Un ancien guérisseur aimait dire que la réceptivité n’est pas un talent, mais un chemin que l’on apprend à marcher. Il racontait que, dans son peuple, on ne jugeait jamais quelqu’un dont le cœur restait fermé. On savait simplement que la personne avait vécu quelque chose de difficile et qu’elle avait besoin de temps pour retrouver confiance.
Il disait souvent : « Ne te blâme pas quand tu n’arrives pas à être réceptif. Ton cœur essaie seulement de se protéger. Laisse-lui le temps de respirer. »
Pour lui, être réceptif, c’était comme apprendre à écouter les histoires que la nature raconte. Cela demande du courage, mais un courage tranquille. Il faut oser accueillir ce qui nous dérange, ce qui nous touche, ce qui nous appelle. On ne force rien. On s’ouvre doucement, comme une porte que l’on entrebâille pour laisser entrer un peu plus de lumière.
Il expliquait aussi que pour ouvrir son cœur, il faut de la douceur. La douceur, disait-il, est une forme de force. Elle nous aide à respecter nos limites, à reconnaître notre fatigue et à avancer à notre propre rythme. « Un cœur qui s’ouvre trop vite peut se briser. Un cœur qui s’ouvre au bon moment peut guérir beaucoup plus que lui-même. »
Dans sa tradition, être réceptif, c’était un engagement. Un choix quotidien : laisser une petite place en soi pour que la relation avec l’autre, avec la vie, devienne possible. Cela pouvait être un regard, un silence, un mot, une histoire. Tout commence par une porte intérieure que l’on accepte d’ouvrir.
Il disait souvent : « Chaque jour, demande-toi : qu’est-ce que j’ai laissé entrer en moi aujourd’hui? Quelle histoire ai-je accepté d’écouter? »
Selon lui, la vraie rencontre commence quand on donne une place à ce que l’autre vit, même si c’est différent de nous. Quand on accepte que la relation nous transforme un peu.
« La réceptivité, ajoutait-il, n’est pas seulement une manière d’écouter. C’est une manière de vivre. C’est une manière d’aimer. »
Et c’est dans ce mouvement, disait-il, que l’on découvre une vraie maturité intérieure : celle qui accueille au lieu de juger, celle qui écoute au lieu de contrôler, celle qui laisse la vie circuler au lieu de la retenir.

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