lundi 31 mars 2025

Les nuances du lien

Avec les années, j’ai appris que le lien humain n’est pas une évidence.

Il est fait de nuances subtiles, de seuils à franchir, de présences à apprivoiser.

Il y a d’abord la rencontre, cette première vibration où l’on croise un regard, une voix, un silence,
et où l’autre apparaît, non comme un rôle ou une fonction,
mais comme une présence vivante, une énigme à accueillir.

Puis vient le rapport, souvent utile, structurant,
mais parfois limité s’il reste à la surface,
s’il ne laisse pas place à l’écoute du cœur.

La relation, elle, va plus loin.
Elle demande de se risquer à être touché, à ne plus simplement interagir,
mais à se rendre disponible à ce qui est vrai en soi et chez l’autre.
C’est dans cet espace que naît la parole qui guérit,
et l’écoute qui ne cherche pas à réparer, mais à comprendre.

Et parfois, dans un groupe, dans une marche partagée, dans un regard silencieux,
un moment de reliance émerge.
Sans mot, sans stratégie.
Un fil invisible relie les êtres présents,
comme si chacun reconnaissait, de manière intime et discrète,
qu’il appartient à quelque chose de plus vaste.

Et si nous écoutons encore plus finement,
il peut y avoir résonance,
cette sensation rare et précieuse où quelque chose vibre au même rythme entre nous.
Une émotion partagée, un souffle commun, un écho du vivant.
La résonance nous touche sans nous envahir.
Elle relie sans dissoudre.
Elle nous rappelle que nous sommes, ensemble, plus que ce que chacun est seul.

C’est dans ces instants que je retrouve la beauté du lien humain.
Ce sont ces nuances, rencontre, rapport, relation, reliance et résonance
qui donnent sens à mon engagement auprès de vous.

Merci d’être là, avec ce que vous êtes.
Merci de faire partie de ce tissage invisible,
où chaque lien compte, chaque parole éclaire, chaque silence soutient,
et chaque résonance nous rapproche de l’essentiel.

dimanche 30 mars 2025

Quand l’écoute donne des ailes : la rencontre comme envol créatif

 



Quand l’autre me donne des ailes,
ce n’est pas pour m’arracher à moi-même,
mais pour m’élever vers ce que je peux devenir avec.
Et parfois, dans ce vol à deux,
naît un projet.
Un projet qui est moins un plan qu’un geste d’amour pour le monde.

vendredi 28 mars 2025

Présences qui éclairent

Aujourd’hui, je m’arrête un instant pour rendre hommage à ces proches aidants, lumières discrètes du quotidien. Par leur présence aimante, leur patience silencieuse et leur cœur offert sans compter, ils tissent des liens d’humanité qui apaisent, réconfortent et élèvent. Leur dévouement est un souffle d’espérance dans la vie de celles et ceux qu’ils accompagnent.

jeudi 27 mars 2025

Vivre avec les questions

 

Vivre avec les questions, c’est accepter d’être en mouvement,
d’être en écoute,
d’être en devenir.
C’est reconnaître que le savoir le plus profond n’est pas celui qui clôt,
mais celui qui relie
.

Ce matin encore, je choisis de ne pas me presser vers une réponse.
Je choisis de marcher avec mes questions comme on marche avec un vieil ami :
en silence, parfois,
mais toujours avec confiance.

mercredi 26 mars 2025

La rivière qui divise, la rivière qui unit

 


Certaines rivières tracent des frontières.

Elles dessinent une ligne entre deux rives, deux langues, deux systèmes, deux cultures. Elles deviennent séparation, symbole d’une distance, parfois d’une incompréhension. On y projette nos tensions : politiques, historiques, identitaires. La rivière reflète alors ce que nous n’osons pas traverser — les différences, les blessures, les silences.

Mais d’autres rivières relient.
Elles deviennent passage, lien vivant, mémoire fluide entre les peuples. Elles recueillent les récits de celles et ceux qui ont franchi, accueilli, attendu. Elles nourrissent les deux rives, sans hiérarchie ni exclusion. Dans leur courant, elles portent la possibilité d’un espace commun, d’une reconnaissance partagée.

