vendredi 28 février 2025

Créer dans la contrainte : une autre vision de la liberté

On pense souvent que la liberté signifie l’absence de limites, un espace où tout est possible sans obstacles. Pourtant, l’expérience nous montre que la vraie liberté ne se trouve pas dans l’absence de contraintes, mais dans notre capacité à créer à l’intérieur de celles-ci. Un musicien compose avec un nombre limité de notes, un écrivain joue avec la structure d’une langue, un peintre doit s’adapter aux couleurs et aux formes disponibles. Ce n’est pas l’absence de règles qui stimule l’innovation, mais la façon dont on les utilise pour faire émerger quelque chose de nouveau. La contrainte devient alors une opportunité, un cadre qui pousse à réfléchir autrement et à faire preuve d’ingéniosité.

Apprendre à voir les contraintes comme des occasions de création, c’est refuser de les subir et choisir de s’en servir comme un tremplin pour avancer. Elles nous obligent à repenser nos habitudes, à contourner les difficultés et à imaginer d’autres chemins possibles. C’est dans cette tension entre limites et imagination que naissent les plus grandes inventions, les œuvres marquantes et les changements personnels profonds. La liberté ne consiste donc pas à éliminer tous les obstacles, mais à apprendre à les transformer en espaces d’expression et de mouvement.

jeudi 27 février 2025

Réflexion matinale : Regarder un feu brûler

Regarder un feu, c’est voir comment il rassemble ce qui était dispersé. Chaque morceau de bois, autrefois seul, s’unit dans une même lumière, une même chaleur. Ce qui semblait séparé trouve une place dans un mouvement commun.

Le feu ne force rien, il transforme. Il laisse chaque branche être ce qu’elle est, tout en créant une énergie plus grande que la somme de ses parties. De la même façon, dans nos relations, nous pouvons rassembler sans écraser, réchauffer sans brûler, éclairer sans aveugler.

Que cette image nous inspire aujourd’hui : être une présence qui réunit, qui réchauffe et qui fait grandir la lumière en soi et chez les autres.

mercredi 26 février 2025

Grandir ensemble en vieillissant

 

Vieillir en communauté, c’est reconnaître que chaque personne, quel que soit son âge, a quelque chose à offrir et à recevoir. Ce n’est pas seulement une question de soutien, mais aussi de présence et de partage. Une vraie communauté ne se définit pas par des générations séparées, mais par des liens qui se tissent entre elles. Dans un monde où l’individualisme prend souvent le dessus, nous avons besoin de retrouver ces espaces où l’on prend soin les uns des autres, non par obligation, mais parce que cela fait partie de ce qui nous rend pleinement humains. Se retrouver, se raconter, apprendre des expériences de ceux qui nous ont précédés et inspirer ceux qui viennent après nous, c’est ainsi que l’on construit une communauté vivante, où vieillir devient une continuité plutôt qu’un isolement.

Mais bâtir cette communauté demande un engagement de chacun. Cela commence par de petits gestes : prendre le temps d’écouter un aîné, créer des espaces de rencontre où les générations se croisent, valoriser la mémoire et l’expérience de ceux qui ont vécu avant nous. Cela signifie aussi transformer nos environnements pour qu’ils accueillent tous les âges, en repensant nos quartiers, nos institutions et nos lieux de vie pour favoriser la connexion et la solidarité. Vieillir ensemble, c’est refuser que le temps qui passe nous éloigne les uns des autres. C’est choisir, chaque jour, de faire partie d’un collectif où personne n’est oublié, où chacun a sa place, et où le mot "communauté" reprend tout son sens.

mardi 25 février 2025

L'art de poser des questions pour révéler l'autre

 


Apprendre à poser des questions est un art qui va bien au-delà de la simple curiosité. C’est une façon d’ouvrir un espace où l’autre peut se raconter, mettre en mots son expérience et donner un sens à son vécu. Une question bien posée ne cherche pas seulement une réponse, elle invite à la réflexion, elle éclaire des chemins intérieurs parfois oubliés.

Quand nous parlons avec quelqu’un, nous avons souvent tendance à vouloir comprendre vite, à orienter la conversation vers ce qui nous intéresse. Pourtant, une bonne question laisse de la place. Elle ne force pas, elle propose. Elle donne à l’autre la liberté de répondre à son rythme, selon ce qu’il est prêt à partager.

Les silences font aussi partie de cet échange. Il ne faut pas toujours chercher à les combler, car ils sont parfois le signe qu’une pensée prend forme. Une question bien posée doit être accompagnée d’une écoute réelle, d’une présence qui permet à l’autre de se sentir en sécurité pour exprimer ce qui lui tient à cœur.

