jeudi 26 décembre 2024

La traversée des montagnes : De l’artiste illusoire à l’artiste véritable

 

Sur la première montagne, j’ai chanté : "J’aurais voulu être un artiste"

Sur la première montagne, ma quête était orientée vers l’extérieur. Je cherchais à impressionner, à briller aux yeux du monde. L’artiste que je croyais être n’était qu’une illusion, dictée par des désirs passagers et des attentes imposées, parfois inconscientes. Chaque succès semblait éphémère, chaque échec, un gouffre. Je vivais dans une projection de ce que je pensais devoir être, en quête de validation externe. Sur cette montagne, la lumière était tournée vers moi, mais elle ne pénétrait jamais mon intérieur.


En observant cette quête, je me rends compte qu’elle était nécessaire. Elle m’a permis de construire, d’expérimenter, de tester mes capacités. Pourtant, elle m’a aussi laissé un sentiment de vide. L’artiste que j’étais alors voulait dompter le monde, mais il avait oublié de se tourner vers lui-même.


Sur la deuxième montagne, je deviens cet artiste véritable

La deuxième montagne ne ressemble en rien à la première. Ici, il ne s’agit plus de briller, mais de s’harmoniser avec soi-même, d’écouter ce qui résonne dans les profondeurs de l’être. Cet espace est marqué par une danse parfois chaotique entre ordre, chaos et réorganisation. L’artiste que je deviens n’est plus une image à projeter, mais une essence à incarner. Sur cette montagne, l’objectif est de laisser émerger l’authentique, d’embrasser la vulnérabilité et de s’engager dans une exploration sincère de soi.


Cette transformation est guidée par des principes profonds : ne pas prendre les choses personnellement, ne pas faire de suppositions, et agir avec intégrité et intention. Ces règles, simples en apparence, deviennent des outils puissants pour se défaire des illusions du monde extérieur et pour tisser un lien intime avec son essence. En les intégrant, je découvre que l’art n’est pas seulement une création extérieure, mais aussi une transformation intérieure, un alignement avec ce qui est vrai en moi.


Cette posture n’est pas celle d’un expert figé, mais d’un explorateur humble, avide de découvrir les multiples facettes de son être. Elle exige une confiance dans le processus, une capacité à s’abandonner aux cycles de construction, de destruction et de reconstruction. Ce chemin, bien que souvent ardu, me libère des chaînes de l’égo et me relie à quelque chose de plus grand que moi.


En passant de la première à la deuxième montagne, je découvre que l’art véritable ne réside pas dans ce que l’on montre, mais dans ce que l’on devient. Il s’agit d’une transformation qui allie l’ordre, le chaos et la réorganisation, une quête d’harmonie intérieure. En embrassant cette posture, je m’ouvre à la profondeur des connexions entre le visible et l’invisible, entre ce que je suis et ce que je peux encore devenir. L’artiste véritable façonne le monde en se façonnant lui-même, et c’est dans cette réciprocité que se trouve la véritable beauté de la vie.

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