Dans notre région, la rivière des Outaouais incarne cette tension féconde.
Elle sépare Gatineau et Ottawa. Deux provinces. Deux langues officielles. Deux systèmes de santé. Deux modèles d’accompagnement du vieillissement. Pourtant, elle est aussi ce trait d’union, cette ligne de vie entre deux rives que tout pourrait opposer, mais que tout peut aussi réunir.

C’est dans cet esprit que, avec des collègues engagé·e·s, j’ai choisi d’assumer un rôle de leadership dans la relance du Centre sur le vieillissement et la communauté à l'Université Saint-Paul. Nous voulons faire de cette rivière non pas un obstacle, mais une invitation. Une métaphore du passage entre les disciplines, entre les milieux, entre les générations. Une image vivante de ce que nous cherchons à incarner : un Centre enraciné dans les réalités de nos territoires, mais ouvert aux résonances multiples du vieillissement humain.

Le Centre se veut un lieu de circulation : entre savoirs et expériences, entre spiritualité et action, entre mémoire et avenir. Comme la rivière, il irrigue les rives du Québec et de l’Ontario, tissant des ponts là où d’autres voient des ruptures.

Car au fond, ce n’est pas la rivière qui sépare ou unit : c’est le sens que nous lui donnons.
Et nous avons choisi un regard de reliance.


Photo: Tom Poirier, Gatineau, secteur Aylmer, QC

mardi 25 mars 2025

Écouter, apprendre et lâcher prise : l’art de la présence vivante

 

Chaque fois que j’écoute vraiment, j’entre dans un espace que je ne contrôle pas.

Je suspends mon besoin de savoir, mon envie de répondre, mes peurs de ne pas comprendre.
Écouter, c’est consentir à être transformé par ce que l’autre me confie — dans ses mots, ses silences, ses tremblements.

Et dans cette écoute, j’apprends.
Pas seulement sur l’autre, mais sur moi-même : sur mes limites, mes automatismes, mes angles morts.
J’apprends à désapprendre, à relâcher mes filtres, à accueillir ce qui est là sans chercher à le redresser.

Puis vient le moment de laisser aller.
Laisser aller ce que je ne peux porter pour l’autre.
Laisser aller les attentes que je posais sur moi-même.
Laisser aller le besoin de retenir ou de réparer.

Écouter, apprendre et lâcher prise : ce n’est pas une méthode, c’est un mouvement intérieur, un art de la présence.
C’est ainsi que je choisis d’habiter mes relations, mes engagements, ma spiritualité.
Non pas en cherchant à tout maîtriser, mais en laissant la vie circuler à travers moi — avec confiance, avec ouverture, avec humilité.

lundi 24 mars 2025

Prendre soin de moi pour mieux habiter le monde



Je reconnais que prendre soin de moi, ce n’est pas m’éloigner des autres, c’est me préparer à mieux les rencontrer.

Ce n’est pas une fuite, ni une faiblesse, mais un geste d’attention profonde envers ce que je porte en moi.
Je ne prends pas soin de moi pour me refermer, mais pour rester habitable, respirant, vivant.

En me tournant vers ce qui est fragile en moi, je m’offre une forme de présence douce.
Je refuse d’attendre que le monde prenne soin de mes besoins non exprimés.
Je choisis de le faire moi-même, avec lucidité et compassion.

Je le fais non pas pour me mettre au centre, mais pour éviter de faire peser sur l’autre mes tempêtes mal digérées.
Ma responsabilité commence là : dans la manière dont je me traite, et dont ce traitement se répercute autour de moi.

