La nuit tombait doucement sur ce 24 décembre. Assis près de la fenêtre, une tasse chaude entre les mains, je regardais les lumières scintiller au loin, perdu dans mes pensées. Les reflets des décorations dansaient sur les murs, tandis que mon esprit parcourait l’année écoulée : les joies qui m’avaient marqué, les défis surmontés, et ces instants où le doute s’était insinué.
Un léger bruissement brisa le silence, me tirant de ma réflexion. Intrigué, je tournai la tête, et là, près du sapin, il était là.
Le renard du Petit Prince.
"Bonsoir," dit-il doucement, sa voix emplie de calme et de profondeur. "Je ne voulais pas troubler ta quiétude, mais tu semblais plongé dans des pensées importantes. Et Noël, tu sais, c’est le moment idéal pour parler de l’essentiel."
Il s’approcha lentement, ses pattes glissant avec une discrétion presque irréelle. Sa queue effleura délicatement le sol tandis qu’il s’assit, ses yeux d’un éclat mystérieux plongeant dans les miens.
"Alors, dis-moi," reprit-il avec douceur, "sur quoi médites-tu ? À ce que tu as accompli cette année ? Aux regrets qui te hantent parfois ? C’est bien de réfléchir à tout cela. Mais n’oublie jamais : ce qui compte vraiment, c’est ce que tu as apprivoisé."
Ces mots s’enfoncèrent en moi, éveillant des souvenirs que je croyais oubliés.
"Les liens que tu as créés, les moments où tu as pris le temps d’écouter, de comprendre, d’aimer… Ce sont ces instants-là qui font de toi quelqu’un de précieux," ajouta-t-il. "Ils ne disparaissent jamais, car ils transforment autant celui qui donne que celui qui reçoit."
Un léger sourire éclaira son museau, un sourire à la fois tendre et malicieux.
"Tu as peut-être traversé des épreuves," poursuivit-il, "mais même ces moments difficiles ont leur valeur. Aimer, c’est laisser une part de soi chez l’autre. Et cette part ne s’efface pas. Elle grandit. Elle vit."
Se levant doucement, il s’approcha du sapin, les lumières dansant sur sa fourrure.
"Noël, c’est le temps de se souvenir," dit-il, le regard fixé sur les décorations. "Se souvenir des liens créés, de ceux renforcés, et peut-être même de ceux qu’il est encore temps de restaurer."
Il se tourna vers moi, et ses yeux brillaient comme deux étoiles dans l’obscurité.
"Alors, pour cette nouvelle année, promets-moi une chose : ne cours pas après ce qui est futile.
Prends le temps de voir avec ton cœur. Parce que, tu le sais bien, l’essentiel est invisible pour les yeux."
Je voulus répondre, mais avant que je ne trouve mes mots, un souffle léger traversa la pièce, et
il avait disparu, emporté dans la nuit scintillante.
Je restai là, seul avec mes pensées. Mais sur la table, près de ma tasse, un éclat de lumière semblait luire doucement, comme une étoile tombée.
Ce Noël-là, je compris que cette rencontre n’était pas seulement une réflexion sur l’année passée. Elle marquait le début d’un chemin nouveau, où chaque lien, chaque silence, chaque regard aurait une signification infinie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire