À l’aube de la célébration du 50e anniversaire du drapeau franco-ontarien, une annonce dans Facebook soulignant la naissance de La Cité en 1990 et du Collège Boréal en 1995 m’a interpellé. Dans ce récit institutionnel, aucune mention n’est faite du Collège des Grands Lacs, pourtant fondé lui aussi en 1995, au cœur du Centre-Sud-Ouest ontarien. Ce silence me pousse à témoigner, afin que cette aventure collective ne disparaisse pas totalement de la mémoire francophone.
J’ai eu l’honneur d’assumer la présidence fondatrice de ce Collège à Welland. Plus qu’un établissement d’enseignement, il voulait être un lieu de reconnaissance identitaire, d’innovation pédagogique et de rassemblement communautaire. Sa devise « Ouvert sur le monde, branché sur l’avenir » traduisait l’ambition d’ouvrir de larges horizons aux étudiantes et étudiants franco-ontarien.nes, dans un contexte largement dominé par l’anglais.
Si le projet du Collège des Grands Lacs n’a pas survécu aux aléas politiques et institutionnels des deux présidences qui m’ont suivies, je n’y vois pas pour autant un échec stérile. Comme le rappelle Charles Pépin, l’échec n’est jamais le contraire de la réussite, mais l’un de ses passages obligés. Cette expérience a ouvert une brèche, semé une conviction, préparé un terrain.
Aujourd’hui, deux collèges francophones, La Cité et Boréal sont solidement implantés dans le Centre-Sud-Ouest. Leur présence témoigne que notre vision n’était pas vaine. Ce que nous avons cru perdu a continué de travailler le sol en silence. L’histoire du Collège des Grands Lacs n’est donc pas seulement celle d’un projet interrompu, mais celle d’une semence féconde, dont les fruits se voient encore dans les murs des institutions d’aujourd’hui.
2 commentaires:
Oublier de mentionner ce collège, c'est taire tout le travail des bénévoles qui y ont cru et qui ont réussi à créer cette entité qui portait une vision et une structure de fonctionnement hors du temps technologique d'alors. Pour retourner dans ce temps d'avant Google... bien comprendre qu'il fallait ouvrir un collège de formation à distance... et il n'y avait pas encore de système Internet sur l'ensemble du Centre Sud Ouest.
Ce Collège n'est pas un échec vécu par la Grande Communauté Franco-Ontarienne. C'est un exemple de résilience et de détermination.
Ton message nous rappelle avec justesse que sans les heures de dévouement du Conseil d’administration, rien n’aurait pu voir le jour. Mais au-delà de l’histoire collective, je veux aussi te dire merci, à toi : pour toutes tes heures d’accompagnement, pour ta confiance, et pour l’amitié qui s’est tissée entre nous au fil du temps. Cette aventure du Collège des Grands Lacs a laissé une trace et notre lien en fait partie.
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