Ce matin, je ne cherche pas à « aller mieux », 
je cherche à être vrai, à être aligné, à être disponible.
Et dans ce simple geste d’accueil de moi-même,
je sens déjà que quelque chose en moi se redresse, doucement. 

samedi 22 mars 2025

Une présence qui se poursuit autrement

Il y a une écoute qui transforme. Pas seulement celle que l’on offre aux autres, mais celle qui nous relie à ce qui est vivant en nous, à ce qui cherche à naître dans le groupe, à ce qui circule dans l’invisible. Pendant ce cours, nous avons exploré l’écoute comme posture, comme présence, comme acte d’accueil. Aujourd’hui, je vous laisse avec cette invitation silencieuse : continuez d’écouter, non seulement avec vos oreilles, mais avec votre cœur, votre corps, et votre être tout entier. Car dans un monde qui parle fort, celui ou celle qui sait écouter devient un espace de paix. Merci d’avoir marché ce bout de chemin avec moi. Que votre écoute continue d’être féconde, libre et profondément humaine.

Cette fin de semaine et la prochaine marquent mes derniers cours d’écoute active et d’intervention de groupe à l’Université Saint-Paul, dans le cadre du programme en Relations humaines et spiritualité. C’est une étape empreinte de gratitude et de transition, au terme d’un enseignement riche de rencontres, d’écoute profonde et de cheminement partagé.

vendredi 21 mars 2025

Écouter ce qui cherche à naître

À ce moment, je m’offre un instant de silence pour écouter ce qui, en moi, cherche à émerger. J’entends un appel intérieur, non pas celui du mental pressé de comprendre, mais celui du cœur, qui parle avec douceur, sans bruit, et pourtant éclaire chaque pas. Je ne veux plus me perdre dans les attentes extérieures ni me dissoudre dans l’agitation des urgences. Aujourd’hui, je choisis de demeurer fidèle à ce qui est vrai en moi, même si cela est encore fragile, même si cela vacille. Car c’est dans cette vulnérabilité accueillie que je retrouve le fil de ma justesse. 

jeudi 20 mars 2025

Suis-je en train de rencontrer l’autre ou de le consommer ?

 

Cette question me travaille profondément. Chaque jour, dans mon enseignement, mon accompagnement et mes interactions, elle revient comme une boussole intérieure. Est-ce que je reconnais pleinement l’autre dans sa singularité, ou est-ce que je le réduis à une fonction, à une utilité, à un échange transactionnel ?

Dans un monde où tout s’accélère, où les relations sont souvent filtrées par des écrans, où le savoir lui-même est devenu un produit, il est facile de ne voir en l’autre qu’un moyen d’atteindre un objectif, un acteur dans un processus, une présence qui sert un besoin. Pourtant, chaque personne est bien plus que le rôle qu’elle joue à un instant donné.

Rencontrer l’autre, c’est ralentir. C’est résister à la tentation de l’efficacité immédiate pour s’ouvrir à une présence vivante, imprévisible, parfois dérangeante, mais toujours porteuse de sens. C’est écouter sans précipiter la réponse. C’est accepter l’autre dans sa complexité, sans chercher à le figer dans une seule idée, un seul échange, une seule fonction.

Quand je suis devant un étudiant, est-ce que je le vois comme une personne en quête de sens, ou comme un apprenant à qui je dois transmettre un contenu ? Quand j’interviens dans une communauté, est-ce que je viens avec des réponses toutes faites, ou est-ce que je m’ouvre à ce qui émerge, à ce qui me surprend et me transforme aussi ?

Je veux choisir la rencontre plutôt que la consommation. Cela demande une vigilance intérieure, une attention soutenue, une posture d’accueil. Car c’est dans la rencontre authentique que naît la résonance, que quelque chose de vivant et de profondément humain peut émerger, bien au-delà de ce que j’avais imaginé.

mercredi 19 mars 2025

Façonner sa vie : De la découverte à la création

Je pourrais attendre que la vie me révèle son chemin, espérant que les réponses se dévoilent d’elles-mêmes au fil du temps. Pourtant, je réalise que ma vie n’est pas un mystère à percer, mais une œuvre à construire, un espace que je façonne à travers mes choix et mes engagements. Chaque jour, par mes pensées, mes décisions et mes actions, je trace ma propre trajectoire. Lorsque je me laisse porter par les circonstances, sans intention claire, je perds le fil de ce qui me nourrit véritablement. Mais lorsque j’agis en conscience, en alignement avec ce qui fait sens pour moi, je deviens pleinement acteur·rice de ma vie.

