Ce matin, en feuilletant les pages de mon journal, une pensée douce m’a traversé l’esprit : "Sans enfants, j'ai pourtant une famille immense." Une famille faite de visages, de récits, d’âmes croisées sur le chemin. Une famille que je n’ai pas engendrée, mais que la vie a placée sur ma route pour un instant ou pour une durée.
Je n’ai pas d’enfants biologiques. Ce n’est ni un regret, ni un choix délibéré, mais une évidence que la vie m’a offerte. Car, dans ce vide apparent, s’est déployée une autre manière de transmettre : celle de la relation, de l’accompagnement, et de la présence. Chaque cercle de pardon, chaque atelier sur le lâcher-prise, chaque conversation sincère a été une semence, plantée dans un terreau parfois fertile, parfois fragile.
Il y a Sophie, qui a retrouvé la paix avec sa sœur après une décennie de silence. François, qui a quitté une carrière qui le vidait de son énergie pour devenir éducateur, illuminant la vie des autres. Sarah, qui a osé écrire sur la résilience après avoir exploré ses propres vulnérabilités. À travers eux, et tant d’autres, je vois une lignée invisible, un héritage vivant.
Être un parent spirituel, c’est aimer sans posséder, accompagner sans diriger, offrir sans attendre. C’est accepter que les fruits de ce que l’on sème ne nous appartiennent pas. Et pourtant, quel privilège de voir ces graines germer, de sentir leur parfum dans le monde, et de savoir qu’elles voyageront bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer.
Je referme mon journal avec une gratitude immense. Si le cœur est un jardin, alors le mien est riche de cette famille immense. Une famille que je ne vois pas toujours, mais que je ressens profondément.
Que cette journée soit pour chacun une occasion d’ouvrir son cœur et de semer à son tour. Les plus belles récoltes sont souvent celles que nous ne prévoyons pas.
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