Je viens d’un monde tissé d’histoires, de silences et de gestes.
Un monde où la foi se disait à voix basse où le pain du quotidien se bénissait sans ostentation, mais avec ferveur.
C’est là qu’est né mon moi : dans les traditions orales, les rituels familiaux, les prières partagées, les événements de village et les visages marqués par la vie, capables de dire « merci » sans prononcer un mot.
Ce moi culturel, pétri de catholicisme populaire, de valeurs rurales et de survivance francophone, m’a donné une langue, une terre intérieure, un sens du sacré.
Mais il m’a fallu un jour traverser ses limites pour découvrir un Je plus vaste. Un Je qui ne renie rien, mais qui s’ouvre à tout.
Un Je façonné non seulement par l’héritage, mais aussi par la rencontre avec d’autres sagesses, d’autres rites, d’autres visages du mystère.
Aujourd’hui, je marche avec le cœur d’un fils, mais les pieds d’un pèlerin.
Je porte encore la mémoire de mes ancêtres, mais je ne la laisse pas définir entièrement le visage que je donne au sacré.
Je me tiens au croisement des traditions et de l’éveil, là où la foi devient souffle, écoute, et présence.
Le moi croyait.
Le Je s’abandonne.
Le moi répétait.
Le Je entre en relation.
Et dans cet espace entre les deux, quelque chose de plus grand me façonne, me dépasse, m’habite.
Non pas une identité fixe, mais une appartenance vivante.
Un lien.
Un feu.
Marquis
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