Créer ma vie ne signifie pas tout maîtriser ni vouloir forcer les choses. C’est plutôt une invitation à être présent, à écouter ce qui résonne en moi et à avancer avec audace, même dans l’incertitude. Il m’arrive d’hésiter, freiné par la peur de me tromper, mais je comprends que l’important n’est pas d’avoir un plan parfait, mais de choisir d’avancer avec intention et authenticité.

Aujourd’hui, je me pose cette question : qu’est-ce que je décide de créer ? Plutôt que d’attendre que les circonstances dictent mon chemin, je prends la responsabilité d’être l’artisan·e de ma propre existence.

lundi 17 mars 2025

La liberté, c’est faire un avec

 

Longtemps, j’ai cru que la liberté résidait dans l’absence de contraintes, dans la possibilité de choisir sans entraves, de suivre mon propre chemin en toute indépendance. Mais avec le temps, j’ai compris que cette vision était incomplète, presque illusoire.

Aujourd’hui, je ressens la liberté autrement. Elle ne se trouve pas dans la séparation, mais dans la connexion. Être libre, c’est faire un avec ce qui m’entoure, entrer en résonance avec le monde plutôt que d’essayer de m’en extraire. C’est reconnaître que je ne suis pas une entité isolée, mais une partie d’un tout, un souffle porté par le vent, une vague qui danse avec l’océan.

Lorsque j’arrête de lutter contre ce qui est, lorsque j’accueille pleinement le réel et que je me laisse porter par le mouvement de la vie, alors je découvre une liberté plus profonde. Ce n’est pas une liberté de rupture ou d’isolement, mais une liberté d’appartenance consciente. Être libre, ce n’est pas être seul ni détaché, c’est être en harmonie avec ce qui est, trouver sa place sans s’y enfermer, et avancer en accord avec la vie plutôt que de lui résister.


dimanche 16 mars 2025

Distinguer l’authentique de l’illusion : un défi contemporain

 


Nous vivons une époque où le faux prend l’apparence du vrai, et je le ressens de plus en plus. Partout, les mots sont choisis pour plaire plutôt que pour dire la vérité, les images sont modifiées pour influencer plutôt que pour refléter la réalité, et les faits sont simplifiés jusqu’à en perdre leur sens. Face à cela, je me questionne : comment savoir ce qui est authentique ? Mais cette réflexion ne s’arrête pas au monde extérieur. Je me demande aussi si, parfois, je ne porte pas moi-même des masques pour m’adapter aux attentes des autres. Ai-je déjà caché une partie de ma vérité pour être mieux accepté ? Cette prise de conscience m’invite à développer mon sens critique, à écouter avec plus de profondeur et à m’exprimer avec sincérité. Plus que jamais, je ressens l’importance d’être ancré dans ce qui est vrai, afin de ne pas me laisser emporter par l’illusion.

samedi 15 mars 2025

Danser avec l’incertitude

 

La prise de décision et la régulation du stress seront les fils conducteurs de la dernière fin de semaine du cours en Intelligence émotionnelle à l’Université Saint-Paul, un espace où l’on apprend à danser avec l’incertitude plutôt que de la fuir. Dans un monde où chaque choix semble un carrefour et où le stress surgit comme une ombre indomptable, ce cours nous invite à écouter nos émotions, à les apprivoiser et à les transformer en alliées.

Ici, nous ne cherchons pas seulement à comprendre comment nous décidons, mais aussi qui nous sommes dans ces moments de doute et de turbulence. Entre réflexion et expérimentation, nous explorerons l’art délicat de garder l’esprit clair sous pression, de reconnaître nos biais et d’embrasser l’inconnu avec lucidité et confiance. Car après tout, mieux vivre avec l’incertitude, c’est accepter que la vie ne se maîtrise pas, mais qu’elle s’accompagne avec intelligence et présence.

jeudi 13 mars 2025

Transformer la fin en moyen et le moyen en fin

 


Je réfléchis à la manière dont je poursuis mes objectifs. Trop souvent, je me projette vers un but, persuadé que l’accomplissement viendra une fois qu’il sera atteint. Pourtant, à chaque fois que j’atteins une destination, une autre se dessine à l’horizon. 