Aujourd’hui, je veux poser des questions qui donnent à l’autre l’envie de parler, qui l’aident à mieux comprendre son propre récit. Écouter, c’est lui permettre de se dire pleinement, sans pression ni jugement. Peut-être que c’est ainsi que nous nous rencontrons vraiment, dans cet espace où les mots trouvent leur place et où les histoires prennent vie.

lundi 24 février 2025

Quand le hasard devient un guide


Ce matin-là, Miguel ne s’attendait à rien. Il avait pris l’habitude de marcher sans but précis, de longer la rivière en laissant ses pensées se perdre entre les reflets de l’eau et le murmure du vent dans les arbres. Mais ce jour-là, le hasard lui réservait une rencontre.

Une vieille femme était assise sur un banc, son regard perdu dans le courant. Ses longs cheveux gris s’emmêlaient avec la lumière du matin. Lorsqu’il passa devant elle, elle leva les yeux et lui sourit. Un sourire sans attente, un sourire d’invitation.

— Tu cherches quelque chose, jeune homme ? demanda-t-elle.

Miguel hésita. Il n’avait jamais aimé les questions trop vastes. Pourtant, il s’entendit répondre :

— Je ne sais pas. Peut-être que je cherche sans savoir quoi.

Elle hocha la tête comme si elle reconnaissait quelque chose en lui.

— Alors c’est le bon moment. Quand on sait ce qu’on cherche, on trouve seulement ce qu’on connaît déjà. Mais quand on ne sait pas, le hasard peut nous surprendre.

Elle lui fit signe de s’asseoir, et ils restèrent là, à écouter l’eau, à regarder le ciel changer imperceptiblement de couleur. Peu à peu, Miguel sentit quelque chose en lui s’apaiser. Comme si, en cet instant, il n’avait plus besoin de chercher. Comme si, au lieu de forcer un chemin, il pouvait simplement laisser venir ce qui devait venir.

Quand il se leva pour partir, il la remercia sans trop savoir pourquoi. Elle lui sourit encore.

— Tu vois, dit-elle, le hasard est un ami qui sait attendre.

Ce jour-là, Miguel comprit que certaines rencontres ne nous donnent pas de réponses, mais ouvrent des portes que nous n’avions jamais remarquées.

dimanche 23 février 2025

Quand la rivière s’assèche : naviguer autrement dans un paysage transformé

 


Quand la rivière s'est asséchée, le canot, jadis essentiel pour naviguer et relier les rives, devient un fardeau inutile sur un lit craquelé de boue et de pierres. Il repose là, témoin silencieux d’un changement brutal, d’une transition non anticipée. Ceux qui l’utilisaient se retrouvent à pied, contraints d’inventer d’autres moyens de progression. Certains le traînent encore, espérant que l’eau reviendra. D’autres, réalisant que le paysage ne sera plus jamais le même, le transforment en abri, en bois de chauffage ou en un pont improvisé.

Dans le monde des organismes communautaires et du financement social, cette image illustre parfaitement les décisions des bailleurs de fonds qui coupent les ressources tout en exigeant que le service continue, voire s’intensifie. Les employés, comme les canotiers soudain privés d’eau, doivent faire preuve d’une ingéniosité constante pour répondre aux besoins grandissants avec des moyens toujours plus restreints. On leur demande d’aller plus loin, plus vite, sans embarcation adéquate.

La critique essentielle ici est celle du décalage entre les attentes et la réalité. Exiger plus avec moins, c’est ignorer que la rivière n’est plus là, que le contexte a changé, et que le canot, sans eau, devient un symbole d’absurdité administrative. Une alternative serait de réinventer la navigation, de reconnaître le terrain sec et d’équiper autrement ceux qui portent la mission. Plutôt que d’imposer un canot dans le désert, pourquoi ne pas offrir des moyens adaptés à la nouvelle réalité, des ressources qui correspondent aux besoins présents plutôt qu’aux modèles du passé?

Ainsi, la question à poser aux décideurs est la suivante : face à une rivière asséchée, faut-il continuer à imposer des canots, ou serait-il plus sage d’investir dans des alternatives viables?

samedi 22 février 2025

À la croisée des chemins : un héritage vivant entre les Oblats et les Jésuites

 

Je me retrouve aujourd’hui à la croisée de deux héritages spirituels et intellectuels qui ont profondément marqué mon parcours. Mon histoire est tissée de la présence des Oblats de Marie-Immaculée, qui ont accompagné ma famille en Abitibi-Témiscamingue, et des Jésuites, qui m’ont initié à la philosophie à l’Université de Sudbury. Ces deux influences, loin de s’opposer, ont nourri ma façon d’être au monde et de comprendre ma mission d’accompagnement.

Les Oblats ont été les premiers à m’apprendre l’écoute et la proximité avec les réalités humaines. Dans leurs gestes simples, dans leur présence sur le terrain, j’ai découvert une manière d’être profondément engagée auprès des autres. Leur approche missionnaire et sociale m’a sensibilisé à la nécessité d’un engagement incarné, où l’accompagnement ne se limite pas aux mots, mais s’exprime dans la présence, dans la marche aux côtés de ceux qui cherchent du sens. Les Jésuites, quant à eux, ont ouvert en moi un espace d’exploration intellectuelle. À Sudbury, j’ai découvert la rigueur de la pensée, la liberté du doute et la quête incessante de vérité qui dépasse les apparences. J’ai appris à questionner, à déconstruire, mais aussi à reconstruire avec discernement. Ce dialogue entre la réflexion et l’action, entre la pensée critique et l’engagement spirituel, est devenu le fondement de mon travail d’accompagnement et de transmission.

