Il y a des jours où marcher seul ne suffit plus.
Non parce que l’on est faible,
mais parce que le monde nous appelle autrement :
non plus à s’orienter seul, mais à marcher en humanité partagée.
Ce n’est pas marcher en groupe.
Ce n’est pas avancer au même rythme, sur la même route, dans le même but.
C’est marcher en lien, même quand nos pas sont différents.
C’est sentir que, dans l’autre, quelque chose de moi respire aussi.
Marcher en humanité partagée,
c’est ralentir quand l’un de nous trébuche,
c’est écouter quand l’un de nous porte un silence trop lourd.
C’est tendre la main non pour guider,
mais pour accompagner
avec les mains pleines de soin
et le cœur ouvert au souffle de l’autre.
C’est une autre manière de vivre.
Pas dans la performance.
Dans la présence.
Pas dans la réussite.
Dans la résonance.
Cela demande de lâcher le besoin de savoir où l’on va,
et d’honorer ce que l’on découvre en marchant ensemble :
les chemins invisibles qui naissent de nos regards croisés,
les paysages intérieurs que l’on n’aurait jamais visités sans l’autre.
Et peut-être que le vrai voyage, ce n’est pas d’aller loin,
mais d’apprendre à marcher autrement.
Pas au-dessus.
Pas en avant.
Mais à côté.
Dans l’écoute.
Dans la présence.
Dans le souffle commun.
Et si on reconnaissait cette manière de marcher comme une compétence, une sagesse, une transmission essentielle pour nos sociétés fatiguées de rapports de force ?
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