Alors, pourquoi ne pas revoir ma perspective ?

Et si chaque pas avait une valeur en lui-même ? Si chaque effort, chaque apprentissage et chaque instant du processus étaient aussi significatifs que le résultat final ? Plutôt que de voir l’objectif comme une fin en soi, je pourrais le considérer comme un point de passage, un prétexte à l’exploration et à la croissance.

Aujourd’hui, je choisis d’accueillir cette fluidité. Je transforme chaque action en une expérience porteuse de sens et chaque but en une invitation à poursuivre mon chemin avec curiosité et ouverture. 

Plutôt que d’attendre d’être arrivé, je décide d’être pleinement ici et maintenant.

mercredi 12 mars 2025

La sagesse ne vient pas après, elle se construit en marchant

Il est facile de se proclamer sage une fois les événements passés, d’analyser avec assurance ce qui aurait dû être fait autrement. Pourtant, la véritable intelligence ne réside pas dans la rétrospection stérile, mais dans la capacité à discerner et à agir avec lucidité, même au cœur de l’incertitude. Ceux qui trouvent des évidences après coup oublient que la vie ne se vit pas en différé et que chaque décision prise l’a été dans un contexte unique, avec ses contraintes et ses possibles. Plutôt que de juger le passé à la lumière du présent, apprenons à cultiver l’humilité du moment, à accepter que l’apprentissage se fait en avançant, et que la sagesse ne consiste pas à tout prévoir, mais à évoluer à travers nos choix et nos expériences.

mardi 11 mars 2025

L’initiation : Marcher vers mon feu intérieur

 

L’initiation n’est pas une destination, mais un chemin que je choisis d’explorer. Ce voyage est intime, profondément personnel, et pourtant, il me relie à quelque chose de plus grand que moi. Il me pousse à me confronter à mes forces et mes vulnérabilités, à accueillir mes doutes et mes peurs, et surtout, à avancer malgré l’incertitude.

Le feu qui m’appelle n’est pas une force destructrice, mais une lumière qui révèle. Il est cette flamme intérieure qui brûle en moi depuis toujours, attendant que je la reconnaisse et l’accueille. Pour m’en approcher, je dois me délester de ce qui m’alourdit : mes croyances limitantes, mes résistances, mes attachements à ce qui n’est plus. Ce processus n’est pas simple. Parfois, je doute, je cherche des repères familiers, je recule même. Mais à chaque pas, la chaleur de ce feu grandit en moi, et je réalise qu’il ne me menace pas : il m’invite à la transformation.

Sur ce chemin, je découvre que je ne suis pas seul. Chaque rencontre, chaque regard bienveillant, chaque main tendue me rappelle que l’initiation est aussi un échange. Il y a ceux qui marchent avant moi et m’inspirent, et ceux qui avancent à mes côtés, cherchant eux aussi leur propre feu. Ensemble, nous apprenons à apprivoiser la flamme, à lui faire confiance et à nous laisser illuminer par sa présence.

Aujourd’hui, je choisis d’avancer. Je me rends disponible à ce feu qui m’appelle à être pleinement moi-même. Je comprends qu’il ne s’agit pas de le posséder, mais de le laisser m’habiter et me guider. Je marche vers lui, non pas pour m’y brûler, mais pour y renaître, plus libre et plus vrai.

lundi 10 mars 2025

Là où l’eau raconte

Je me tiens au bord du lac Témiscamingue, les pieds ancrés dans la terre humide, le regard perdu dans le miroitement de l’eau. Plus loin, la rivière des Outaouais serpente entre les collines, glissant comme une mémoire vivante, une histoire qui ne cesse jamais de s’écrire.