Aujourd’hui, cet héritage prend tout son sens dans mon enseignement à l’Université Saint-Paul. Cette institution oblate est le lieu où se rejoignent la quête de sens, l’engagement social et la réflexion critique. Dans mes cours sur l’écoute, l’intelligence émotionnelle et l’accompagnement, je retrouve l’influence des Oblats et leur approche du soin aux autres. Mais je ressens aussi l’empreinte des Jésuites lorsque j’invite mes étudiants à interroger leurs certitudes, à explorer avec nuance, à penser au-delà des évidences. J’ai trouvé dans cette pédagogie un équilibre : apprendre à écouter sans juger, mais aussi à penser sans complaisance. Je me tiens à l’intersection de ces deux traditions, où la formation intellectuelle et la transformation intérieure ne font qu’un.

La semaine dernière, cette rencontre entre les deux héritages a pris une forme concrète. Une collègue m’a invité à coanimer une démarche de transition organisationnelle avec une communauté Oblate partageant une résidence avec une communauté Jésuite et des laïcs. C’était une expérience fascinante, où j’ai pu voir à l’œuvre les défis d’une cohabitation entre deux traditions spirituelles et intellectuelles. J’ai perçu les tensions liées au vieillissement des communautés religieuses, mais aussi la richesse des dialogues qui peuvent faire émerger un avenir porteur de sens. Je me suis inspiré des Oblats avec leur approche de proximité, leur ancrage humain, leur manière d’être dans la relation et des Jésuites avec leur besoin de structurer la pensée, d’apporter de la clarté et du discernement. Ces deux manières d’être au monde, si différentes et pourtant si complémentaires, se retrouvaient dans un même espace, se questionnant, s’influençant, se transformant mutuellement.

Mon rôle dans cette transition a été d’ouvrir un espace de dialogue, un lieu où chacun pouvait exprimer ses préoccupations, ses résistances, mais aussi ses aspirations. J’ai vu émerger des moments de résonance, où mémoire et histoire se rencontraient pour bâtir un futur commun. Cette expérience a renforcé en moi la certitude que les traditions ne survivent pas en se figeant, mais en acceptant de se réinventer.

Je réalise aujourd’hui que toute mon approche est imprégnée de cette tension vivante entre l’écoute oblative et le discernement jésuite. Dans mon enseignement, dans mes accompagnements, dans ma façon même de percevoir le changement, je porte ces deux influences qui me rappellent que la transmission n’est pas la préservation d’un passé immobile, mais un dialogue qui ne cesse de se renouveler. À travers ces échanges, ces rencontres, ces transformations, je vois émerger une continuité, une rupture, une cohérence et une vitalité. Et c’est dans cet espace mouvant, entre l’engagement et la réflexion, que je trouve ma place.

jeudi 20 février 2025

Accompagner, c'est voir au-delà du fragment

 

Dans l’accompagnement, il est tentant de se concentrer sur ce qui apparaît immédiatement : une souffrance exprimée, un comportement adopté, une difficulté rencontrée. L’aidant, dans son désir de bien faire, peut être porté à nommer trop vite, à interpréter à partir d’un détail, oubliant que toute personne s’inscrit dans une histoire plus vaste, un tissu de relations, d’expériences et de trajectoires invisibles au premier regard.

Un proche aidant, par exemple, voit souvent la fatigue, l’impatience ou la résistance de la personne qu’il accompagne. Il peut ressentir du découragement face à des réactions qui semblent incompréhensibles ou disproportionnées. Mais s’il prend du recul, il découvrira que ces manifestations ne sont que la pointe émergée d’une réalité plus large : le deuil d’une autonomie perdue, la peur du déclin, ou encore le poids d’une existence marquée par des épreuves silencieuses.

Accompagner, c’est donc accepter de ne pas figer l’autre dans un instant ou un comportement. C’est faire preuve d’humilité et de patience pour percevoir la personne dans son entièreté, avec ses forces, ses contradictions et ses élans de vie. Plutôt que de chercher à nommer immédiatement ce que nous voyons, il s’agit d’entrer en relation, d’écouter sans précipitation, de laisser émerger le récit global qui seul permet d’accueillir l’autre dans sa dignité.

Dans cette posture, l’accompagnant devient un témoin attentif plutôt qu’un juge, un marcheur qui, plutôt que d’observer un fragment de sentier, accepte d’explorer le paysage intérieur dans sa complexité.

mercredi 19 février 2025

Quand toutes les routes sont bloquées, il reste le chemin de l’élévation

 


À l’aube d’une nouvelle journée, je médite sur cette pensée : Quand il ne peut plus avancer, reculer ou changer de direction, il ne lui reste qu'à s’élever.


