mercredi 14 mai 2025

Réflexion matinale – Entre les terres et les liens


 Ce matin, je me réveille entre deux mondes.

Mon corps est revenu d’Islande, mais mon souffle est encore là-bas, quelque part entre les déserts de lave et les cercles de pleine lune. Là où le silence parle plus fort que les mots, et où l’intériorité trouve un écho dans les pierres anciennes.

Je reprends le chemin de l’Université Saint-Paul pour le deuxième cours sur les dimensions spirituelles du leadership en accompagnement de groupe. Il y a une résonance particulière à enseigner cette matière aujourd’hui. Comme si les volcans d’Islande avaient éclairé une partie de mon feu intérieur, un feu qui ne cherche pas à convaincre, mais à éclairer doucement les passages de l’autre.

En me tenant devant les étudiant.es, je ne transmets pas un savoir, je tends un miroir. Celui de notre propre manière d’être en relation. Et aujourd’hui, plus que jamais, je sens que mon enseignement est une offrande fragile, mouvante, vivante, née de mon écoute du monde.

Je me prépare aussi, en silence, à coanimer les cercles de pardon avec des membres de la nation Innue cette fin de semaine. Ce n’est pas une tâche, c’est une traversée. Je sais que je ne vais pas "animer", mais me déposer dans le souffle du collectif. Être au service d’un espace où les blessures, les silences et les forces ancestrales peuvent se dire autrement.

Je me tiens donc entre ces trois lieux :

  • la mémoire minérale de l’Islande,

  • la présence studieuse et ouverte des étudiant.es,

  • et le territoire sacré de l’écoute innue à venir.

Je me rappelle ce que disait un vieux sage :
« Il ne suffit pas d’aller quelque part, il faut revenir transformé. »

Aujourd’hui, je ne cherche pas à expliquer.
Je cherche à habiter ce qui m’habite.

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