Tout semblait figé dans la forêt endormie, mais bientôt, des éléments insolites vinrent troubler son chemin. Une pierre gelée, imposante, surgit devant lui et fit trébucher son pied. Une branche tordue, chargée de givre, s’accrocha à sa manche, refusant de céder. Enfin, une ombre silencieuse, projetée par la lumière pâle de la lune, semblait suivre chacun de ses pas, inséparable et pesante. Fatigué et irrité par ces intrusions, il trouva refuge sous un grand sapin enneigé. Là, retirant ses raquettes, il posa la question à voix haute : « Pourquoi êtes-vous là ? Pourquoi rendre ce chemin encore plus difficile ? »
À sa grande surprise, les compagnons répondirent. La pierre, lourde et immobile, parla la première : « Je suis les décisions non prises, les opportunités manquées. Je ne suis pas là pour t’arrêter, mais pour te rappeler ce que tu peux encore apprendre. » La branche, fragile mais tenace, murmura doucement : « Je suis les souvenirs, les attachements, les liens qui te retiennent. Si tu m’apprivoises, je t’aiderai à te libérer pour marcher plus léger. » Enfin, l’ombre, douce et enveloppante, s’avança : « Je suis tes peurs et tes doutes, mais je suis aussi ta force cachée. Si tu m’accueilles, je peux t’enseigner à transformer l’obscurité en lumière. » Le voyageur resta un long moment silencieux, absorbant ces paroles. Il comprit que ces obstacles n’étaient pas là pour le punir, mais pour l’éclairer.
Sous le grand sapin protecteur, le voyageur fit la paix avec ses compagnons. Il accepta la pierre comme une invitation à apprendre, la branche comme un appel à lâcher prise, et l’ombre comme une alliée révélant une force insoupçonnée. Lorsqu’il remit ses raquettes et reprit sa marche, le sentier lui parut moins hostile. La neige scintillait doucement sous la lumière des étoiles, et même l’ombre semblait avoir pris un aspect bienveillant. Ce 23 décembre, la veille de la veille de Noël, le voyageur trouva enfin la sérénité qu’il cherchait : celle d’accepter ses imperfections, non comme des fardeaux, mais comme des guides précieux pour avancer vers la lumière.
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