Nous avons tous vécu ces moments où toutes les voies semblent bloquées. Nous tentons d’avancer, mais le chemin est barré. Nous regardons en arrière, mais il n’y a rien à retrouver. Nous cherchons une échappatoire sur les côtés, en vain. Quand toutes les solutions habituelles échouent, il nous reste une alternative souvent négligée : prendre de la hauteur. S’élever, ce n’est pas fuir ni abandonner. C’est changer de perspective, sortir du cadre dans lequel nous nous enfermons et ouvrir notre regard. C’est dépasser les contraintes immédiates pour voir plus loin, comprendre autrement, se reconnecter à ce qui est essentiel.


Parfois, cette ascension est intérieure : elle nous invite à approfondir notre réflexion, à trouver du sens au-delà des apparences. D’autres fois, elle nous pousse à dépasser nos schémas habituels et à embrasser une vision plus large, plus sereine, plus éclairée. Alors aujourd’hui, si tu te sens coincé, peut-être est-ce un appel à regarder autrement, à explorer un nouvel espace en toi. Et si la véritable voie n’était ni devant, ni derrière, ni sur les côtés, mais dans l’élévation de la conscience ? 

mardi 18 février 2025

Écouter pour transformer

 

Ce matin, alors que le silence s’étire et que le jour s’élève lentement, je me pose une question qui revient souvent, discrète mais persistante : Pourquoi j’enseigne ?

Ce n’est pas tant une transmission de savoir qu’une quête partagée. Enseigner l’écoute, c’est créer un espace où la parole et le silence se répondent, où chacun peut se reconnaître à travers la présence de l’autre. C’est une invitation à être pleinement là, à habiter chaque échange avec conscience et authenticité.

Je crois que l’écoute est plus qu’une compétence : elle est un chemin, une posture intérieure qui façonne notre manière d’être au monde. À travers mon enseignement, je ne cherche pas à offrir des techniques figées, mais à ouvrir un espace d’exploration dialogique, où l’expérience rencontre la réflexion, où chaque moment devient une occasion d’apprendre à voir autrement, à sentir plus finement, à entrer en relation avec plus de justesse.

J’enseigne pour cultiver un terrain fertile où la confiance, l’intelligence collective et la profondeur des échanges peuvent grandir. Parce que dans un monde saturé de bruit et d’immédiateté, l’écoute véritable est une forme de résistance et un acte de transformation.

Alors, chaque matin, je me rappelle que mon enseignement n’est pas une finalité, mais une pratique vivante, en mouvement, nourrie par ceux et celles qui y prennent part. Et c’est dans cet échange, ce dialogue continu, que je trouve ma raison d’être.

lundi 17 février 2025

L’illusion de la vérité : Quand la disponibilité fait loi

 

Dans un monde saturé d’informations, ce n’est pas la vérité d’une idée qui garantit son succès, mais sa disponibilité et sa capacité à capter l’attention. Une idée répétée inlassablement finit par s’imposer comme une évidence, non pas en raison de sa justesse, mais parce qu’elle est omniprésente.


Ce phénomène se manifeste dans de nombreux domaines. En politique, des slogans simplistes prennent le pas sur la réflexion approfondie, façonnant l’opinion publique. Dans les médias, un fait divers largement relayé peut créer un sentiment d’insécurité, même si les statistiques montrent une baisse de la criminalité. Sur les réseaux sociaux, les fake news circulent plus vite que les corrections factuelles, installant des croyances erronées dans l’esprit des gens. Même en marketing, une marque omniprésente finit par être perçue comme meilleure, non par sa qualité réelle, mais par son exposition répétée.


Face à cette réalité, cultiver une pensée critique est essentiel. Plutôt que de se fier à ce qui domine l’espace public, il faut s’interroger sur ce qui est ignoré ou passé sous silence. La véritable connaissance ne se limite pas à ce qui est visible ; elle exige un effort conscient pour dépasser l’évidence imposée et confronter les faits à la raison.

samedi 15 février 2025

Entre bienveillance et complaisance: cultiver un espace relationnel à la fois courageux et audacieux

 

Il existe une frontière subtile entre bienveillance et complaisance, et en tant que professeur d’université, je mesure chaque jour l’importance de maintenir cet équilibre dans un cadre à la fois courageux et audacieux. Être bienveillant, c’est offrir à mes étudiants un espace relationnel où ils peuvent explorer, remettre en question et apprendre sans crainte de l’échecMais la véritable bienveillance ne se confond pas avec l’indulgence : elle requiert honnêteté, rigueur et engagement, des qualités essentielles pour les aider à se dépasser plutôt qu’à se conformer à leurs limites.

Un cadre courageux soutient avec souci de l’autre, tout en maintenant une exigence qui favorise la persévérance et la réflexion critique. Il invite les étudiants à oser l’inconfort du doute, à prendre la responsabilité de leur apprentissage et à développer une discipline intellectuelle qui les pousse à évoluer.