Dans le souffle du vent et le doux murmure des vaguesmes ancêtres me parlent.

Je les entends dans les ondulations de l’eau contre les rochers, dans le cri d’un huard qui fend le silence. Ils sont présents dans le mouvement du courant, dans la brume matinale qui danse sur la surface du lac. Ils ont connu ces eaux bien avant moi, pagayé ces rivières, laissé leurs empreintes invisibles sur les rives.

Je ferme les yeux.

J’imagine leurs mains façonnant un canot, leurs pas foulant la mousse détrempée des berges, leurs rires résonnant autour d’un feu. L’eau se souvient. Elle garde en elle les trajets des pêcheurs à l’aube, les canots chargés de fourrures, les mots d’amour chuchotés entre les roseaux. Elle connaît les espoirs, les peines, les promesses confiées à son courant.

Puis j’ouvre les yeux.

Le lac scintille sous la lumière du matin, la rivière suit son cours, immuable et patiente. Et je comprends que je ne suis pas seul.

Je fais partie de cette histoire.

Tant que la rivière coulera, elle continuera de la raconter.

samedi 8 mars 2025

Oser être soi : l’audace de se révéler

 

L’audace ne se manifeste pas toujours de façon éclatante. Elle n’est pas réservée aux aventuriers intrépides ni aux esprits rebelles. Elle vit en moi, parfois discrète, parfois enfouie sous mes doutes ou sous la peur du regard des autres.Pourtant, elle existe et ne demande qu’à être éveillée.

Aller chercher mon audace, c’est oser écouter cette voix intérieure qui me pousse à avancer, même lorsque l’incertitude tente de me retenir. C’est choisir d’agir malgré mes craintes, d’exprimer ce qui m’habite, d’oser un pas de plus là où j’ai longtemps hésité.

Elle ne requiert pas de grands gestes spectaculaires. Parfois, elle réside dans une parole enfin prononcée, dans une décision assumée, dans un premier pas vers un changement espéré. Elle est présente chaque fois que je décide d’être fidèle à moi-même plutôt qu’aux attentes des autres.

Alors aujourd’hui, quel petit acte d’audace vais-je poser ? Un mot retenu que j’ose dire ? Une peur que j’affronte, même avec hésitation ? Une envie que je m’autorise enfin à suivre ?

Car aller chercher mon audace, ce n’est pas devenir quelqu’un d’autre, c’est m’autoriser à être pleinement moi.

vendredi 7 mars 2025

Allumer et entretenir la flamme des beaux moments du passé


Ce matin, je prends un instant pour me reconnecter aux souvenirs qui ont illuminé mon parcours. Trop souvent, nous percevons le passé comme un fardeau ou une simple archive d’événements révolus. Pourtant, il peut être une source précieuse de force et d’inspiration, un feu qui éclaire notre chemin et nous rappelle ce que nous avons vécu de beau et de significatif.

Chaque moment de joie, chaque réussite et chaque lien important que j’ai tissé au fil du temps est comme une braise encore chaude en moi. Ces souvenirs ne sont pas de simples images figées dans le temps. Ils portent en eux une énergie vivante, capable de raviver ma confiance et ma détermination. Ils me rappellent que j’ai déjà traversé des défis, connu l’amour, l’amitié et des instants de bonheur qui méritent d’être célébrés.

Je n’ai pas besoin de m’accrocher au passé, mais je peux choisir d’y puiser l’élan nécessaire pour avancer. Ces souvenirs sont comme des flammes discrètes qui, entretenues avec attention, continuent de briller et de me guider. Ils me rappellent que le bonheur n’appartient pas uniquement au passé, mais qu’il peut encore grandir, si je prends soin de cette flamme intérieure.

