Il m’arrive souvent d’entendre l’expression personnes toxiques. Elle revient dans les conversations, dans les réseaux sociaux, parfois même dans des milieux d’aide. Chaque fois que je l’entends, quelque chose en moi se contracte un peu.
Je ne crois pas que les personnes soient toxiques. Je crois que ce qui est difficile, ce sont les situations. Ce sont les blessures non nommées, les réactions de protection, la fatigue intérieure, ou encore les relations qui tournent en rond.
Quand on colle une étiquette comme celle-là, on réduit quelqu’un à un seul aspect de son comportement. On oublie son histoire, ses fragilités, ses forces, ses contradictions. On oublie que chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il a vécu, ce qu’il ressent et ce qu’il porte.
En accompagnement, j’ai vu des personnes qui semblaient difficiles à approcher. Mais dès qu’on leur offrait un espace pour déposer ce qu’elles vivaient, quelque chose changeait. La dureté se transformait en peur. L’agressivité se transformait en tristesse. La fermeture se transformait en fatigue. Lorsque l’on écoute vraiment, on découvre que ce qui semble être de la toxicité n’est souvent qu’un cœur qui manque d’air.
Et lorsque nous cessons de blâmer, il devient possible de mieux comprendre ce qui demande à être clarifié, guéri ou nommé. On ouvre alors un espace où les relations peuvent respirer à nouveau.
Dans un monde qui juge vite, choisir de regarder la personne plutôt que l’étiquette devient un vrai geste de présence. Un geste qui peut, parfois, changer la relation. Et changer la vie.

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