Un cadre audacieux, quant à lui, stimule la remise en question, encourage l’expérimentation et invite à sortir des cadres établis. Il ne se contente pas d’accompagner la progression des étudiants, il les incite à prendre des risques, à explorer de nouvelles perspectives et à bousculer les idées reçues. Il ouvre un espace où la pensée se libère des conventions et où l’innovation devient possible.

La complaisance, en revanche, crée une illusion de soutien, mais ralentit la progression en évitant l’inconfort nécessaire à l’apprentissage et à la transformation. Aujourd’hui, je choisis une bienveillance engageante, courageuse et audacieuseune bienveillance qui écoute sans excuser, soutient sans abaisser et croit en la capacité de chacun à apprendre, à penser et à s’élever.

Note : La médiocratie et la logique du client-roi affaiblissent un cadre courageux en favorisant l’évitement de l’inconfort et en réduisant les exigences académiques, transformant ainsi l’apprentissage en simple consommation de contenu. De même, elles limitent l’audace pédagogique en privilégiant des approches formatées et prévisibles, freinant ainsi l’innovation et la stimulation de la pensée critique.

vendredi 14 février 2025

Un geste d’amour, en ce 14 février 2025 - Bravo, tu as gagné. J’accepte et je lâche prise.

 

Chère génération Y,


Tu as gagné.


Tu as imposé ton rythme, tes valeurs et ta vision du travail et des relations humaines. Tu as redéfini les règles, remis en question les modèles anciens, renversé les hiérarchies rigides et exigé que tout s’adapte à toi : les institutions, les entreprises, l’éducation et même les relations humaines. Tu as transformé l’autorité en influence, l’expertise en partage et la patience en immédiateté. Et moi, qui ai longtemps cru au travail acharné, au mérite et à l’engagement, je regarde le monde que tu as façonné et je décide de lâcher prise.


Je n’ai plus envie de jouer au Don Quichotte, de m’épuiser à lutter contre des moulins à vent que sont la bureaucratie rigide, les institutions figées et la résistance au changement. J’ai longtemps pensé que l’effort, la discipline et la transmission du savoir étaient les clés du progrès. Aujourd’hui, je réalise que le véritable changement ne se force pas, il émerge naturellement. Il se construit dans l’écoute, la patience et la volonté de créer ensemble, pas dans le combat ou l’opposition.


J’accepte que la médiocrité et la logique du client-roi aient pris racine dans certains milieux, que l’on confonde parfois inclusion et nivellement, participation et absence d’exigence, bienveillance et complaisance. Je vois que l’engagement sincère est devenu une option, un luxe dans un monde où l’individu est devenu un consommateur de tout, même du savoir et de l’expérience. Plutôt que de gaspiller mon énergie à me battre contre des systèmes qui s’autoalimentent et bloquent toute remise en question, je préfère la consacrer là où elle peut vraiment nourrir la réflexion et faire évoluer les choses.


Et soudain, je comprends mon père. Je comprends pourquoi, un jour, il a décidé de prendre sa retraite, non par fatigue, mais par lucidité. Il avait vu venir ce moment où le monde qu’il connaissait avait changé, où ses valeurs n’étaient plus celles du système dans lequel il travaillait. Il a su partir sans amertume, avec la sagesse de celui qui sait qu’une vague ne se retient pas. Aujourd’hui, je ressens la même chose. Je sais que chaque génération crée son propre monde et qu’il faut savoir quand il est temps de quitter certaines batailles.


Toi, qui prends l’information et la communication pour une relation, qui vis dans un monde d’échanges rapides et de connexions instantanées, tu as redéfini la manière dont on s’écoute, dont on se comprend, dont on se relie aux autres. Peut-être ai-je résisté trop longtemps, croyant que la profondeur d’un échange dépendait du temps qu’on lui accordait, que la transmission exigeait de la rigueur et de l’engagement à long terme. Mais je vois aujourd’hui que les règles ont changé, et que ce qui a de la valeur pour toi n’est pas forcément ce qui avait de la valeur pour moi.


Je choisis désormais mes combats. J’investis mon temps et mon énergie là où la qualité des relations, l’intelligence collective et la transformation véritable sont encore possibles. Je préfère la patience et la force de l’eau qui façonne la pierre, plutôt que l’agitation du vent qui ne fait que la balayer.


Tu as gagné, et je ne suis plus en guerre.


J’accepte. Et je lâche prise.


Marquis

Sur quels rails suis-je engagé ? : Une méditation matinale

 

Lorsque j’observe un train s’élancer sur les rails, je sais qu’il suivra la trajectoire qui lui a été tracée. Son itinéraire est déjà inscrit dans l’infrastructure qu’il emprunte et, sauf intervention extérieure, il atteindra la destination déterminée par la voie sur laquelle il avance. Ce matin, je me questionne : sur quels rails ai-je moi-même engagé mon parcours ?