Entretenir cette flamme, c’est reconnaître la richesse de mon parcours, tirer des leçons de chaque expérience et partager cette lumière avec les autres. Aujourd’hui, je choisis d’honorer ces beaux moments en les laissant nourrir mon espoir, ma résilience et ma vision de l’avenir.

jeudi 6 mars 2025

Réflexion matinale : Assis dans un cercle, je me découvre dans les mots des autres


Assis dans un cercle, je me rends réceptif pour mieux me révéler. Chaque parole déposée dans cet espace partagé devient un miroir, une invitation à me redécouvrir à travers le regard et les récits de l’autre. J’existe dans les silences qui ponctuent l’échange, dans les hésitations qui dévoilent une vulnérabilité partagée.

Dans ce cercle, je ne suis plus seulement moi. Je deviens aussi les fragments d’histoires qui résonnent en moi, les échos d’émotions qui réveillent une part enfouie de mon être. Écouter, c’est me laisser façonner par les mots des autres, accepter d’être déplacé, transformé. C’est comprendre que ma voix ne se forge pas seulement dans mes pensées, mais aussi dans l’accueil et l’attention que j’accorde aux paroles offertes.

Ici, l’identité est fluide, tissée au fil des échanges. Je ne suis pas figé dans une définition unique, je me construis dans l’entrelacement des regards bienveillants et des voix qui se répondent. Chaque mot entendu m’invite à remettre en question mes certitudes, à danser avec mes contradictions, à embrasser la richesse des nuances.

Aujourd’hui, je choisis d’écouter pleinement, non seulement pour comprendre, mais pour grandir. Je décide de me laisser façonner par la profondeur de ce qui m’est confié. Je m’engage à me réinventer, encore et encore, dans cet espace vivant où la parole circule, où l’humanité se dévoile, et où le cercle nous rappelle que nous sommes à la fois témoins et porteurs des histoires qui nous habitent.

mercredi 5 mars 2025

Réflexion matinale – L’importance du sens collectif après l’épreuve

 

Après une épreuve, il reste souvent un silence. Un vide entre ce qui était et ce qui est devenu. Une rupture entre l’avant et l’après. Dans ces moments, le plus grand risque est de rester seul avec ce qui nous traverse, de s’enfermer dans une douleur ou une incompréhension qui isole. Pourtant, il est essentiel de créer des espaces où nous pouvons, ensemble, donner du sens à ce qui a été vécu.

Une épreuve ne touche jamais une seule personne. Même lorsqu’elle semble individuelle, elle s’inscrit dans une histoire plus vaste, un réseau de relations, une mémoire collective. Si nous ne faisons pas sens ensemble, nous risquons de nous égarer séparément.

Je pense à ces moments où une communauté traverse une crise, où un groupe vit un bouleversement, où une famille affronte une perte. Comment réagir après l’épreuve ? Doit-on rester figé dans le traumatisme ou chercher à le transformer en apprentissage ? La clé ne réside pas seulement dans la résilience individuelle, mais aussi dans notre capacité à nommer ensemble ce qui s’est passé, à reconstruire du lien autour de ce qui a été brisé, à intégrer l’expérience plutôt que la fuir.

Il y a une force profonde dans le simple fait de parler, d’écouter, de partager nos récits. La parole relie, elle permet de recréer du sens là où il y avait une déchirure. Un cercle d’échange, un rituel collectif, un moment de silence partagé, une simple reconnaissance mutuelle – autant d’espaces qui nous aident à passer de la confusion à la clarté, de l’isolement à une présence commune.

Là où l’épreuve divise, le sens réunit. Là où la souffrance enferme, la parole ouvre.

Aujourd’hui, je me demande : où et comment créer ces espaces de sens ? Avec qui prendre le temps de nommer ce qui a été vécu ? Comment favoriser une compréhension collective qui nous permette d’avancer, ensemble, après l’épreuve ?

lundi 3 mars 2025

Trouver l’équilibre entre l’eau vive et le feu intérieur


Deux images m’habitent et me guident : les sources d’eau vive qui coulent en moi et le feu intérieur qui éclaire mon chemin.