Les choix que je fais, les habitudes que je cultive et les pensées que j’entretiens sont autant de rails qui orientent ma trajectoire. Suis-je en marche vers plus de conscience, d’authenticité et d’ouverture ? Ou bien me suis-je enfermé dans des automatismes qui me dirigent vers une destination que je n’ai pas consciemment choisie ?


Si le train est contraint de suivre les rails qui lui ont été posés, moi, j’ai la liberté de réajuster mon itinéraire. Rien ne m’oblige à poursuivre sur une route qui ne me ressemble plus. En prenant un instant pour observer où je me trouve, je peux choisir en conscience de continuer, de bifurquer ou de ralentir pour mieux décider de la suite du voyage.


Aujourd’hui, je m’arrête un instant et me demande : la voie sur laquelle je progresse me mène-t-elle vraiment là où je veux aller ?

jeudi 13 février 2025

L’appartenance : une relation avant d’être un lieu

 

Ce matin, je médite sur cette idée que l’appartenance prend vie dans la relation. Trop souvent, nous la cherchons comme si elle dépendait d’un lieu ou d’un groupe auquel il faudrait accéder. Pourtant, l’appartenance ne se trouve pas dans une structure, mais dans la qualité des liens que nous tissons. Elle naît dans la reconnaissance mutuelle, dans ces moments où l’on se sent accueilli tel que l’on est, où l’on s’offre réciproquement une place, une écoute sincère, un regard qui dit : tu existes pour moi.

L’appartenance ne se décrète pas ; elle se crée, se nourrit et se renouvelle sans cesse à travers la réciprocité et la présence authentique. Aujourd’hui, je me questionne : dans quelles relations ressenti-je pleinement cette appartenance ? Et comment puis-je, par ma présence et mon attention, la renforcer chez ceux qui m’entourent ?

mercredi 12 février 2025

De l’abstraction à l’accomplissement : Quand la pensée devient action

 

Ce matin, je réfléchis à ce passage essentiel : comment une idée prend forme, comment un élan intérieur devient une action tangible. Nous restons souvent dans l’abstraction—les pensées foisonnent, les intentions émergent, les rêves s’esquissent—mais tant qu’ils ne s’incarnent pas dans le réel, ils demeurent inachevés.

 

L’accomplissement réside dans cette capacité à transformer l’invisible en visible, à faire descendre une vision dans la matière. Il ne s’agit pas seulement d’exécuter, mais bien d’incarner une intention, de lui donner une structure et de l’ancrer dans une dynamique de réalisation. C’est à ce moment-là que la créativité se conjugue avec la rigueur et que l’inspiration se met au service de la persévérance.

 

Chaque projet, chaque engagement suit ce chemin. D’un questionnement naît une direction, d’une intention émerge une action, et d’un effort se construit une œuvre. Aujourd’hui, je me rappelle que si penser éclaire la route, agir est le véritable accomplissement. Alors, quelle idée vais-je concrétiser aujourd’hui ?

mardi 11 février 2025

Réflexion matinale – La dispersion et l’engagement

 

Ce matin, je me questionne sur la manière dont j’investis mon temps et mon énergie. Trop souvent, je me laisse absorber par des tâches secondaires, des engagements ponctuels ou des distractions qui, bien que parfois agréables, ne contribuent en rien à mon avancement réel. Ai-je vraiment besoin de toutes ces activités, ou est-ce une façon inconsciente d’éviter l’inconfort du progrès ?

Je réalise que chaque choix compte. Chaque moment dispersé éloigne un peu plus mes projets, dilue ma concentration et me retarde sur ce que je veux vraiment accomplir. La peur du changement, le besoin de certitudes ou simplement l’habitude peuvent m’amener à me réfugier dans le superflu, plutôt que de me confronter aux défis qui exigent effort et engagement.

Aujourd’hui, je choisis d’être plus conscient de mes priorités. Je me rappelle que progresser, c’est aussi apprendre à dire non, à alléger ce qui encombre, et à canaliser mon énergie vers ce qui a du sens. Il ne s’agit pas de faire plus, mais de faire mieux, en accord avec ce qui nourrit mon évolution et ma mission.

lundi 10 février 2025

L’accomplissement passe par le renoncement : Entre engagement et lâcher-prise

 

Tout projet porteur de sens, qu’il soit ancré dans la communauté ou dans la recherche, exige un engagement authentique et, bien souvent, une forme de renoncement. Il est illusoire de croire que l’on peut bâtir sans s’investir pleinement, sans accepter de laisser derrière soi certaines habitudes, certaines certitudes, voire certaines ambitions personnelles.

Dans un projet communautaire, l’accomplissement repose sur la capacité à écouter et à s’adapter aux besoins réels plutôt qu’à ses propres idées préconçues. Il faut parfois renoncer à l’exigence de résultats immédiats pour permettre aux liens de se tisser, aux dynamiques de se structurer et à la confiance de s’installer. Cela implique d’accepter une part d’incertitude, d’abandonner le contrôle absolu et d’accueillir la richesse des perspectives collectives qui nourrissent l’action.

Dans un projet de recherche, le sacrifice prend une autre forme. Il s’agit de délaisser les réponses toutes faites, de sortir des cadres rassurants pour embrasser l’inconnu avec humilité. La rigueur impose des heures de lecture, de réflexion et de reformulation. Il faut parfois abandonner une piste qui semblait prometteuse mais qui, en chemin, révèle ses limites. Ce lâcher-prise n’est pas une perte, mais une réorientation nécessaire pour demeurer fidèle à la quête de sens et de vérité.

Aujourd’hui, je me questionne : quels sacrifices suis-je prêt à consentir pour que ces projets prennent toute leur envergure ? Peut-être s’agit-il d’ajuster mes attentes, d’accepter un rythme différent ou de faire place à l’inattendu. Car c’est dans le don de soi et l’effort sincère que naît l’accomplissement véritable.

Et toi, que choisis-tu d’offrir pour voir émerger ce qui dépasse ta seule volonté ?

dimanche 9 février 2025

La solitude habitée : une rencontre avec soi-même

 La solitude sans isolement est pour moi un espace fécond où mon être respire et s’épanouit pleinement. Dans ces moments de présence à moi-même, libéré des sollicitations extérieures, s’ouvre un dialogue intérieur profond, porté par le silence, la mémoire des liens et la résonance du vivant. Être seul ne signifie pas être coupé des autres, mais plutôt cultiver une amitié intérieure, une relation intime avec moi-même qui m’offre un ancrage essentiel. Cette alliance intérieure m’aide à accueillir la vie avec clarté et justesse, à mieux comprendre mes élans et mes fragilités. Dans cet équilibre subtil, la solitude devient un lieu de ressourcement, un sanctuaire où je réajuste mon regard sur le monde et où je renoue avec l’essentiel, dans une lucidité sereine et une tendre présence à moi-même.

vendredi 7 février 2025

Enseigner sans se diluer, accompagner sans s’épuiser

 

Chaque jour, je navigue entre deux mondes bien distincts : celui de l'exigence institutionnelle et celui de la vocation pédagogique, deux postures, deux dynamiques parfois contradictoires. D'un côté, la pression silencieuse du client-roiun modèle qui s'est insinué jusque dans les salles de classe universitaires, où une partie des étudiants tend à considérer leur apprentissage comme une transaction, recherchant des réponses immédiates, des résultats quantifiables et une flexibilité constante. De l'autre, l'appel du serviteur, une posture qui m'habite profondément, fondée sur l'écoute et l'accompagnement, privilégiant la réflexion et la co-construction du savoir. Entre ces deux pôles, mon quotidien oscille dans une recherche d'équilibre, tentant de concilier les attentes institutionnelles avec ma propre vision de l'enseignement.

Les dernières années ont ébranlé bien des certitudes. J'ai compris que l'essentiel ne réside pas uniquement dans l'accumulation de connaissances ou la performance académique, mais dans la capacité à créer des espaces de rencontre avec soi-même et avec la pensée. Mon rôle n'est pas d'imposer des vérités, mais d'accompagner des cheminements, d'encourager la réflexion critique et de favoriser ces instants de résonance où l'apprentissage devient une expérience partagée plutôt qu'une simple consommation de savoir. Cette posture s'incarne autant dans mes cours, où je refuse de me plier aux injonctions du marché de l'éducation, que dans les rencontres plus intimes, où j'offre un espace de parole et une présence attentive, parfois catalyseurs de profondes transformations.

Toutefois, cet équilibre fragile a un coût. À force de jongler entre ces différentes attentes, j'ai dû apprendre à reconnaître mes propres limites. Il y a eu des moments où le poids des responsabilités menaçait d'éteindre l'élan qui me porte. J'ai compris que je ne pouvais pas tout porter à bout de bras, que je devais choisir mes engagements avec discernement, trouver les espaces où me retirer et ceux où me renouveler. Ce n'est pas une rupture, mais une transformation vers une posture plus alignée avec ce qui me semble essentiel : accompagner sans s'épuiser, transmettre sans s'effacer, œuvrer sans se perdre.

Aujourd'hui, je ressens un glissement naturel vers une manière plus équilibrée d'habiter cet espace. Je ne cherche plus seulement à enseigner, mais à préparer le terrain pour que d'autres puissent cultiver leur propre transformation. Entre le client-roi et le serviteur, il y a peut-être un troisième chemin : celui du tisseur de liens,un rôle qui prend forme à travers l'écoute active, la facilitation des échanges et la création de conditions favorables à l'apprentissage autonome., de l'ouvreur d'espaces, de celui qui ne délivre pas des réponses toutes faites, mais qui invite à une rencontre plus profonde avec soi-même et avec le monde.

jeudi 6 février 2025

Redonner une âme aux systèmes : Une invitation au Spirit of Humanity Forum


Je viens de recevoir une invitation à participer au Spirit of Humanity Forum, un événement qui rassemble des leaders engagés dans la transformation des systèmes grâce à l’écoute, la compassion et la sagesse intérieure. Mon approche de l’accompagnement écosystémique intégratif s’inscrit naturellement dans cette démarche, car elle met l’accent sur l’intelligence émotionnelle, la résonance et un leadership transformatif centré sur l’humain.