L’eau vive est cette force fluide et régénératrice qui m’invite à ralentir, écouter et accueillir ce qui émerge naturellement en moi. Elle me rappelle que tout ne doit pas être contrôlé, que certaines choses prennent forme d’elles-mêmes lorsque je leur laisse l’espace nécessaire. Elle m’interroge sur mes sources de vitalité et d’inspiration. Est-ce que je prends réellement le temps de me nourrir intérieurement ? Suis-je à l’écoute de ce qui me ressource profondément ?

À l’inverse, le feu intérieur est cette énergie qui transforme, qui donne du mouvement et qui inscrit mon engagement dans le monde. Là où le feu est présent, il laisse une trace, il forge du neuf. Je le ressens dans ma mission auprès des aînés, des proches aidants et des communautés, dans mon désir de bâtir, de transmettre, d’impulser du changement. Mais le feu, s’il n’est pas maîtrisé, peut aussi consumer. Il m’invite donc à me poser une question essentielle : où investir mon énergie pour qu’elle soit porteuse de sens sans me brûler ?

Ces deux forces ne s’opposent pas, mais se complètent. L’eau m’apporte patience et clarté, tandis que le feu me donne direction et intensité. Mon chemin ne peut être fait uniquement d’action ; il exige aussi de la réceptivité. Aujourd’hui, je veux avancer avec cette double conscience : honorer l’eau vive qui m’inspire et nourrir le feu qui me transforme.

Quels espaces dois-je laisser ouverts pour que l’eau circule librement en moi ? Et où dois-je concentrer mon feu pour créer un impact durable ?

samedi 1 mars 2025

Participation au Spirit of Humanity Forum et au Wellbeing Economy Forum – Mai 2025, Reykjavík, Islande

En mai prochain, j’aurai le privilège de participer au Spirit of Humanity Forum et au Wellbeing Economy Forum, qui se tiendront à Reykjavík, en Islande. Ces rencontres internationales rassembleront des leaders, des chercheurs et des praticiens engagés dans la construction d’une société où l’économie est au service du bien-être humain.

Fidèle à mon engagement en accompagnement éco-psychosocial et spirituel, je contribuerai aux réflexions sur l’importance de l’écoute, de la dignité et du leadership transformatif dans l’émergence d’une économie du bien-être. Mon apport portera notamment sur les enjeux liés au vieillissement, à la proche aidance et au développement des communautés, des dimensions fondamentales pour bâtir un modèle de société plus inclusif et résilient.

Cet événement sera une occasion précieuse d’échanger, de co-construire des solutions novatrices et d’explorer de nouvelles façons de valoriser le rôle des aînés et des proches aidants dans une société où solidarité, transmission intergénérationnelle et justice sociale sont au cœur des décisions collectives.

L’itinéraire ne dépend pas de nous : Réflexion à l’aube de mon anniversaire

 

Longtemps, j’ai cru que ma trajectoire de vie reposait sur des choix réfléchis et des objectifs soigneusement tracés. Aujourd’hui, à l’aube de mon anniversaire de naissance, je réalise que, malgré mes intentions et mes efforts, la vie suit son propre cours—parfois inattendu, souvent déroutant, mais toujours porteur de sens. Mon parcours me semble désormais semblable à une rivière qui façonne son lit au fil des courants, des rencontres et des obstacles. Ce ne sont pas tant mes décisions qui ont dessiné mon itinéraire, mais plutôt la manière dont j’ai su accueillir l’inattendu, lire les signes et répondre aux appels du moment.

Avec le recul, je distingue un fil conducteur, non pas dicté par un plan rigide, mais tissé par une résonance intérieure et une capacité à écouter ce qui cherche à émerger. Ce que je considérais autrefois comme des bifurcations ou des contretemps était en réalité une invitation à ajuster mon regard, à grandir et à comprendre autrement. L’âge m’enseigne à faire confiance à cet itinéraire qui ne m’appartient pas entièrement, à embrasser l’inconnu avec une curiosité renouvelée et à m’ancrer pleinement dans l’instant présent. Ce qui importe, ce n’est plus tant la destination que la qualité de présence à ce qui advient—dans chaque détour, chaque rencontre, chaque moment.