En cultivant la connexion authentique, la résilience et la dignité, j’accompagne des personnes et des communautés dans des transitions importantes, en harmonie avec la mission du forum : favoriser un monde plus équilibré et porteur de sens, malgré les tensions et les divisions actuelles. Mon expérience en développement communautaire, en soutien aux proches aidants et en pratiques spirituelles intégratives me permet d’apporter un regard éclairé sur le leadership bienveillant et la gouvernance éthique.

À travers l’enseignement, le mentorat et l’animation de cercles d’écoute, je contribue à créer des espaces où les leaders peuvent incarner le courage, l’empathie et le service. Ce forum représente une belle occasion d’échanger et d’agir collectivement pour remettre l’humain et la résonance au centre des décisions et des structures.

Merci à Olivier Clerc!

La compassion, une présence qui relie

 

La compassion humaine est une présence vivante qui transcende les mots et les gestes visibles. Elle ne s’impose pas, ne cherche pas à réparer, mais crée un espace où la souffrance peut être reconnue avec délicatesse et humilité. Plus qu’un devoir ou un simple élan de pitié, elle s’ancre dans la conscience profonde de notre humanité partagée. Être en compassion, c’est s’ouvrir à l’autre sans s’oublier soi-même, offrir une écoute qui apaise et relie, où la vulnérabilité s’exprime sans crainte, et où chaque rencontre devient une résonance authentique de ce qui nous unit.

mercredi 5 février 2025

Un ancrage solidaire : le programme d’accompagnement de Connexions dans la MRC de Pontiac

Le programme d’accompagnement du Centre de ressources Connexions s’ancre progressivement dans la MRC de Pontiac, renforçant ainsi le soutien offert aux proches aidants et aux membres de la communauté. Un immense merci à toutes celles et ceux qui contribuent à cette belle initiative, en y apportant leur engagement, leurs idées et leur précieuse collaboration !

Campbell's Bay

Réflexion matinale : Accueillir les saisons de la vie


Les jeunes entrent souvent dans l’existence comme si le printemps devait durer toujours, portés par l’élan de leurs rêves et la promesse d’un avenir lumineux. Ils avancent avec l’illusion que les hivers – ces périodes de doute, d’épreuve ou de transformation – sont rares, voire évitables. Pourtant, la vie suit un cycle immuable où chaque saison a son rôle : l’été symbolise l’épanouissement, l’automne enseigne le lâcher-prise, et l’hiver invite à l’introspection et à la régénération. Apprendre à accueillir ces passages inévitables permet d’avancer avec plus de sagesse et de résilience. Ce n’est pas en cherchant à fuir l’hiver que l’on grandit, mais en apprenant à l’habiter pleinement, à en reconnaître la nécessité et à en intégrer les leçons profondes.

mardi 4 février 2025

La grandeur des petites choses

 

C’est dans l’invisible, dans l’infime, que se tissent la profondeur des relations et la qualité d’un engagement. Ce ne sont pas les grandes déclarations ni les gestes éclatants qui nourrissent la confiance et le lien, mais bien les attentions discrètes et constantes, souvent imperceptibles. Un regard bienveillant au bon moment, une main posée avec justesse, un silence respectueux, une écoute sincère—autant de petits gestes qui, accumulés, bâtissent des relations solides et authentiques.

Prendre soin des petites choses, c’est honorer la vie dans tout ce qu’elle a de fragile et de précieux, reconnaître que l’essentiel se trouve souvent dans ce qui ne se dit pas, mais se ressent. C’est à travers ces détails subtils que naissent la résonance, la tendresse et la profondeur du lien. Cultiver cette attention aux nuances, c’est choisir d’être pleinement présent, non pour imposer mais pour accompagner, non pour répondre mais pour écouter, non pour corriger mais pour accueillir. Car la véritable grandeur ne réside pas dans l’ampleur des actions, mais dans la délicatesse avec laquelle elles touchent le cœur.

dimanche 2 février 2025

Oser la trahison qui libère

 

Il arrive un moment où attendre que l’autre change ne suffit plus : il devient essentiel d’affirmer sa propre trajectoire. Dans toute relation, il ne s’agit pas de rompre, mais de redéfinir les termes du dialogue. Accepter la fin de certaines illusions, oser poser ses propres conditions et sortir d’une posture passive permet de transformer une relation de dépendance en une alliance consciente et équilibrée.

Que ce soit dans nos choix personnels ou collectifs, certaines trahisons sont nécessaires, non pour blesser, mais pour grandir. Reprendre son espace, c’est aussi apprendre à affirmer ses limites avec lucidité et courage.

Et si, aujourd’hui, nous osions cette “trahison” libératrice ?